Ce dimanche, une manifestation particulièrement importante a eu lieu à Bruxelles pour protester contre le massacre de Gaza. Des dizaines de milliers de personnes venues des quatre coins du pays y ont participé. Les organisateurs ont d’abord parlé de 25.000 participants, puis de 40.000. Les manifestations de masse sont importantes pour exprimer la colère face à ce carnage, mais elle constitue également un contrepoids aux politiciens de l’establishment et aux médias grand public qui approuvent et soutiennent la violence de guerre. Vous trouverez ci-dessous le tract que le PSL a distribué lors de la manifestation, suivie de quelques photos.
Pour une résistance de masse contre l’occupation, le siège, la pauvreté et le capitalisme
La brutalité barbare de l’attaque de l’État israélien dépasse les massacres précédents à Gaza. Le nombre de morts augmente d’heure en heure, jour après jour, nuit après nuit. Les bâtiments réduits à néant par la quatrième armée du monde, avec un équipement militaire en partie fourni et payé par les États-Unis et l’Union européenne.
Les grandes puissances impérialistes se sont unies pour soutenir la violence de Netanyahou. Joe Biden a promis 8 milliards de dollars d’aide militaire supplémentaire à Israël, qui s’ajoutent aux 3,8 milliards de dollars versés chaque année par les États-Unis. La Commission européenne a d’abord menacé de supprimer toute aide aux Palestiniens, mais elle a dû faire marche arrière. Les banques, les assureurs et les investisseurs européens investissent des milliards d’euros par an dans l’armement et l’équipement nécessaire à l’occupation.
Le seul moyen de stopper ça, c’est de construire un mouvement de masse dans le monde entier contre l’occupation, l’impérialisme et le terrorisme. Ce mouvement de masse peut, d’une part, soutenir la lutte contre l’occupation dans la région elle-même et, d’autre part, viser en plein cœur l’impérialisme qui contribue à financer le carnage. Les syndicats de Palestine appellent à la fin des livraisons d’armes. Cet appel devrait être soutenu par les syndicats en Europe et ailleurs.
Pour un mouvement de masse contre l’occupation, le siège, la pauvreté et le capitalisme
Dans le monde entier se manifestent la colère et l’entrée en action contre l’horreur à Gaza. Parallèlement, on assiste à des tentatives d’étouffer les protestations. En Allemagne et en France, les manifestations sont interdites, des étudiants ont été suspendus et des syndicalistes placés en garde à vue pour s’être exprimés contre l’occupation et la violence de l’État israélien. En Allemagne, le port de la Kufiya a même été interdit.
Cela démontre de quel côté se trouve l’impérialisme occidental. C’est aussi pourquoi nous n’avons aucune confiance envers les solutions diplomatiques. Leur diplomatie n’est que la défense de leurs intérêts dans la région, qui coïncident avec les intérêts géopolitiques de l’État capitaliste d’Israël et des régimes répressifs des États pétroliers qui l’entourent.
Les tentatives de répression des manifestations illustrent à quel point les élites dirigeantes en Europe sont effrayées par la puissance potentielle d’un mouvement anti-guerre véritablement massif. Cette crainte n’est pas injustifiée : les guerres se terminent généralement par l’usure, les défaites et les destructions, ou par des mobilisations de masse qui empêchent leur poursuite. La Première Guerre mondiale a pris fin à la suite de révolutions en Russie et en Allemagne. Les troupes américaines ont dû se retirer du Viêt Nam lorsque leurs pertes militaires étaient accompagnées d’une résistance anti-guerre grandissante à l’intérieur du pays, une résistance qui menaçait même l’ensemble du système capitaliste.
La construction d’un tel mouvement anti-guerre, du niveau local au niveau international, basé sur des actions, des comités démocratiques et des manifestations de masse, voilà la seule solution pour que la solidarité internationale de masse se transforme en une pression mondiale sur la machine à tuer israélienne.
