PS Français : Conflit d’intérêts personnels à l’instar de celui de tous

Les élections présidentielles en France programmées au printemps 2007 suscitent de vifs débats au Parti Socaliste français pour savoir qui mènera la social-démocratie lors de cet ultime revanche. La question est : peut-on encore parler de débats pour l’intérêt du peuple ? Ils défendent leurs idées, mais ils seront de toute façon obligés de suivre le programme du PS. Résumé et explications.

Il y eût les élections présidentielles de 2002, où Jean-Marie Le Pen avait devancé le socialiste et premier ministre sortant Lionel Jospin l’empêchant d’accéder au second tour et remettant en question tout le PS. Depuis, chaque personnalité au sein du parti présentant un minimum de popularité tente de se mettre en avant pour être le candidat PS à l’élection présidentielle de 2007. Ce conflit dure depuis des années et brasse beaucoup d’air, alors que le vrai débat ne se situe pas là, mais autour du programme officiel du PS inconnu du grand public et pourtant bien présent.

Faisons un large tour d’horizons de tous les « militants » du PS ayant miroité cette place : Ségolène Royal, actuellement largement donnée favorite dans les sondages, Laurent Fabius qui se dit le représentant de l’aile gauche du PS, et Dominique Strauss-Kahn, l’économiste de service et certainement le plus à droite des moins à gauche de la gauche. Jack Lang, l’ami des artistes et des jeunes, François Hollande, premier secrétaire du PS, l’homme à la voix rassembleuse (c’est ce qu’il dit) et Lionel Jospin, un temps vaguement candidat « si le PS a besoin de moi » – mais qui assure essentiellement la fonction de meilleur joueur de tennis de l’Ile de Ré où il passe la plupart de son temps – se sont retirés de la course.

Premier « round » : François Hollande, accessoirement mari de Ségolène Royal, se retire pour laisser place à sa femme. Les régionales de 2004 rendent les socialistes plus confiant, en remportant la victoire dans chaque région, excepté l’Alsace et la Corse, derniers bastions de l’UMP. Depuis ces élections, la cote de popularité de Royal n’a cessé d’augmenter. Le « non » à la constitution européenne permet à Fabius de faire parler de lui, bien qu’hué par la majorité de la scène politique française. Vint 2006, où les discussions deviennent plus ardues : Royal étant largement en tête, les ardeurs des autres candidats se sont refroidies et les discours deviennent plus modestes. En réalité, Ségolène Royal dispose d’un bouclier lié à son statut de femme libre et cette nouveauté au PS en fait sa popularité. Peu prise au sérieux au départ, elle est aujourd’hui la mascotte du PS.

Automne 2006. Premier grand abandon : Lionel Jospin se retire définitivement de la course après s’être largement expliqué : « J’ai dit que quatre ou cinq candidats à l’élection à la candidature pour une élection présidentielle dans un parti comme le Parti Socialiste, ça n’était pas un dispositif raisonnable. J’ai donc suggéré que nous soyons moins nombreux. Cela n’a pas pu se faire, en tout cas autour de moi ; et donc la décision que j’ai prise est la suivante : faute de pouvoir rassembler, je ne veux pas diviser. » (RTL, 28/09, interviewé par Jean-Michel Apathie) Histoire de partir dignement sans trop se contredire, en quelque sorte puisqu’il disait « j’ai pris la décision de quitter la scène politique après le premier tour des présidentielles de 2002 dans l’intérêt du Parti Socialiste » (La Rochelle, été 2007 lors du grand congrès du PS) En outre, c’est le seul ayant parlé de l’intérêt du PS avant le sien.

Puis vint l’abdication de Jack Lang, ayant jusque là joué la carte « popularité » auprès des jeunes jusque là mais n’ayant pas atteint les 30 signatures nécessaires pour se présenter comme candidat au sein du PS. Dès lors, le cadre est défini. Fabius, Strauss-Kahn et Royal vont se disputer l’investiture socialiste pour défendre le PS aux présidentielles. Résultats très bientôt. Un auditeur de RTL a fait remarqué à Jean-Michel Apathie ce 18 octobre que de toute façon, le candidat choisi devra défendre le programme officiel, rendant le débat inutile (ou fera du programme socialiste du combustible pour faire avancer sa locomotive privée). Un autre fait remarquer que voter pour trois candidats revient au même procédé que la Star Academy : concours de tronches avant le débat d’idées. Et l’intérêt d’eux qu’ils représentent dans tout ça ?

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