Ce dimanche 12 mai, environ 250 personnes ont manifesté à Namur du parc Léopold au Parlement wallon autour de la revendication principale de la fin du transit d’armes par la Belgique vers Israël.
« La Wallonie porte plusieurs responsabilités face aux atrocités en cours au Moyen-Orient », ont déclaré à la presse les organisateurs. « Elle contient tout d’abord sur son territoire plusieurs entreprises d’armement qui collaborent avec Israël, comme Thales à Herstal ou PB Clermont à Huy. Elle délivre également des licences qui permettent à du matériel d’armement d’être utilisé pour la politique coloniale et génocidaire israélienne. La Wallonie est également l’un des actionnaires de Liège Airport. Or, il a été prouvé que cet aéroport a permis à des équipements militaires de transiter vers Israël et rien n’indique que ce n’est plus le cas aujourd’hui. De plus, l’aéroport accueille depuis des années deux entreprises de cargo israéliennes qui permettent à cet État de se ravitailler et de commercialiser ses biens issus des colonies. »
L’initiative regroupait diverses associations telles que l’Association Belgo-Palestinienne ou encore Amnesty international, de même que divers collectif locaux, dont le Collectif Liège-Palestine Solidarité. Le PSL, les Etudiant.e.s de Gauche en Action et la Campagne ROSA figuraient également parmi les partenaires enthousiastes de l’initiative. Cette manifestation a pris place dans le prolongement de diverses actions menées devant l’entreprise Challenge à Liège à l’initiative du Collectif Liège-Palestine Solidarité ou encore d’autres actions de divers groupes devant Thales.
Parmi les prises de parole, des étudiant.e.s de l’occupation qui prend actuellement place à l’Université de Liège se sont fait remarquer. A la suite de l’université de Gand, des occupations ont émergé à l’ULB tout d’abord et à Liège vendredi dernier. Ce lundi, c’est à l’université d’Anvers qu’une occupation doit commencer. Les étudiant.e.s exigent des autorités universitaires la fin de tout projet qui collabore de près ou de loin au massacre génocidaire en cours à Gaza.
La Vrije Universiteit Brussel (VUB) vient d’annoncer qu’elle entend mettre fin à sa collaboration à une étude scientifique relative à l’intelligence artificielle (IA) à laquelle participent également deux partenaires israéliens. L’université veut offrir une totale transparence quant à ses projets collaboratifs financés par l’Union européenne via le programme-cadre Horizon Europe. Gaza est considéré comme un laboratoire à ciel ouvert concernant le recours à l’IA dans la définition des cibles de l’armée israélienne et le caractère industriel du massacre.
Les étudiant.e.s expriment dans l’action ce qui vit plus largement parmi la population. Une majorité écrasante de la population belge – 74% – demande la fin des transferts d’armes entre Israël et la Belgique (enquête d’opinion de YouGov, janvier 2024). Cela donne toute la dimension de la mobilisation possible !
Nous appelons à soutenir les occupations de campus, à commencer par les délégations syndicales du personnel universitaire évidemment, mais bien plus est possible. Aux États-Unis, le syndicat United Auto Workers (UAW) a décidé de rejoindre la mobilisation et de soutenir activement les occupations de campus. En Belgique, des délégations et structures syndicales peuvent organiser des visites des occupations et voter des motions de solidarité en assemblées générales. Elles peuvent aussi participer en tant que délégations syndicales, sous leurs banderoles, à la prochaine manifestation nationale de solidarité avec la Palestine ce dimanche 19 mai (13h30, Bruxelles Nord). Un bloc étudiant de différentes villes et campus permettrait également de renforcer les contacts entre les occupations et de dynamiser le mouvement.
Il y a déjà quelques mois maintenant, le front commun des syndicats belges du transport (CNE, UBT, Setca et CSC Transcom) a appelé son personnel à refuser de manipuler des armes destinées à l’État israélien en déclarant : « Le chargement et déchargement de ces armes contribuent à fournir des moyens pour tuer des innocents ». A Barcelone, à Gênes et ailleurs, des dockers ont refusé de charger les bateaux d’armes à destination d’Israël. Ils relayaient l’appel des syndicats palestiniens à « refuser de fabriquer des armes destinées à Israël, à refuser de transporter des armes vers Israël et d’adopter des motions à cet effet au sein de leur syndicat. » Il est grand temps d’organiser une large campagne pour que ces paroles soient sérieusement suivies d’effet. Cela pourrait donner un élan à une dynamique internationale, il suffit de voir à quelle vitesse les occupations de campus ont traversé le globe pour estimer le potentiel d’une telle démarche.