Pour un mouvement de masse contre l’état de siège, l’occupation, l’impérialisme et le capitalisme
- Solidarité avec toutes les victimes
- Pour des mobilisations internationales contre le bain de sang à Gaza
- Stop aux livraisons d’arme à Israël
De la démonstration de solidarité à la construction d’un rapport de force
Jour et nuit, les masses palestiniennes sont confrontées à l’horreur. À travers le monde, les foules expriment leur dégoût et leur solidarité dans la rue et sur les réseaux sociaux. Par-delà les frontières, nous sommes unis dans notre indignation et notre volonté d’agir, comme nous l’avons déjà constaté avec la nouvelle vague de luttes féministes, avec Black Lives Matter ou encore avec les grèves pour le climat. Les jeunes et les travailleuses et travailleurs ont immédiatement manifesté leur solidarité avec les masses palestiniennes opprimées ainsi qu’avec toutes les victimes du terrorisme d’État et du terrorisme.
Les gouvernements occidentaux ont en revanche soutenu le déluge de feu sur Gaza, jusqu’à même interdire les manifestations, comme en France. Sous la pression grandissante de l’horreur du massacre aveugle perpétré à Gaza et des protestations grandissantes, de premières fissures apparaissent toutefois. On entend des appels au « respect du droit international » et à la « prise en compte des besoins humanitaires ». Comme si les masses palestiniennes n’étaient pas déjà victimes d’une oppression brutale avant les débuts de l’actuelle offensive israélienne…
Contre l’hypocrisie, la force de la classe travailleuse
Le CD&V, ECOLO/GROEN, Vooruit et le PS se sont prononcés en faveur du boycott des produits issus des territoires occupés. En sachant bien qu’aucune majorité parlementaire n’existait pour cela… Par contre, le ministre-président de la Région wallonne, Elio Di Rupo (PS), peut décider en une minute de stopper les exportations d’armes de la FN-Herstal (détenue à 100% par la Région) vers Israël. Mais dès qu’il s’agit de sortir de la mascarade électorale, c’est silence radio.
N’attendons pas ces hypocrites ! En front commun, les syndicats du secteur transports CNE, UBT, Setca et Transcom ont appelé à ne plus charger ou décharger du matériel militaire à destination d’Israël dans les différents aéroports du pays. Les dockers de Catalogne ont fait de même. Ils répondent ainsi à l’important appel international des syndicats palestiniens pour refuser de fabriquer ou transporter des armes destinées à Israël. Les syndicats des autres secteurs doivent suivre cet exemple !
Les gouvernements capitalistes, même lorsqu’ils sont sous pression, pensent tout d’abord aux intérêts géopolitiques et à la défense des intérêts de leurs commanditaires, ceux qui détiennent les leviers du pouvoir économique.
La résistance contre le bain de sang à Gaza peut être organisée avec les collègues, en organisant des assemblées pour voter démocratiquement des motions de soutien à l’appel des syndicats palestiniens, en organisant une participation aux manifestations antiguerre en tant que délégation syndicale (avec banderoles et pancartes), en diffusant les appels aux actions, etc. La solidarité, c’est l’outil par excellence de la classe travailleuse et de la jeunesse.
À partir de ces premiers pas, qui peuvent être très rapidement franchis, nous pouvons construire un mouvement international de masse reposant sur des comités démocratiques d’action dans les quartiers, sur les lieux de travail, dans les écoles et les universités. Nous avons eu en 2019 les grèves dans les écoles pour le climat, pourquoi ne pas organiser des grèves contre l’occupation et l’offensive contre Gaza ? C’est ainsi que nous pouvons au mieux, du local à l’international, instaurer une pression mondiale sur la machine à tuer israélienne et mettre fin à l’occupation, la cause fondamentale de toutes ces souffrances.
L’auto-organisation et la solidarité de classe
Un tel mouvement renforcerait la classe ouvrière, les pauvres et les opprimés palestiniens en soulignant des méthodes déjà éprouvées dans le combat pour l’émancipation nationale et sociale : les grèves et les manifestations de masse, comme durant la première Intifada (1987-1993) ou durant la récente Grève de la Dignité en mai 2021.
