Faisons payer les capitalistes ! Récupérons notre argent !

“Taxez les riches !” Ce slogan orne les t-shirts, les casquettes et les pancartes de protestation du monde entier. Et pour cause. Alors que la classe capitaliste tente de nous faire croire que nous “vivons au-dessus de nos moyens”, elles accumulent des richesses sans précédent. Les données les plus récentes sont à couper le souffle. À travers le monde, sur l’ensemble des richesses créées depuis 2020, les deux tiers ont été accaparés par le pour cent le plus riche. Au même moment, notre société craque de partout faute de moyens.

Un véritable impôt sur la fortune, sans échappatoire et avec une matraque à portée de main !

La classe capitaliste amasse son argent de l’exploitation de la classe travailleuse et planque des sommes monumentales dans des paradis fiscaux. Comment changer cela? Voter pour le PTB, qui défend avec constance de taxer les millionnaires, est un premier pas. Un premier pas sur lequel prendre de l’élan pour construire la lutte de masse pour transformer l’idée en réalité.

La taxe des millionnaires défendue par le PTB rapporterait 8 milliards d’euros à la collectivité. Il s’agit d’une taxe sur les plus riches, à raison de 2% sur les patrimoines supérieurs à 5 millions et de 3% sur les patrimoines supérieurs à 10 millions. La proposition est modeste, mais incontestablement un pas dans la bonne direction.

Pour réellement constituer un budget d’urgence sociale, avec des services publics qui ne laissent personne sur le bord du chemin, il faudra un impôt plus important sur la fortune, accompagné d’autres mesures plus radicales qui touchent les capitalistes. Nous revendiquons un impôt de 5% sur l’ensemble de la richesse des 1% de familles les plus riches. Celles-ci ont un patrimoine moyen de 11,83 millions d’euros. Un tel impôt nous rapporterait déjà 30 milliards d’euros par an.

Les capitalistes sont passés maîtres dans l’art de trouver des failles et d’échapper à l’impôt. C’est pourquoi nous avons besoin d’un cadastre des fortunes, d’un service de contrôle des finances capable de faire son devoir et de quelques leviers contraignants.

1er levier – Augmenter radicalement la taxe de sortie

Une taxe de sortie pour les capitaux fuyant le pays existe déjà en Belgique. Elle s’élève à 16,5% sur le rendement théorique de ces capitaux à l’étranger. Mais cette taxe de sortie devrait être prélevée sur le capital lui-même et elle devrait être suffisamment élevée pour avoir un réel effet dissuasif. Une taxe de 40% sur les capitaux quittant le pays, comme l’a par exemple proposé Bernie Sanders aux États-Unis, pourrait avoir un tel impact.

2ième levier – L’expropriation

Que faire si un capitaliste essaie malgré tout de déplacer son capital en douce ? Une fois la manoeuvre décelée, le capital devrait être saisi dans sa totalité et mis au service de la collectivité. Toute institution financière qui facilite un tel comportement devrait également être expropriée par les pouvoirs publics.

Un système fiscal complètement déséquilibré

En Belgique, on paie beaucoup d’impôts. Mais pas tout le monde ! Pour les grandes fortunes, la Belgique est un paradis fiscal.

Pour 100 euros d’impôts payés à l’État, 42 euros proviennent des taxes à la consommation (TVA et accises) et 38 euros des impôts sur les salaires et les avantages sociaux. 80% de tous les impôts proviennent principalement de la classe travailleuse. Les bénéfices des entreprises représentent 13% et 6,8% proviennent des taxes sur les véhicules, les logements et les terrains, la majorité du reste est payé par la classe travailleuse. Seul les 0,25 % restant proviennent des impôts sur les grandes fortunes. Or, ces grandes fortunes génèrent beaucoup de revenus pour leurs propriétaires.

En ce qui concerne les bénéfices des entreprises, les impôts baissent depuis longtemps!

C’est en 1956 qu’un impôt sur les sociétés a été introduit. À partir de cette date, les bénéfices des sociétés ont été imposés à un taux de 45 %. Ces revenus étaient essentiels pour notre enseignement et nos autres services publics. Dans les années 1970, cette source de revenus représentait encore jusqu’à 30 % des recettes fiscales totales de l’État. Aujourd’hui, cela ne représente plus que 13 %.

Le taux officiel a systématiquement chuté pour atteindre aujourd’hui 25 %. En raison d’une multitude de déductions, le taux d’imposition réel moyen est bien inférieur à 20 % et, pour certaines entreprises, pratiquement nul.

Le flux constant d’argent vers les 1% les plus riches doit être endigué. Dans un premier temps, l’impôt sur les sociétés devrait revenir à son niveau le plus élevé, à savoir 50 %, comme dans les années 1970. Ce faisant, nous augmenterions les recettes publiques d’au moins 20 milliards d’euros annuellement.

À quoi servent les recettes fiscales ?

