La progression de l’extrême droite aux dernières élections a donné de l’assurance à des groupes et des individus en marge du Vlaams Belang ou du Rassemblement national français. Cela n’est pas sans conséquences : les incidents violents se multiplient. Comme on pouvait s’y attendre, l’extrême droite ne s’attaque pas aux responsables des inégalités. Elle refuse de s’en prendre aux ultra-riches et à la machine à profits. L’extrême droite est bien trop occupée à traquer les sans-abri, les personnes issues de l’immigration ou même les familles avec enfants.
Le groupe Voorpost à l’offensive contre des familles avec enfants
Le groupe Voorpost fait régulièrement office de service d’ordre officiel du Vlaams Belang et des organisations apparentées, ce qu’il aime faire en uniforme avec une chemise bleue. Le 30 juin, il a fait campagne dans un refuge pour demandeur.euses d’asile à Zutendaal, dans le Limbourg. Les membres de Voorpost ont envahi le bâtiment alors que cinq familles avec enfants s’y trouvaient. Ils ont pris position sur le toit et ont intimidé les résident.es avec fusées éclairantes et fumigènes. La Croix-Rouge, qui gère le centre d’asile en question, a annoncé qu’elle porterait plainte pour intrusion et dégradation de biens.
Des témoignages de personnes séjournant dans le centre d’asile au moment de l’attaque ont été diffusés dans les médias. Une mère accompagnée d’un bébé de sept mois a déclaré qu’elle était « terrifiée » à l’idée qu’ils « reviennent et mettent vraiment le feu au bâtiment ». Ces craintes ne sont pas sans fondement. En 2019, un incendie s’est déclaré dans un futur centre d’asile à Bilzen. L’incendie s’est déclaré, non sans coïncidence, après une réunion du Voorpost, qui avait déjà fait campagne contre ce centre d’asile, avec le soutien public du Vlaams Belang. L’homme arrêté, accusé d’incendie criminel, est un dirigeant local de Voorpost et était actif au sein de la section du Vlaams Belang à Zutendaal au moins jusqu’en 2006. C’est cette même haine que l’on voit à nouveau à l’œuvre aujourd’hui.
Voilà donc « l’offensive » que Voorpost représente : lancer des fusées éclairantes et des bombes fumigènes sur des familles avec de jeunes enfants.
Le groupe d’extrême droite défend que ce nouveau centre d’asile serait source de nuisances diverses. Les voisins, quant à eux, pensent surtout à l’ancien bâtiment en termes de nuisances, un hôtel qui accueillait des fêtes bruyantes et appartenait à un membre du Vlaams Belang. Quelles nuisances peuvent donc bien accompagner l’arrivée de quelques familles avec enfants ? La véritable nuisance, elle provient des incendiaires du Voorpost.
Le 21 septembre, Voorpost prévoit de manifester à Anvers en faveur de la « remigration » et contre le « grand remplacement ». Il affirme clairement son soutien aux plans de déportation sauvages de néo-nazis tels que Martin Sellner. Ses projets de déportation avaient fait l’objet de manifestations de masse en Allemagne au début de l’année, pays où l’idée de déportations de masse a naturellement de très sombres résonances.
Paris : un sans-abri abattu
La France a également connu une augmentation des incidents et des violences racistes au cours de ces dernières semaines. Des militants d’extrême droite ont attaqué un groupe de jeunes homosexuels. À Bobigny, un policier hors service a abattu un sans-abri. Ce dernier avait cherché refuge dans un garage près de la maison de la grand-mère du policier. Celui-ci lui a tiré sept balles dessus, dont une en pleine tête. L’agent a d’abord pris des photos du cadavre avant d’alerter ses collègues. Le fait que le sans-abri soit d’origine nord-africaine a évidemment joué un rôle. Il s’agit sans aucun doute d’un crime raciste.
La montée de l’extrême droite et la normalisation de la haine de l’autre qu’elle représente entraînent inévitablement une augmentation des violences. Ses victimes sont avant tout des personnes en difficulté, des demandeurs d’asile aux sans-abri. Les personnes qui subissent les différentes formes d’oppression, telles que les personnes LGBTQIA+, sont également délibérément visées. Voilà le véritable visage de l’extrême droite. C’est aussi la raison pour laquelle une résistance antifasciste combative est nécessaire !