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Rendez-vous: 09/06/24
Stopper la droite dans les urnes et dans la rue !

Nicolas Croes
par Nicolas Croes
Rédacteur en chef de Lutte Socialiste

La droite s’apprête à attaquer durement les chômeur.euses, les malades, les salarié.es et toutes celles et ceux dont le compte en banque n’est pas alimenté par l’exploitation après les élections du 9 juin. Ce terrain, c’est celui dont la haine et la division ont besoin pour s’épanouir, au grand plaisir de l’extrême droite. Le mouvement des travailleur.euses doit réagir et riposter. Le vote pour le PTB fait partie de cette riposte, tout comme l’organisation de la lutte contre l’extrême droite. Voici notre appel de vote.

Le 22 avril dernier, les nouvelles règles budgétaires européennes étaient adoptées et Le Soir commentait : « Le Parlement européen a voté le nouveau cadre budgétaire. Pour la Belgique, l’effort d’assainissement sera substantiel: aussi sévère – sinon plus – que dans les années 90. »Après une pause depuis 2020 et la pandémie, cela sonne le retour de la camisole de force austéritaire. Cela n’a cependant rien d’une fatalité, tout dépendra de notre capacité à construire l’unité dans la lutte de toute la colère sociale qui existe dans la société. Et elle est immense.  

Ces règles budgétaires européennes seront probablement imposées par l’Europe dès le 1er janvier 2025 et connaîtront un durcissement à partir de 2027. Nous n’avons pas de temps à perdre pour organiser la résistance sociale au vu de ce que nous savons déjà.

Retour vers le futur ?

À peu de choses près, il faut être pensionné.e. aujourd’hui pour se souvenir d’une période de conquêtes et de progrès social. Les autres n’ont connu qu’une longue liste de mesures antisociales, parsemée de-ci de-là d’un pas en avant éthique ou d’une mesure qui ne fait qu’adoucir un précédent recul. Mais l’on parle ici d’une période de « consolidation budgétaire » (c’est-à-dire d’avalanche de mesures anti-pauvres et anti-travailleur.euse.s) telles que les trois précédentes depuis 1982: de 1982 à 1987, de 1993 à 1998 et de 2011 à 2017.

Des années ’80, on se souvient surtout des « sauts d’index » de 1984, 1985 et 1987, qui ont prolongé le gel des imposé après la dévaluation du franc en février 1982. Le gouvernement Michel en a imposé un nouveau en 2015 ; mesure qui à elle seule fera perdre entre 20 et 30.000 euros à chaque travailleur.euse à l’issue de sa carrière.

Dans les années ’90, il y a eu une “contribution complémentaire de crise” portant sur l’IPP (impôt des personnes physiques) et sur l’impôt des sociétés, au nom de « l’équilibre de l’effort », mais cet équilibre n’existait que sur papier: c’est la population qui a été saignée. Le taux normal de TVA a été relevé, de 19,5 à 21 % tandis que le mécanisme d’indexation a été miné par la sortie du tabac, de l’alcool et de l’essence du panier de référence. En matière de sécurité sociale, de nouvelles cotisations ont été imposées alors que des cotisations existantes étaient majorées. Mais si on se souvient du « plan global » de 1993, c’est surtout en raison du gel des salaires en termes réels en 1995 et 1996 qui a ouvert la voie à la « loi-prison » sur les salaires de 1996.

Quant aux années 2010, on se souvient des attaques successives sur les bénéficiaires d’allocations de chômage, des réformes des fins de carrière (dont l’augmentation de l’âge de la pension), etc. Tout cela alors que les services publics étaient vendus (voire quasiment bradés) au privé, que le sous-financement devenait la norme et que la protection des travailleur.euse.s était rabotée jusqu’à précariser l’ensemble du marché de l’emploi. 

Comparaison n’est pas raison, et ce n’est pas simplement d’une répétition que rêvent les grands actionnaires aux commandes d’une grande partie du personnel politique du pays, car ils exigent aussi des investissements dans l’infrastructure et la défense.

Il faudrait que la Belgique investisse chaque année au minimum 2,6 milliards et au maximum 7,5 milliards d’euros dans ses infrastructures sociales pour rencontrer les besoins de sa population. Alors que l’austérité lui imposera plutôt de couper 2,5 milliards d’euros par an dans son budget, explique Dominic Caddick, l’un des auteurs d’une étude commandée par la Confédération européenne des syndicats. Ce rapport souligne par ailleurs les projections de l’institut Rousseau (think thank français) qui estime que 260 milliards d’euros additionnels d’argent public doivent être injectés dans l’économie européenne chaque année pour arriver au fameux « zéro carbone » fixés en 2050.

Un choix dont l’issue sera décidée par la lutte sociale

Alors, vers où nous dirigerons-nous ? Si l’on écoute la droite, il sera question du retour à la semaine des 48 heures, de la limitation à deux ans des allocations de chômage, de l’extension des flexi-jobs, des heures supplémentaires, d’une indexation « revisitée », etc. comme le réclament les programmes du MR et de l’Open-VLD. Tout ça en tapant sur les plus faibles de la société et en semant la discorde dans notre camp social.

Posons dès maintenant les bases d’une mobilisation de masse pour répondre aux urgences sociales et écologiques tout en repoussant la droite. Plus tôt cette année, ce sont les agriculteur.trice.s qui ont fait entendre leur voix en mobilisant leurs outils de travail pour bloquer la capitale. Aujourd’hui, ce sont les étudiant.e.s qui occupent leur campus qui nous inspirent. C’est de ce type de dynamique audacieuse dont nous devons nous inspirer pour que la classe travailleuse réagisse avec la force du colosse qu’elle a été et est toujours. Nous connaissons les premiers pas dans cette direction: renforcer la gauche de rupture aux parlements, manifester contre l’extrême droite le 16 juin et participez à la manifestation Pride is a Protest le 30 juin.

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