Bart De Wever critique à tout rompre celles et ceux qui osent s’opposer aux discriminations, mais il reste se tait sur la cupidité de ses camarades de parti. Il parvient d’ailleurs à s’en tirer à bon compte ! Pourquoi le président de la N-VA n’est-il pas bombardé de questions critiques au sujet de l’allocation de pension supplémentaire de Siegfried Bracke? L’arrogance de Siegfried Bracke, qui estime que le plafond légal de 7.813 euros (!) de pension par mois ne s’applique pas à lui, et le silence assourdissant de son parti à ce sujet en disent long.
Le tollé provoqué par le supplément de pension d’environ 3.000 euros bruts par mois – au-delà du plafond légal de pension de 7.813 euros pour les anciens présidents de la Chambre – résume bien le «changement» de la N-VA : un petit peu plus de la même chose. Contrairement a son collègue libéral l’ancien président de la Chambre, Herman De Croo, il a refusé de reculer et, alors que les médias néerlandophones s’apitoyaient sur leur sort, il a même décidé de se tourner vers le Conseil d’État pour s’opposer à la retenue de son allocation de pension supplémentaire !
Bart de Wever est quant à lui bien trop occupé à lutter contre « le poison wokiste » pour parler de cette affaire. De Wever estime – sans rire – que combattre le « wokisme » est nécessaire pour retrouver la confiance nécessaire pour « prendre les décisions qui s’imposent afin de garantir notre démocratie et notre prospérité ». Concernant Bracke, il s’en est tenu à une seule déclaration, en mars dernier, quand l’affaire a été révélée, pour dire, du bout des lèvres, que si la pension supplémentaire n’était pas légale, alors Bracke devrait la rembourser.
La N-VA estime que la réforme des pensions décidée par le gouvernement De Croo le 10 juillet dernier n’est pas allée assez loin. Elle s’attaque pourtant directement aux pensions des fonctionnaires, les seules pensions belges à tenir la route face à la moyenne européenne. Le gouvernement veut aussi relever l’âge effectif de la retraite avec un « bonus de pension » pour celles et ceux qui travaillent plus longtemps. La N-VA a sauté sur l’idée pour défendre l’introduction d’un « malus de pension » : une pénalité pour celles et ceux qui ne travailleraient pas assez longtemps. La N-VA entend encore durcir les conditions pour être considéré comme une carrière complète. Pour le parti de Siegfried Bracke, le gouvernement aurait dû être beaucoup plus sévère en matière de pensions. « Il s’agit juste d’une convulsion d’un gouvernement qui n’est plus capable de réformer », avait-il précisé.
Résumons. La N-VA, qui par ailleurs avait été un acteur actif du relèvement de l’âge de la pension à 67 ans, souhaite nous faire travailler jusqu’à l’épuisement pour ensuite devoir survivre avec une allocation de misère. Mais pour ses membres, d’autres règles s’appliquent ! Et alors, moins de 10.000 euros bruts par mois, ce n’est soudainement plus suffisant.
C’est le mouvement ouvrier organisé qui s’est battu ces dernières années pour des pensions décentes, notamment en enterrant par une manifestation de masse le projet de système de pension à points défendu à l’époque par le ministre des Pensions Daniel Baquelaine (MR). Nous n’avons rien à attendre de ceux qui veulent nous mettre au régime sec.