Elections européennes : la gauche radicale en progression ?

Le 22 mars dernier, un rassemblement monstrueux a pris place à Madrid lorsqu’une véritable marée humaine a déferlé sur la capitale espagnole en une ‘‘marche de la dignité.’’ Entre 1 et 2 millions de participants étaient descendus dans les rues pour le plus grand rassemblement dans le pays depuis la chute de la dictature de Franco. Les manifestants exigeaient ‘‘du pain, du travail et des logements pour tous’’ ainsi que le ‘‘non-paiement de la dette’’ ainsi que la chute du gouvernement et de la troïka.

Concernant les élections européennes, les médias dominants accordent surtout leur attention à la croissance des populistes de droite et de l’extrême-droite. On ne peut pas dire que les projecteurs se braquent de la même manière sur la gauche radicale, mais sa progression est pourtant visible quasiment partout en Europe. Certains sondages avancent même que le groupe de la Gauche Unitaire Européenne (GUE/NGL) pourra atteindre la taille de la fraction libérale emmenée par Guy Verhofstadt au parlement européen. De 35 sièges actuellement, la GUE pourrait disposer de 50 élus voire plus, notamment sur base de la forte progression de Syriza en Grèce (27% dans les sondages) et d’Izquierda Unida en Espagne (13% dans les sondages). En Italie, la participation autodestructrice à des gouvernements de centre-gauche a laissé un véritable champ de ruine à gauche. Une liste ‘‘Tsipras’’, du nom du dirigeant de Syriza, a toutefois des chances d’emporter un élu et nage entre les 3% à 5% dans les sondages.

La progression de la gauche radicale, un phénomène que nous commençons également à connaître en Belgique, conduira à d’importantes discussions, notamment au sujet de l’importance de ne pas conclure de coalition avec les partis appliquant l’austérité ou encore concernant la manière dont des élus peuvent aider à construire la résistance de terrain. Cela poussera également de l’avant le débat sur le type de société dont nous avons besoin. Le capitalisme en crise ne laisse guère de marge de manœuvre, seule la construction d’une société socialiste démocratique pourra nous faire sortir du marasme. Mais dans l’ensemble, les forces de gauche en Europe ne semblent pas encore prêtes à mener un tel type de combat.

Ainsi, le parti de gauche allemand Die Linke a rejeté lors d’un Congrès tenu en février dernier une résolution décrivant l’Union européenne comme ‘‘néolibérale, militariste et une puissance largement antidémocratique’’, ce qu’elle est pourtant bel et bien. Ce Congrès a également ouvert la voie à une éventuelle future coalition gouvernementale avec le SPD. Dans les faits, la plate-forme politique du parti se limite à légèrement réformer l’Union Européenne.

Il n’existe pourtant pas d’autre voie que d’adopter un programme de claire rupture anticapitaliste et de transformation socialiste de la société pour efficacement construire des forces de gauches capables de conduire les mouvement sociaux à la victoire. Il faut rompre avec la Troïka et le capitalisme. Seuls un gouvernement des travailleurs armé d’un programme socialiste et la lutte internationale pour le socialisme sont de nature à répondre aux besoins de la majorité de la population.

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