La N-VA, un parti décidément très antisocial

Quand le parti de De Wever parle de ‘‘changement’’, il faut entendre ‘‘attaques contre nos conditions de vie’’. Chez les nationalistes flamands, il n’est question de progrès que vis-à-vis de l’infime élite de super-riches au sommet de la société, qui devrait bénéficier de larges réductions d’impôt et d’autres cadeaux payés à nos frais.

Si la N-VA affirme être incapable d’accepter de travailler avec des francophones dans le cadre de la petite Belgique, les diktats de l’Union européenne lui posent visiblement moins de problèmes. ‘‘Nous partageons avec l’Europe l’engagement de mettre en œuvre une politique de reprise immédiate visant à avoir un budget en équilibre en 2018 et à dégager un excédent en 2019.’’ De quelle manière ? Les chômeurs en payeront le prix fort: 3 milliards d’euros seraient assainis sur leur dos, avec une limitation des allocations dans le temps. Après trois ans, il ne serait plus question que d’un revenu d’insertion du CPAS. Ce n’est pas neuf, la N-VA s’en prend aux chômeurs, pas au chômage, mais de façon particulièrement brutale.

Les chômeurs tomberaient donc rapidement sur un revenu d’insertion, et se verraient obligés de prester un service communautaire, une bonne méthode pour directement réduire les frais des services communaux. De cette façon, des emplois communaux se verraient remplacés par un véritable travail forcé ! Difficile de faire plus compétitif qu’un ‘‘salaire’’ égal au seuil de pauvreté…

Les travailleurs ordinaires seraient eux aussi frontalement attaqués, notamment au niveau du mécanisme d’indexation des salaires, qui ajuste quelque peu ces derniers à l’augmentation du coût de la vie. La N-VA veut un saut d’index pour 2015, suivit par l’abolition des négociations nationales pour ne plus avoir que des conventions par secteur d’activité. En clair : au revoir l’index et notre pouvoir d’achat. La N-VA veut aussi mettre fin aux augmentations basées sur l’ancienneté au travail. Le parti nationaliste défend une vision du ‘‘salaire qui, plus qu’aujourd’hui, se fonde sur les compétences de l’employé et pas ou moins sur l’âge ou l’ancienneté.’’

En plus des 2 milliards que la N-VA veut directement aller chercher dans notre pouvoir d’achat, les soins de santé verraient leur budget être raboté de 2,1 milliards d’euros et 2,5 milliards d’euros seraient obtenus via l’élimination pure et simple de toutes les formes de retraite anticipée. Les administrations publiques devraient céder 2,4 milliards d’euros, notamment en poursuivant les privatisations. ‘‘Nous accentuerons la participation publique dans des entreprises commerciales. Ainsi, nous pourrions aller vers une plus grande libéralisation des divers secteurs tels que l’exige l’Union européenne.’’

Les pensions seraient également en ligne de mire. L’âge de la retraite demeurerait à 65 ans, mais serait à considérer comme un ‘‘âge-plancher’’ et non plus une limite à ne pas dépasser. A partir de cet âge, il serait possible de quitter son travail… pour autant que l’on ait 45 ans de carrière derrière soi ! Ceux qui ne rempliraient pas cette condition se verraient octroyer une pension plus basse.

Mais tout le monde n’aura pas à souffrir ainsi. Le programme de la N-VA comporte des gagnants. Elle voudrait réduire les cotisations patronales de 3 milliards par an à partir du 1er avril 2016 – ce n’est pas une blague – et même de 4,5 milliards à partir de 2019.

Toutes les mesures proposées par la N-VA n’arrangeront en rien la vie du ‘‘Flamand ordinaire’’, contrairement à ce que défend la propagande du parti. De Wever ne symbolise aucun progrès social, mais un gigantesque recul selon les vieux modèles de Thatcher et Reagan.

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