Manifestation contre l’offensive patronale sur le personnel de la distribution

Hier, 2.500 militant.e.s et travailleur.euse.s du secteur de la distribution s’étaient rassemblé.e.s pour défendre leurs conditions de travail et de salaire. La lutte contre la franchisation chez Delhaize était bien sûr au centre des préoccupations, mais le mécontentement dans le secteur est bien plus large que ça. La charge de travail devient partout insupportable, comme chez Lidl où la grève a frappé différents magasins, et la dégradation des conditions de salaire et de travail du personnel est généralisée. Soyons d’ailleurs clairs à ce sujet, si jamais la franchisation passe chez Delhaize, la dégringolade de ces conditions sera encore plus marquée non seulement dans le secteur de la distribution, mais également au-delà.

L’opposition des syndicats et du personnel dure depuis près de sept semaines, ce qui en fait déjà une lutte historique. Mais l’extension du conflit pour stopper le plan de la direction reste une urgente nécessité. Accepter la franchisation, n’arrêtera pas la spirale infernale, cela ne fera que l’encourager. La lutte doit s’intensifier. Le 7 avril, une manifestation locale à Liège à l’initiative de la CSC avait illustré le potentiel qui existe pour élargir la lutte et transformer en action la large solidarité présente dans la société.

Hier, le rassemblement gare du Midi à Bruxelles est devenu manifestation, avec une atmosphère très combative. Tout au long du parcours, les manifestant.e.s ont reçu des marques de soutien des fenêtres et des trottoirs. Cette manifestation spontanée était tirée par des militant.e.s de la CNE. On y trouvait également quelques militant.e.s rouges, notamment de la CGSP-ALR à Bruxelles et de syndicalistes SETCa des magasins Albert Heijn.

La manifestation s’est dirigée vers les bureaux de la FEB, l’organisation patronale belge. Les attaques que subissent les travailleur.euse.s de Delhaize font en effet partie d’une offensive généralisée pour plus de flexibilité et des salaires (encore) plus bas. Le modèle de société qui se cache derrière ce projet, c’est un monde où un seul job est insuffisant pour s’en sortir et où jongler avec plusieurs emplois précaires et mal payé devient la norme.

A la FEB, la police a arrêté des manifestants et a même utilisé des gaz lacrymogènes, sans lésiner sur les efforts pour défendre les intérêts des actionnaires d’Ahold-Delhaize. Les patrons aiment se plaindre lorsque des grévistes bloquent un magasin ou un dépôt, mais ils n’ont aucun souci à eux-mêmes organiser le blocage de leurs locaux par la police fédérale pour harceler si c’est pour harceler des activistes syndicaux.

Cette mobilisation combative a démontré qu’il existe une volonté de poursuivre la lutte et de l’intensifier. Imaginons ce que donnerait une grève de l’ensemble du secteur de la distribution couplée à des manifestations locales !

Concernant les revendications, il faut coupler l’exigence du retrait pur et simple du plan de franchisation de la direction de Delhaize à la défense de meilleures conditions de travail et de salaire pour l’ensemble du secteur. Le personnel de ces magasins était considéré comme essentiel au plus fort de la pandémie et a bénéficié du respect général de la population et de ses applaudissements. Mais les directions des différentes enseignes n’ont pas économisé leurs gifles par le biais de restructurations qui ont plombé les salaires et augmenté la flexibilité et la charge de travail. La colère dit être consolidée par une stratégie dont l’objectif est de complètement stopper cette logique, avec l’ensemble du secteur et de la société.

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