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Rendez-vous: 11/10/23
Luttons pour plus de moyens dans l’enseignement !

Écoles: des pénuries qui s’accumulent d’année en année…

Dans la nuit du 15 au 16 septembre, une importante fuite d’eau s’est produite à l’école Damian à Tremelo (Brabant flamand), une école primaire d’enseignement spécialisé. Les dégâts sont considérables. La direction de l’école a lancé un appel aux dons pour des ordinateurs, des ordinateurs portables et d’autres équipements. Elle s’explique : « L’équipement de notre école n’est pas neuf. Nous l’utilisons depuis des années jusqu’à ce qu’il soit littéralement usé. Nous pensons que la valeur d’assurance sera faible. (…) Nous rénovons l’école depuis plusieurs années. Il n’y a plus de réserves. Mais nous avons besoin de ce matériel pour faire fonctionner l’école. »

Ce n’est qu’un des innombrables exemples des carences qui touchent en particulier les écoles fréquentées par des enfants de condition modeste. Crèches, enseignement, transports en commun, soins aux personnes âgées, etc. tout tombe en ruine et se détériore faute de moyen suffisant. Toujours dans le Brabant flamand, le 11 septembre dernier, des dizaines d’appels d’urgence sont restés sans réponse parce qu’aucun opérateur du centre d’urgence 101 n’était disponible ! Chez De Lijn, la société flamande de transports en commun, des trajets sont supprimés faute de bus en état de fonctionner (voir en page 5). Dans une lettre ouverte, les CPAS de Gand, Anvers, Liège, Bruxelles et Charleroi ont tiré la sonnette d’alarme : « Les centres en question ne peuvent plus remplir leurs obligations légales si les villes et les communes n’investissent pas davantage de leur propre budget, ce qui est impossible dans les circonstances actuelles. (…) On dit souvent que les CPAS sont un « filet de sécurité sociale ». C’est vrai. Mais sans budget suffisant, les trous de ce filet deviennent trop larges, ce qui fait que certaines personnes passent à travers. » (14 septembre)

En septembre toujours, Joke Mariman (43 ans) s’est donné la mort en raison de sa situation médicale et financière désespérée. La réponse de l’Agence flamande pour les personnes handicapées ? « Malheureusement, les ressources sont insuffisantes et il faut faire des choix. » Même le quotidien De Standaard a dû faire remarquer : « Un gouvernement qui a un peu d’ambition ne peut pas se permettre la banalité de cette observation. » Le journal ajoute : « D’une manière générale, c’est la vérité. Dans ce cas particulier, elle est particulièrement dure. » (De Standaard, 19 septembre) Les termes généraux sont toujours concrets. La pénurie de moyens provoque de plus en plus de tragédies. Cela alimente aussi les discriminations et la division.

Les pénuries sont généralisées. Les études sur la connaissance du néerlandais chez les jeunes francophones indiquent un déclin rapide. En 2011, 20 % des Bruxellois francophones âgés de 18 à 30 ans maîtrisaient le néerlandais. En 2018, ils n’étaient plus que 7,8 %. La professeure de didactique Pauline Degrave (UCL) explique : « La pénurie [d’enseignants] est telle que les cours sont interrompus pendant des mois. Les écoles sont obligées d’engager des personnes sans formation : par exemple, elles engagent des personnes qui ont simplement travaillé dans une entreprise flamande. L’enseignement des langues est de plus en plus négligé. » (Le Soir, 21 septembre)

Face aux dégâts causés par les restrictions  financières il faut lutter. Le personnel et les étudiants de l’enseignement supérieur néerlandophone manifesteront à Bruxelles le 11 octobre, date à partir de laquelle il n’y aura plus de crédits pour cette année (voir en page 4). Passer à l’action est vital pour arracher davantage de ressources. Et ce n’est pas mieux pour les crèches, les soins de santé, les transports en commun… Si nous laissons les décideurs procapitalistes déterminer les priorités, l’argent manquera toujours pour répondre à nos besoins. Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes et sur notre combat pour imposer un changement.

L’argent ne manque pas dans la société. Selon le Crédit Suisse, en richesse médiane, la Belgique serait le pays le plus riche du monde… Imaginons qu’au premier semestre de cette année, les grandes banques belges ont réalisé pas moins de 4,4 milliards d’euros de profits ! Cela correspond à près de la moitié du budget annuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour l’enseignement. Au même moment, les files d’attente devant les banques alimentaires s’allongent. Le capitalisme ne sert que les intérêts d’une minorité de très riches. Pour un enseignement gratuit et de qualité, un service public d’accueil de la petite enfance à hauteur des besoins, davantage de transports en commun, de bons soins de santé, bref, pour une société où la vie est centrale, nous devons nous battre et instaurer une société socialiste démocratique.

Manifestation sur l’enseignement supérieur flamand : mercredi 11 octobre, 13h à Bruxelles-Nord

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