Augmentation de la flexibilité, réductions de charges, cadeaux fiscaux, investissements sur le dos de la communauté, …
La restructuration de VW.
Parce qu’il y a trop de voitures produites?
D’après ce qu’on nous dit, le marché européen aurait une capacité de production de 26,5 millions de voitures alors que le marché ne pourrait en absorber que 20,5 millions. Volkswagen ne peut pas faire appel à cet argument.
« Volkswagen a dit que les livraisons destinées à la consommation mondiale ont augmenté durant le premier trimestre jusqu’à 1.361 millions de voitures contre 1.183 millions l’an dernier. La part de marché augmente spécialement en Allemagne et dans d’autres marchés importants en Europe occidentale. » (De Tijd, 28/04/2006).
Parce qu’il n’y a pas de profits ?
En 2005, VW a réalisé un profit de 1,12 milliards, ce qui équivaut au double des résultats obtenus en 2004. Les chiffres pour 2006 ne sont pas encore complets, mais malgré une cotisation unique pour les pensions de 688 millions d’euros, les profits de cette année seraient encore bien plus élevés qu’en 2005. Le chiffre d’affaires a augmenté de 7%. VW en veut toujours plus, l’objectif de ce plan de restructuration étant d’augmenter les profits jusqu’à 5,1 milliards d’euros en 2008.
La communauté paie, l’actionnaire se remplit les poches
En plus des 4.000 ouvriers et employés de Volkswagen qui perdent leur emploi, il faut encore compter les 8.000 emplois qui vont tomber chez les sous-traitants. Le gouvernement a dépensé notre argent afin de récompenser la direction de VW : la diminution des charges patronales, les baisses de charges pour le travail en équipe et le travail de nuit, et encore un cadeau récent pour les heures supplémentaires. En outre le gouvernement a généreusement investi 35 millions d’euros dans l’Automotive Park, sensé ancrer solidement VW en Belgique. Cette stratégie a clairement fait faillite. Le gouvernement se plaint maintenant du « nationalisme des Allemands », de «l’intérêt propre des syndicats allemands », du «manque de marché libre ». Ils oublient de mentionner qu’en Allemagne aussi 20.000 emplois sont menacés. Les dons qu’ils ont offerts aux patrons de VW, n’était-ce pas une entrave au libre marché ?
Le gouvernement aurait mieux fait de récupérer les investissements de soutien et les baisses de charges des années précédentes afin de les réorienter vers leur but premier annoncé : le maintien de l’emploi !Des tas d’autres entreprises sont également confrontées à des restructurations. Les ouvriers et les employés de tout le pays partagent notre sort. Beaucoup d’entre eux n’attendent que d’exprimer leur solidarité et leur colère avec les travailleurs de VW.
Après Peter Hartz, l’ancien directeur du personnel de VW, c’est maintenant au tour de Klaus Volkert, l’ancien président du CE d’être ramassé. Sur 10 ans, il aurait encaissé 1,9 millions d’euros en échange de la « paix sociale ». Moins de lobbying envers les patrons et les politiciens, et plus de participation à la base ne ferait pas de mal à la solidarité entre les travailleurs.