Comme à l’époque, des comités de base démocratiquement élus pourraient être créés et prendre en charge les mesures de sécurité et l’autodéfense du mouvement lors de manifestations contre les bombardements, l’occupation et les colonies. C’est également sur cette base que l’on pourra lutter pour aller chercher les moyens d’assurer un droit au retour décent pour tous les réfugiés, la reconstruction des quartiers dévastés, l’aide médicale et psychologique de toutes les victimes du conflit,…
Cette autre voie est nécessaire face aux méthodes désespérées reposant sur la violence aveugle au lieu de l’auto-organisation des masses et de leur action. La stratégie de violence aveugle et désespérée du Hamas n’offre pas d’issue. Sa violence s’exerce d’ailleurs aussi contre les masses palestiniennes : il y a peu, il a réprimé les manifestations à Gaza contre la crise énergétique et les prix élevés, tout comme l’Autorité palestinienne a réprimé en Cisjordanie les manifestations contre l’offensive israélienne à Gaza.
En temps de guerre, les moyens semblent inépuisables. Ils donnent une idée de ce qui peut être utilisé pour assurer le bien-être de chaque personne dans la région avec l’expropriation des gigantesques profits de guerre et du secteur bancaire et leur prise en charge publique sous contrôle et gestion démocratiques.
Pour une lutte contre le capitalisme et l’impérialisme
Chez les Palestiniens, c’est actuellement le soutien au Hamas qui domine, inspiré par la volonté justifiée de résistance contre l’horreur de l’offensive israélienne. Chez les Israéliens, ce sont les appels à la vengeance pour le massacre du 7 octobre qui l’emportent. Ce fossé dans la conscience nécessite une approche sensible qui tienne compte des dommages et des traumatismes subis, offre une perspective de sécurité et de prospérité pour toutes les communautés et reconnaît et réalise le droit à l’autodétermination d’une manière acceptable et attractive pour les deux communautés.
Il faut saisir toutes les occasions de briser le cycle de la haine et de la violence. Le Parti Socialiste de Lutte / Linkse Socialistische Partij (PSL/LSP) est la section belge d’Alternative Socialiste Internationale, qui comporte également une section en Palestine-Israël : le Mouvement de Lutte Socialiste. Nos membres sur place participent par exemple activement à la résistance sur les campus israéliens contre les tentatives de l’extrême droite d’expulser des universités celles et ceux qui expriment leur soutien aux Palestiniens. Comme toujours en situation de guerre, la cherté du coût de la vie augmente à vue d’œil, de même que les profits d’une petite clique de parasites capitalistes (grandes entreprises de l’armement, distribution, etc.) : cela assistera la compréhension des véritables mécanismes derrière cette logique d’occupation et de massacre.
La classe ouvrière israélienne a un rôle important à jouer, qu’il est parfois difficile de comprendre aujourd’hui. La propagande de guerre et d’occupation est une pierre angulaire de la société de classe israélienne. Cette méthode de « diviser pour régner » sert à garantir les intérêts de la classe capitaliste et offre aux puissances impérialistes et aux multinationales le contrôle de la région.
Par conséquent, la lutte pour l’émancipation palestinienne est également une lutte contre l’impérialisme, le capitalisme et la société de classe. La lutte pour les besoins sociaux des travailleuses et travailleurs peut arracher des conquêtes sociales dans le cadre du capitalisme, mais une transformation socialiste de la société est nécessaire pour élever le niveau de vie des masses palestiniennes et israéliennes au-dessus des meilleures conditions permises par la société d’exploitation capitaliste.
Parvenir à l’unité dans la lutte pour une transformation socialiste exige de reconnaître le droit à l’autodétermination de tous les peuples. Ce n’est que sur cette base que l’on pourra obtenir une égalité totale des droits dans tous les domaines et que l’on pourra assurer une Palestine socialiste indépendante avec sa capitale à Jérusalem-Est et une transformation socialiste en Israël dans une confédération socialiste volontaire du Moyen-Orient, avec une garantie d’égalité des droits pour toutes les nations et minorités.