Nous sommes tous des Delhaiziens! Aucun travailleur soldé! Luttons tous ensemble!

La communication publicitaire de tous les supermarchés repose sur leurs prétendues préoccupations vis-à-vis du pouvoir d’achat. Cela ne s’applique visiblement pas à leur personnel. Delhaize veut « franchiser » ses 128 magasins, ce qui concerne plus de 9.000 travailleurs. La mesure s’imposerait afin d’assurer un « avenir durable »… Pour les actionnaires, peut-être bien ! Mais l’avenir déjà incertain du personnel s’est brutalement assombri plus fortement encore.

Par un représentant syndical dans un supermarché, article tiré de l’édition d’avril de Lutte Socialiste. N’hésitez pas à prendre un abonnement !

L’offensive lancée chez Delhaize ne s’arrêtera pas à ses portes. Récemment, le groupe Mestdagh a annoncé qu’il vendait 51 Carrefours employant 2.000 personnes à Intermarché, qui souhaite également les transformer en franchises. Si Delhaize ou Intermarché parviennent à leurs fins, c’est l’ensemble du secteur qui connaîtra une pression à la baisse accrue sur les salaires et les conditions de travail.

Ce secteur est déjà caractérisé par une extrême flexibilité, le travail à temps partiel et les bas salaires. Même quand on travaille à temps plein, on n’atteint souvent pas les 2.300 euros bruts par mois ! Soyons clairs : cette attaque en règle des droits des travailleurs ne concerne pas que le secteur de la distribution. D’autres patrons sont impatients d’utiliser le précédent pour étendre au maximum la flexibilité, les bas salaires et l’absence de représentation syndicale.

L’enjeu de ce qui se passe chez Delhaize est de savoir quel marché du travail va devenir dominant. Nous dirigeons-nous vers le modèle américain du travailleur pauvre, où deux voire trois emplois flexibles mal payés sont nécessaires pour garder la tête hors de l’eau ? Ou alors allons-nous défendre des emplois décents et des salaires décents ? Le débat sur cette question n’est pas neuf, les capitalistes n’ont pas été avares d’escarmouches.

Faire de chaque magasin un quartier général pour organiser la lutte

Notre classe sociale, la classe travailleuse, doit riposter à la hauteur de l’agression. Le personnel de Delhaize a spontanément fait preuve d’une grande combativité. L’opinion publique le soutient largement. Selon un sondage réalisé par Het Laatste Nieuws, 70 % des personnes interrogées soutiennent les grévistes. Les piquets de grève ont bénéficié d’une grande solidarité. Ne laissons pas le personnel de Delhaize mener seul cette bataille ! Il nous faut un plan d’action pour organiser et étendre la lutte à l’ensemble du secteur de la distribution et au-delà.

Repousser l’agression patronale exige d’organiser sérieusement notre colère. Celui qui tente s’en prend à l’un d’entre nous s’en prend à nous tous ! Réagissons ensemble, voilà où réside notre force ! Utilisons nos lieux de travail pour organiser la lutte, impliquer nos collègues et nos clients et transformer le large soutien existant en actions d’envergure. Des banderoles peuvent être accrochées aux magasins, des pétitions peuvent circuler dans les magasins, des piquets de grève réguliers peuvent mobiliser vers des actions de protestations, y compris des manifestations locales et nationales.

1 milliard d’euros de plus pour les actionnaires, 1 milliard d’euros d’économies sur le personnel

Delhaize ne manque pas d’air. L’entreprise est rentable sur le marché belge et Ahold-Delhaize a enregistré l’année dernière un bénéfice international record de 2,5 milliards d’euros. Le PDG a immédiatement été augmenté à un salaire annuel de 6,5 millions d’euros, soit plus de 2 000 euros de l’heure ! Lors de l’annonce du bénéfice record, Ahold-Delhaize a annoncé qu’elle allait racheter ses propres actions à hauteur d’1 milliard d’euros. Il s’agit d’un cadeau supplémentaire pour les actionnaires. Le groupe prévoit maintenant d’économiser 1 milliard d’euros à cet effet, ce dans quoi cadre l’attaque contre le personnel.

Les actionnaires et PDG de ce monde n’en ont jamais assez. Et tant pis s’ils doivent briser les perspectives déjà fragiles de milliers de travailleurs. Ce sont eux les véritables voleurs à la tire, au détriment du prix de nos caddies et du personnel.

Le capitalisme n’a rien à offrir au personnel de Delhaize, d’Intermarché et du reste du secteur du commerce de détail en Belgique et dans le monde, si ce n’est davantage de charge de travail et de misère. Il ne s’agit de rien d’autre que d’une guerre de classe dans laquelle nous devons riposter avec tous les travailleurs pour stopper et même inverser cette spirale infernale.

Ce système nous oblige à nous battre encore et encore pour chaque conquête sociale passée : la semaine des cinq jours, la majoration salariale pour le travail du dimanche ou la représentation syndicale sur le lieu de travail sont à nouveau remises en question. Pourquoi s’arrêter à la simple défense de nos droits ? Nous ferions mieux de nous débarrasser d’un coup de ce système complètement pourri où le profit règne en maître, pour le remplacer par un système où la satisfaction de nos besoins sera centrale.

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