A la Chambre, le PS et le MR ont le même nombre de sièges (25). Pour obtenir la première place, que peut faire le MR ? Chercher à convaincre les électeurs par son programme plutôt que par de grandes affiches au bleu seulement tâché de noms et prénom ?
Mais si le MR disait un peu plus ce qu’il pense, cela ne contenterait que les riches indépendants et les patrons d’une manière générale, déjà au courant de toute façon des nombreux avantages que leurs propose ce parti dévoué aux attaques contre les travailleurs et les pauvres… Mr Ducarme, éloigné (pour un temps seulement) de la politique pour ennuis fiscaux, propose donc plutôt de jouer sur le vote des belges à l’étranger.
Chargé par le président Reynders des affaires relatives aux belges de l’étranger, Daniel Ducarme a trouvé de quoi contenter son successeur à la tête du rassemblement libéral, en se profilant par la même occasion pour « revenir » sur la scène politique. Fin observateur, il a remarqué que les belges résidents à l’étranger (estimés à 300.000) votaient en majorité pour le Mouvement Réformateur. En 1999, ils étaient 20 à s’être déplacé pour voter, mais 115 .000 après une simplification des procédures en 2003. Comme pour avoir un siège à la Chambre, il faut approximativement 50.000 voix, le calcul est simple : simplifier encore les démarches à effectuer peut encourager les autres à voter également, et en toute logique donner au MR deux ou trois sièges supplémentaires.
Le jeudi 16 novembre, cette proposition a été rejetée, mais Daniel continue le combat : «C’est une invraisemblable discrimination qu’il nous faudra corriger, par souci d’égalité et par pur bon sens.»
Voilà comment transformer un pur combat électoral en lutte pour la démocratie ! Mais la priorité, bien sûr, est d’avoir plus de représentants que le PS, considéré comme un adversaire idéologique alors que pourtant, en terme d’idéologie, plus grand chose ne sépare le PS du MR.