La Belgique compte parmi les pays d’Europe occidentale aux les pensions sont les plus basses, jusqu’à 49% de moins que dans nos pays voisins. Et certains prétendent toujours que, même ça, nous ne pouvons pas nous le permettre. Nous travaillons pourtant dur, trop dur, jusqu’à battre tous les records européens en matière de maladie de longue durée, avec 7,2 % de la population active. Nous payons des impôts extrêmement élevés. C’est cela qui permet à certains piliers de notre État-providence d’encore tenir debout, mais ils chancellent. Nous disposons d’un système de soins de santé décent, mais gémissant ; d’une indexation automatique de nos salaires et pensions qui est sous pression ; d’un système éducatif potentiellement fort et émancipateur, mais qui a cruellement besoin d’investissements pour révéler ce potentiel ; du réseau de transports publics le plus finement maillé au monde, mais qui connaît un déclin tragique. Ces piliers de notre État-providence vacillent sous le poids de l’avidité des super-riches.

Pas de cadeaux aux capitalistes. Nous voulons récupérer notre argent !

La Belgique est la championne d’Europe des subventions aux entreprises: 18 milliards d’euros par an. C’est presque le même montant qui est payé annuellement par l’impôt sur les sociétés. Pour chaque euro d’impôt payé sur les bénéfices des entreprises, un euro revient à la classe capitaliste via le tour de magie des subventions aux entreprises. Cette opération de camouflage doit cesser.

Les “contre” arguments démystifiés

On entend toujours la même rengaine : “cela ne marchera pas, ce n’est pas réaliste.” Mais toutes les informations concernant le patrimoine des familles sont déjà potentiellement disponibles. Il suffit de les rassembler. « La classe moyenne devra à nouveau payer » : tel est l’argument typique des libéraux qui prétendent que la taxe des millionnaires s’en prendra à l’épargne durement gagnée. Le pour cent le plus riche, soit 50.000 familles, disposent d’un patrimoine moyen d’un peu moins de 12 millions d’euros. Ce n’est pas de l’épargne ! Pour épargner 12 millions d’euros, il faudrait économiser 1.000 euros par mois pendant 1.000 ans. Au cours d’une vie, il faudrait mettre de côté 40.000 euros par mois durant 25 ans. Qui peut faire ça ? Une personne qui possède une fortune de 12 millions d’euros a nécessairement dû s’approprier le fruit du travail des autres.

Si vous osez toucher à notre argent, nous nous enfuirons avec!” La fuite des capitaux peut être contrée, avec une taxe de sortie et l’expropriation des capitaux qui tentent d’y échapper. Les fonds des institutions financières qui facilitent cette fuite devraient également être confisqués.

Il n’y a pas de majorité politique pour tout ça, mais il y a très clairement une majorité dans l’opinion publique. Huit personnes sur dix sont acquises à l’idée d’un impôt sur la fortune. Ce chiffre pourrait encore augmenter s’il ne s’appliquait explicitement qu’au pour cent le plus riche. Comme c’est souvent le cas, l’opinion publique ne s’exprimera pas en sièges parlementaires. Il n’y a qu’un seul parti avec des élu.e.s résolument en faveur d’une taxe des fortunes, c’est le PTB. Attendre qu’il y ait une majorité au parlement est une mauvaise stratégie. L’histoire montre que seule une lutte de masse acharnée représente une solution.

L’impôt sur le patrimoine s’est imposé dans cette campagne électorale, au point que même Bart De Wever (NVA) a déclaré qu’il serait difficile d’y échapper. La peur a commencé à saisir des centaines de patrons d’entreprises qui ont signé une carte blanche pour s’y opposer (des entreprises dites “familiales”, regroupées derrière Bernard Marchant, le grand patron du groupe média Rossel, auquel appartient Le Soir). Mais sans nous organiser et sans lutter, nous n’aurons que des cacahuètes. Et parions qu’en plus, on nous fera le coup d’échanger une mesure toute symbolique contre une offensive antisociale douloureuse au nom de “l’équilibre de l’effort”.

Forcer le changement par la lutte !

L’application d’un véritable impôt sur la fortune, et non d’une décoction complètement diluée, nécessitera des années de lutte soutenue. Nous appelons le PTB et les syndicats à inviter toutes les organisations, grandes et petites, à se joindre à eux. Une telle collaboration, pourrait commencer par une vaste campagne d’information lors de meetings, de prises de parole lors de réunions du personnel sur les lieux de travail, d’actions dans les lieux publics, et de grandes manifestations pour mobiliser le soutien de l’opinion publique. C’est ainsi que nous imposerons cette revendication populaire au centre du débat politique. Une telle campagne de lutte pourrait fonctionner sur la base de comités locaux actifs avec un comité de coordination démocratiquement élu lors d’une conférence nationale.

Si la taxe des riches reste un slogan de marketing politique, la revendication restera lettre morte. Se battre pour un impôt sur la fortune est un acte de résistance contre un système qui tourne autour des profits de quelques-un.e.s au détriment de l’immense majorité. Pour nous attaquer à la racine du problème, nous avons besoin d’une économie dans l’intérêt de cette dernière. Ce n’est que lorsque la collectivité possède et gère démocratiquement les secteurs clés de l’économie que les rêves d’un avenir d’égalité et de solidarité, de paix et de bien-être pour tout le monde peuvent devenir réalité. Les puissant.e.s ne renonceront jamais d’eux-mêmes à leur pouvoir et à leurs richesses décadentes. Pour cela, nous avons besoin d’une révolution d’en bas. Une alternative socialiste est nécessaire et possible !

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Première page de Lutte Socialiste