Enseignement néerlandophone : coup d’envoi vers la manifestation du 11 octobre

Une série d’actions contre les coupes budgétaires et le manque de moyens dans l’enseignement supérieur flamand se prépare dans le cadre de la mobilisation vers la manifestation du 11 octobre à Bruxelles. Une première action a eu lieu ce vendredi 25 août.

Par Frede, enseignante fraîchement diplômée

Syndicalistes, enseignants, formateurs et étudiants étaient réunis devant le cabinet du ministre flamand de l’Enseignement Ben Weyts pour réclamer davantage d’investissements dans la formation des enseignants. Plusieurs enseignants récemment diplômés ont présenté au ministre la facture de leurs études. Celle-ci peut atteindre près de 25.000 euros avec les frais d’inscription, l’impression et l’achat de matériel pédagogique à destination des stages et le transport.

Pour répondre à la pénurie d’enseignants, il est depuis peu possible de travailler dans le secteur de l’enseignement sans même avoir de diplôme. Comme si on n’avait pas besoin d’un diplôme pour gérer une classe ! Ce n’est pas comme ça qu’on va rendre la profession plus attractive et valorisée. De plus, il n’est pas du tout évident de se lancer dans l’enseignement sans aucune connaissance pédagogique préalable du groupe d’élèves que l’on aura en face de soi. L’approche didactique que l’on acquiert au cours de la formation des enseignants est indispensable à cet égard. Sans surprise, de nombreux débutants sans diplôme pédagogique abandonnent rapidement la profession. Il n’y a pas de raccourci : pour répondre à la pénurie d’enseignants, il faut réduire la charge de travail avec plus de collègues et des classes plus petites !

Frede faisait partie de la délégation qui a été reçue par le ministre Ben Weyts ce 25 août. Frede (à droite) et Britt (au milieu) ont présenté au ministre la facture de leurs études. Photo : Liesbeth.

L’enseignement obligatoire n’est du reste pas le seul à être confronté à une pénurie de personnel enseignant. Les établissements d’enseignement supérieur sont eux aussi confrontés à des ressources limitées. Au cours des dix dernières années, la charge de travail des professeurs dans les instituts de formation des enseignants a augmenté de 50 % ! De plus en plus d’enseignants potentiels abandonnent leurs études en raison de cette pression croissante. Dans un premier temps, les établissements tentent de trouver des solutions créatives. En troisième année, par exemple, les étudiants enseignent à l’occasion aux étudiants de première année à titre de pratique. Mais la créativité ne peut pas faire de miracles. La perte de qualité dans la formation des enseignants est une menace réelle. Seule l’augmentation conséquente des moyens publics représente une solution à hauteur du danger.

Après avoir abordé le thème du coût des études, nous avons également invité le ministre Weyts à signer un chèque de 667.102.836,91 euros. Il s’agit du montant précis que l’enseignement supérieur flamand a perdu depuis 2008 en raison du non-respect du modèle de financement. Sur ces mêmes 15 années, le nombre d’étudiants a augmenté de 50 %. Une fois de plus, les mesures palliatives créatives sont impuissantes. Les universités cherchent d’autres moyens de faire face à la pénurie. L’université de Gand a réduit son personnel. Un département recherche a lancé un appel aux dons pour l’achat de nouveaux microscopes de pointe. Le 11 octobre, les universités flamandes seront à court d’argent selon le financement actuel. Cette date sera l’occasion de manifester à Bruxelles pour exiger des moyens publics supplémentaires pour l’enseignement.

Le non-respect du modèle de financement de l’enseignement supérieur instauré en 2008 a entraîné un déficit de plus de 600 millions d’euros. Le personnel et les étudiants ont réclamé cet argent le 25 août à Ben Weyts, qui a refusé de signer le chèque symbolique. Photo : Liesbeth

Ben Weyts a promis à la délégation qu’il a reçue d’investir dans la formation des enseignants et des directeurs d’écoles. Il a également déclaré que le système de financement de l’enseignement supérieur devrait être réformé en profondeur. Nous ne pouvons que deviner ce à quoi peut bien ressembler cette réforme dans son esprit… Mais une chose est sûre : ces n’est que par la construction d’un rapport de force reposant sur l’action que nous pourrons arracher plus de moyens et une réelle amélioration à l’avantage du personnel et des étudiants.

Prochains rendez-vous :

– 25 septembre – concentration syndicale au Parlement flamand dans le cadre de la déclaration de rentrée du Parlement.

– 11 octobre – grande manifestation de l’enseignement supérieur flamand pour plus d’investissements publics dans le secteur.

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