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Rendez-vous: 30/06/24
Pride is a protest ! Le combat pour l’émancipation LGBTQIA+ encore toujours nécessaire !

Une nouvelle étude européenne souligne que la moitié des personnes LGBTQIA+ en Europe expriment ouvertement leur orientation sexuelle ou leur identité de genre, ce qui représente une légère augmentation par rapport à il y a cinq ans. Cette augmentation est certainement une bonne nouvelle. Cela correspond à la visibilité accrue de la communauté dans notre société. La mauvaise nouvelle, c’est que le fait de s’exprimer ouvertement comporte encore de nombreux risques. En fait, les chiffres relatifs à la violence physique et au harcèlement augmentent de façon inquiétante. Plus de la moitié des personnes interrogées ont été harcelées au cours de l’année écoulée. Une tendance qui ne surprendra aucune personne concernée. En Belgique, les chiffres sont similaires à ceux du reste de l’Europe : la moitié des personnes LGBTQIA+ n’osent pas se promener main dans la main avec quelqu’un.e et un quart des personnes interrogées évitent certains lieux par peur de la violence.

Par Mauro

L’école n’est pas un lieu sûr

L’école n’est pas non plus un environnement sûr pour les jeunes LGBTQIA+. Deux tiers d’entre elleux déclarent avoir déjà été victimes de brimades à l’école, alors qu’iels ne représentaient “que” la moitié il y a cinq ans. Une enquête sur le climat scolaire (pour les années 2021-2022) a montré que 60% des jeunes LGBTQIA+ ne se sentent pas en sécurité en classe.

Des investissements importants sont essentiels dans notre système éducatif pour offrir un environnement d’apprentissage sûr à chaque élève ! Des études indiquent que les élèves qui se sentent bien et en sécurité à l’école obtiennent de meilleurs résultats ; les élèves LGBTQIA+ indiquant qu’iels se sentent mieux dans une école dotée d’une politique LGBTQIA+.

En Flandre, de nombreux partis, à l’exception évidemment du Vlaams Belang, affirment être en accord avec les demandes de Çavaria (organisation flamande de défense des personnes LGBTIA+) en matière d’enseignement. Sans toutefois se sentir lié à leur mise en pratique… Seul le CD&V s’est dit opposé à l’inclusion de la diversité de genre et d’orientation sexuelle dans les programmes de l’enseignement primaire et secondaire. Mais le ministre flamand de l’Enseignement Ben Weyts (N-VA) a décidé que les cours d’éducation à la vie sexuelle et affective ne sont plus obligatoires dans l’enseignement secondaire.

Pour mettre en pratique les demandes de Çavaria, il faut investir dans l’enseignement: dans des classes plus petites, dans la formation du personnel, dans l’implication de personnes et associations de terrain LGBTQIA+… Ce ne sont pas les partis décidés à respecter les trajectoires budgétaires austéritaires qui vont trouver cet argent.

L’extrême droite alimente la haine

L’augmentation du harcèlement et de la violence à l’encontre des personnes LGBTQIA+ en Europe est liée à la rhétorique d’extrême droite contre les minorités et contre la prétendue menace représentée par le “wokisme” et “l’idéologie de genre”. Les discours qui décrivent les personnes LGBTQIA+ et tout particulièrement les personnes transgenres comme “anormales”, une “aberration”, voire comme des “pédophiles”, est loin d’être anodin: cela normalise la violence et les intimidations.

L’an dernier, le groupe néonazi Schild & Vrienden était venu menacer les participant.e.s à une lecture publique effectuée par une Drag Queen à Bruges. Récemment, un banc aux couleurs de l’arc-en-ciel a été repeint par des militants d’extrême droite masqués, l’acte de vandalisme étant filmé puis partagé sous le slogan “Only white pride” (Il n’y a que la fierté blanche). 

Le député du Vlaams Belang Chris Janssens considère que parler du genre constitue une menace pour les enfants en bas âge. Qu’y a-t-il de menaçant à expliquer l’identité et l’expression de genre et sexuelle? Le Vlaams Belang prétend défendre la jeunesse, mais comment le peut-il en interdisant à la jeunesse d’être elle-même ?

L’extrême droite ne considère la cause LGBTQIA+ que comme un outil de promotion du racisme, en faisant abstraction des personnes réfugiées LGBTQIA+ qui tentent d’échapper aux persécutions dans leur pays d’origine. Quant au lien étroit qui existe entre la queerphobie et la défense de la famille nucléaire traditionnelle, l’extrême droite ne dit rien non plus. 

L’extrême droite encourage la haine et la violence de rue. Elle diffuse des informations mensongères sur la prise en charge des personnes transgenres chez les mineurs. Elle s’oppose aux inhibiteurs de puberté.