La libération de la Palestine
Le Parti Socialiste de Lutte / Linkse Socialistische Partij (PSL/LSP) et notre organisation-sœur en Israël/Palestine, le Mouvement de Lutte Socialiste, soutiennent pleinement le droit du peuple palestinien à se défendre et à résister à la terreur de l’État israélien et à l’oppression systématique et raciste dans laquelle il vit, y compris par les armes. Mais la lutte armée ne peut et ne doit jamais être un substitut à l’action de masse et surtout pas un substitut pour la lutte politique. Nous défendons la constitution de comités démocratiques d’action de masse à l’image de ceux qui sont nés de la première Intifada (1987-1993), mais cette fois-ci avec un programme visant à la transformation socialiste démocratique de la société et non à s’aligner sur des régimes arabes capitalistes réactionnaires et dictatoriaux qui oppriment et exploitent leur propre peuple.
Les assassinats brutaux et aveugles de travailleurs, de personnes âgées et de jeunes assistant à un festival de musique doivent être totalement rejetés. Ces méthodes ne vaincront pas l’État israélien. Au contraire, l’aversion qu’elles suscitent chez les citoyens ordinaires en Israël et à l’étranger renforce la position des oppresseurs des Palestiniens.
Il faut s’inspirer des méthodes utilisées lors des précédentes luttes du peuple palestinien, à savoir les grèves et les manifestations de masse, comme la première Intifada en 1987 ou la Grève de la Dignité en mai 2021, la dernière fois que l’État israélien a imposer sa terreur sanglante à Gaza. L’industrie israélienne de la construction a dû admettre que la grève avait paralysé les chantiers, avec une perte estimée à près de 40 millions de dollars en une seule journée, puisque seuls 150 des 65.000 travailleurs s’étaient présentés au travail. En Cisjordanie, depuis le début de l’année, les Palestiniens ont dû faire face à une répression encore plus forte en fermant leurs lieux de travail, leurs commerces et leurs services face aux pogroms des colons d’extrême droite et à la brutalité de l’armée israélienne. C’est aussi là qu’une telle lutte entre en conflit avec le programme politique et la stratégie du Hamas qui, avant cette nouvelle phase de l’occupation, réprimait encore les manifestations à Gaza contre la crise de l’énergie et l’envol des prix.
Un changement socialiste révolutionnaire
Les grèves, les manifestations et l’autodéfense organisée, avec des appels à la solidarité internationale, peuvent sortir le mouvement du désespoir. La lutte pour la libération nationale palestinienne doit être liée à un changement systémique révolutionnaire dans la région. La classe ouvrière et les pauvres de toute la région doivent s’unir dans une lutte contre l’ennemi commun qu’est le capitalisme et l’impérialisme. C’est ainsi qu’ils pourront prendre le pouvoir dans leurs mains collectives et transformer la société. Cela inclut la classe ouvrière juive israélienne, qui vit sous un État de plus en plus autoritaire qui restreint les droits démocratiques et souffre d’inégalités massives – avec 21 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté. Il s’agit d’un État dont l’oppression systématique des Palestiniens a conduit à un cercle vicieux de conflits, faisant d’Israël l’endroit le plus dangereux au monde pour un juif.
La domination de l’impérialisme, des régimes oppressifs comme celui de l’État israélien et de ses divers voisins, ainsi que de l’exploitation capitaliste promet un avenir uniquement constitué de pauvreté, de violence et d’oppression. Ce système est incapable de répondre aux aspirations nationales et de garantir les droits des minorités. Il doit être renversé.
Cela signifie qu’il faut retirer les vastes ressources de la région des mains du secteur privé et les soumettre à la propriété publique et au contrôle démocratique. Cela signifie construire un Moyen-Orient socialiste reposant sur le pouvoir démocratique de la classe ouvrière et des masses opprimées.
– Halte au terrorisme d’État israélien !
– Solidarité avec toutes les victimes de la guerre, du terrorisme et du terrorisme d’État !
– Pas touche aux droits démocratiques, défendons le droit de manifester !
– Pour un mouvement de masse contre l’occupation, le siège, la pauvreté et le capitalisme !