Le 22 mai dernier, 20.000 travailleuses et travailleurs ont manifesté à Bruxelles, avec la participation de délégations de différents secteurs. Un appel national à manifester était finalement enfin arrivé pour riposter à cette attaque scandaleuse contre les conditions de travail et de salaire ainsi qu’en défense des libertés syndicales. Le plan de la direction avait été annoncé début mars ! La mobilisation a illustré le potentiel et plus, bien plus est possible. Le sentiment de solidarité avec le personnel de Delhaize est fortement répandu. Mais il manque une perspective claire pour la lutte et pour la mobilisation dans l’action de ce réservoir de soutien.
Delhaize n’est qu’un test, les patrons voudront aller plus loin. Ils ne s’en cachent d’ailleurs pas du tout. Dominique Michel, de l’organisation patronale Comeos, a déclaré que les magasins doivent tout simplement être plus flexibles, car le secteur est sous pression : « Les marges diminuent et la concurrence étrangère s’intensifie ». Mais si les marges sont sous pression, c’est parce que les chaînes continuent d’ouvrir des supermarchés dans leur élan concurrentiel pour bloquer les nouveaux arrivants sur le marché. De nouveaux points de vente s’ajoutent sans cesse et la concurrence est acharnée. Au personnel de payer les pots cassés.
Dans la pratique, Comeos défend le modèle des Pays-Bas, où les magasins sont remplis d’étudiants jobistes de l’âge de 13 ou 14 ans à peine ! Ils bossent quelques heures dans le supermarché avant ou après l’école pour un salaire de moins de 5 euros de l’heure !
Un plan d’action crescendo, avec des dates connues à l’avance
Le personnel de Delhaize s’est bien battu ces derniers mois, en affrontant une intimidation policière et judiciaire inédite. La direction de Delhaize veut s’attaquer aux conditions de travail et, comme si ça ne suffisait pas, on veut également renvoyer le droit de grève tout droit au 19e siècle !
Mais une riposte à hauteur de l’enjeu tarde à venir. Plus d’un mois après le succès de la manifestation du 22 mai, nous ne savons toujours pas quelle sera la prochaine étape et les délégations et les militants sont laissés à leurs propres initiatives. Il faut un plan d’action en escalade qui vise à impliquer dans l’action la solidarité la plus large possible et qui transforme chaque magasin concerné en centre d’action.
Les mois d’été peuvent être utilisés pour inviter des travailleur.euse.s de Delhaize à des réunions de délégations syndicales et à des assemblées où évaluer l’étape actuelle de la lutte et développer du matériel de mobilisation, comme des pétitions et des tracts à diffuser de façon conséquente dans les quartiers et dans l’ensemble du secteur.
Un calendrier d’actions offensives pourrait comprendre une tournée de grèves régionales à la rentrée afin de mobiliser vers une puissante grève de tout le secteur également couverte par un préavis de grève interprofessionnel pour assurer la participation du plus grand nombre. Les comités de soutien aux grévistes initié par la dynamique de celui de Bruxelles n’en sont encore qu’à leurs premiers pas, mais peuvent jouer un rôle important pour accentuer la pression dans ce sens. Solidarité avec le personnel de Delhaize, leur combat nous concerne toutes et tous !
Ce 20 juillet, actions de solidarité :
- Liège : 13h, place Saint Lambert (événement Facebook)
- Bruxelles : 6ème action de solidarité, 16h, devant le Delhaize Mutsaard, Av. de la Brise,15 – 1020 Bruxelles (événement Facebook).
- Namur / Bouge. 10h00 à 12h30 devant le Delhaize de Bouge, Chaussée de Louvain 336, 5004 Namur. (événement facebook)
- Mons/Hornu. (contacter le groupe via l’événement Facebook pour les informations pratiques)