La manifestation “Pride is a Protest” du 30 juin à Gand sera donc bien entendu un événement antifasciste, qui souligne également l’absolue nécessité d’augmenter les investissements publics massifs dans l’enseignement et les soins de santé. Nous nous opposons aux listes d’attente interminables. À l’hôpital universitaire de Gand, il y a une liste d’attente de 2.000 personnes pour les soins aux personnes transgenres ! Chaque personne doit avoir droit aux soins adéquats au moment où ceux-ci sont nécessaires. Ce qui met en danger le bien-être de la jeunesse, ce n’est pas de discuter de la notion de genre, c’est le manque de moyens dans les structures de santé, de loisir,… 

Agir pour ne plus subir !

L’extrême droite est un danger réel. Mais les scores élevés attendus pour le Vlaams Belang le 9 juin ne doivent pas nous décourager. Occupons la rue et défendons nos droits, dans l’unité d’action avec les autres mouvements sociaux !

Pride is a Protest utilise le slogan “Pas de fierté pour certain.e.s sans libération pour tou.te.s”. C’est pourquoi nous nous opposons tant aux génocides qu’à l’extrême droite. Si nos droits sont sous pression, nous nous soulevons pour les défendre. Nous exigeons des investissements dans l’enseignement et les soins de santé ainsi que le renforcement de la sécurité sociale. Chaque conquête sociale a été arrachée par la lutte. C’est de la même manière que nous nous opposerons à toutes celles et ceux qui veulent nous les reprendre.

Nous défendons la libération queer, pas le capitalisme arc-en-ciel. Bénéficier de droits sur le papier,c‘est un premier pas, mais c’est insuffisant et par nature précaire dans une société en crise. La LGBTQIA+phobie est également profondément enracinée dans la structure familiale patriarcale du capitalisme. Dans cette structure, les femmes sont souvent chargées du soin aux autres et du travail domestique. Les rôles de genre binaires – les hommes associés à un rôle de devoir financier et d’assurer la “sécurité”  et les femmes aux soins – entretiennent la domination du capitalisme. Les personnes LGBTQIA+ remettent en question ces rôles de genre. Nous associons le combat pour l’émancipation LGBTQIA+ à la lutte pour une alternative socialiste, une société où les immenses richesses et possibilités sociales seront au service des besoins de la majorité, et non au service de la soif de profits d’une minorité.

Les Pride sont issues d’une histoire de luttes qui a conduit à des progrès juridiques. Organisons-nous aujourd’hui pour une liberté et une égalité réelles !

– Pour des cours d’éducation à la vie sexuelle et affective décents, des classes plus petites, plus de personnel et sa formation sur ces thématiques, le développement des infrastructures et l’intégration de la dimension de genre dans chaque école.

– Pour des soins de santé gratuits, accessibles et intégrant la dimension de genre pour tou.te.s !

– La fin des listes d’attente ! Les investissements massifs dans les soins psychologiques sauvent des vies.

– Être une personne transgenre ou non-binaire ne devrait pas conduire à la pauvreté: remboursement de tous les soins !

– Personne n’est libre tant que tout le monde ne l’est pas! Soutenons la lutte pour la libération de la Palestine ! Non à l’impérialisme et au régime d’occupation!

– Non à la politique de “diviser pour mieux régner”. Les personnes migrantes et/ou LGBTQIA+ ne sont pas responsables de la précarisation de nos conditions de vie, c’est le capitalisme qui l’est! Pour une société basée sur les besoins, pas sur les profits.

Pride is a Protest 30 juin. Coyendanspark Gand

13h. Accueil, ateliers et musique

15h. Début de la marche

17h. Discours, spectacle de travestis et aérobic des années ‘80

20h. Groupes et DJ (fin à 22h)

Ateliers, de 13h15 à 14h30 :

– Atelier d’autodéfense queer, par Queer Gym: cet atelier propose une introduction à l’autodéfense.

– Activisme trans révolutionnaire. De S T A R à aujourd’hui. Avec Conor Tomey (il/lui) de la Trans and Intersex Pride Dublin (atelier en anglais).

– Mouvement anti-genre. Qui sont-ils et comment les combattre? Avec Rylan (iel), doctorant.e à l’Université d’Anvers spécialisé.e sur les mouvements anti-genre.

– Pas de Pride dans un génocide! Avec Carmen (elle), fondatrice d’Anvers pour la Palestine et directrice de l’ASBL Palestine Solidarity. Carmen discutera de l’histoire de la Palestine et de la résistance et abordera notamment le “pinkwashing” du régime israélien. 

– L’histoire de la Pride. Sam (iel) de la Campagne ROSA nous ramènera au soulèvement de Stonewall de juin 1969 et aux idées radicales qui ont donné naissance aux Pride.

– Où en est le capitalisme hétéronormatif et binaire? Cet atelier explorera l’utilité des rôles de genre binaires pour le système capitaliste.

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Première page de Lutte Socialiste

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