A l’université de Gand, la délégation syndicale CGSP réclame la rupture des liens avec les universités israéliennes

À l’UGent, les étudiant.e.s sont soutenu.e.s par les membres du personnel et leurs syndicats. La délégation de la CGSP (ACOD UGent) a également pris explicitement position en faveur de la rupture des liens avec les universités israéliennes. Voici la position défendue par la CGSP.

La CGSP de l’UGent appelle le Conseil d’administration de l’université à suivre les conseils de sa propre Commission des droits humains et de rompre les liens avec les universités qui apportent un soutien à la force armée israélienne et au gouvernement d’extrême droite en Israël.

Une action d’occupation par les étudiant.e.s et le personnel a débuté dans notre université. Cette occupation exprime sa solidarité avec le peuple palestinien qui souffre des attaques brutales et des violations des droits humains commises par l’armée israélienne lors de son offensive contre Gaza. Les activistes demandent à l’université de Gand de cesser sa coopération avec les universités israéliennes et de faire preuve de transparence sur les collaborations en cours.

Selon de nombreux médias et la lettre ouverte publiée le week-end dernier, la Commission pour la politique des droits humains et la recherche à double usage de l’université de Gand (Commissie Mensenrechtenbeleid en Dual Use Onderzoek, CMDUO) a, « après une évaluation approfondie de la position de notre université », formulé le conseil « de ne plus conclure de coopérations bilatérales avec toutes les universités israéliennes, étant donné le contexte actuel de crimes de guerre irréfutables et de violations des droits humains à grande échelle. »

Ce conseil n’est pas surprenant étant donné la multitude de rapports et publications concernant les liens étroits entre les universités israéliennes et le gouvernement et l’armée (FDI, Tsahal) israéliens, qui sont impliqués dans des violations massives des droits humains.

Par exemple, il apparaît que toutes les universités israéliennes coopèrent avec les FDI d’une manière ou d’une autre, en partie par le développement de technologies et la fourniture de matériel (par exemple, la technologie de l’IA, la technologie de téléguidage pour les robots sans pilote et les explosifs, etc…), mais aussi par le soutien actif des facultés de droit de ces universités aux FDI afin d’empêcher les soldats israéliens d’être traduits devant les tribunaux nationaux et internationaux ou condamnés pour leurs violations des droits humains.

Cette imbrication étroite et ce soutien actif de toutes les universités à Tsahal, couplés à la situation dramatique provoquée par l’offensive israélienne à Gaza, constituent donc certainement un argument sérieux qui a incité la CMDUO à formuler sa position. La CGSP UGent soutient pleinement cette proposition telle que décrite ci-dessus et regrette que le Conseil d’administration ne l’ait pas suivie.

La CGSP UGent remet sérieusement en question la conclusion du Conseil d’administration de ne pas tenir compte de l’avis de la commission. Ici aussi, l’université excelle dans le silence. Aucune explication n’est donnée sur sa position et les arguments du comité, ni sur la manière dont le Conseil les réfute pour parvenir à cette décision divergente. Le Conseil a-t-il tenu un débat de fond sur base d’un document d’ordre du jour bien préparé et d’informations complètes et transparentes sur l’enquête et les arguments de la commission ? Pourquoi ces informations ne sont-elles pas partagées ouvertement avec la communauté universitaire ?

Il est également curieux que le recteur – dans sa récente communication par courriel sur l’application de la politique des droits humains de l’UGent à la coopération avec les partenaires israéliens – ne mentionne pas que la commission avait une opinion différente.

En tant que CGSP Ugent, nous estimons que notre université doit également assumer la responsabilité de la tragédie qui se déroule à Gaza. Par conséquent, nous réitérons notre appel à la solidarité avec le peuple palestinien et nous exhortons le Conseil d’administration à reconsidérer sa décision et à suivre les conseils de la CMDUO.

Bien que nous soyons convaincus que la supervision de la CMDUO garantira que l’UGent ne sera pas impliquée dans des projets qui contribuent directement ou indirectement aux violations des droits humains en Israël ou dans les Territoires palestiniens, nous pensons également, apparemment comme la commission, que l’UGent devrait aller plus loin et rompre les liens avec les universités israéliennes qui soutiennent les FDI ou le gouvernement d’extrême droite en Israël.

Partager :
Imprimer :
Première page de Lutte Socialiste

Articles liés :