L’attaque contre le personnel de Delhaize est une attaque contre nous tous !

Les bas salaires, l’absence de contrats à temps plein, les changements d’horaires,… et un bénéfice record de 2,5 milliards d’euros ne suffisent apparemment pas à la direction d’Ahold-Delhaize. Les 128 magasins Delhaize seront franchisés. L’idée serait ainsi d’économiser 1 milliard d’euros. De cette manière, tous les travailleurs connaitront d’encore pires condition de travail : travail le dimanche moins rémunéré et plus fréquent, salaires encore plus bas et moins de personnel permanent et flexible. On ferait mieux de parler d’Holdup-Delhaize au lieu d’Ahold-Delhaize !

Par un délégué du secteur

De la grève spontanée à la fermeture de tous les magasins

Le 7 mars, lorsque la terrible nouvelle est tombée, les travailleurs de Delhaize ont entamé une grève spontanée, magasin après magasin. Plus de 100 magasins ont également complètement fermé leurs portes le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Cela a une fois de plus démontré à quel point ce combat reste nécessaire. Ce n’est pas un hasard si de nombreuses femmes et d’autres personnes opprimées travaillent dans ce secteur. C’est une part de l’explication derrière l’écart salarial et la précarité de leur situation.

L’inflation se répercute intégralement sur les prix, elle ne peut pas constituer une excuse pour économiser. En décembre, par exemple, il s’agissait d’une augmentation de prix de 19,67 % par rapport à l’année précédente, calculée sur la base de 3.000 produits dans sept chaînes de supermarchés.

La direction explique : « Bien que tous les employés puissent participer au changement, nous comprenons que les émotions peuvent être vives. » Quelle question ! Qui voudrait volontairement passer à une situation d’incertitude sans présence syndicale ?

Il faut la solidarité des travailleurs de tous les secteurs !

C’est ainsi que sont traités les travailleurs des secteurs essentiels qui étaient en première ligne durant les pires heures de la pandémie. Dans l’édition du 7 mars du quotidien néerlandophone De Standaard, l’un des travailleurs s’exprimait ainsi : « Des files d’attente de plusieurs centaines de mètres de clients, qui dépassaient plusieurs coins de rue. A ce moment-là, facilement 300.000 euros de chiffre d’affaires étaient réalisés par jour. Où est passé cet argent ? Chez les actionnaires, bien sûr. Dans les moments difficiles, c’est le petit qui est le premier touché. »

La situation est connue directement ou indirectement dans tous les secteurs. Ce qui se passe chez Delhaize sera mis à profit pour porter atteinte aux conditions de travail dans d’autres secteurs. Les patrons y verront également un moyen d’éliminer les syndicats sur les lieux de travail. La défense du personnel de Delhaize concerne tous les travailleurs, tous secteurs confondus ! Une attaque contre leurs conditions de travail, c’est une attaque portée contre nos conditions de travail à toutes et tous !

Le marché et sa spirale infernale

L’arrivée en Belgique des supermarchés Albert Heijn et maintenant Jumbo, qui jusqu’à présent ne paient pas de salaire supplémentaire pour le travail du dimanche, a déclenché une spirale infernale en termes de conditions de travail. Ils ont mis la pression sur les autres entreprises pour qu’elles maintiennent leur part de marché. Si des chaînes comme Delhaize veulent encore économise sur les conditions de travail et le personnel, cela ne tomba pas du ciel.

L’année dernière, 75 grands magasins ont été créés en Belgique. Ces investissements ne sont pas réalisés parce qu’il y a trop peu de magasins, mais pour en détruire d’autres. Au lieu de payer des salaires décents à leur personnel, les supermarchés préfèrent investir dans la disparition de leurs concurrents. Voilà ce que nous offre le capitalisme : plus de misère et surtout pas de progrès. Le marché ne fonctionne pas, c’est désormais clair pour la plupart des gens. Surtout quand on sait que le PDG d’Ahold-Delhaize a encore augmenté son propre salaire annuel à 6,5 millions d’euros. Les propriétaires d’Aldi et de Lidl figurent même parmi les dix Européens les plus riches.

Nationalisation du secteur de la distribution !

Tant que le marché subsistera, les entreprises augmenteront leur exploitation pour maximiser leurs profits et leur position sur le marché. Si elles ne le font pas, elles seront détruites par la concurrence des autres. Nous ne pouvons plus accepter que le marché continue d’exister. Il n’existe pas de marché modéré. Les mêmes mécanismes reviennent toujours pour nous faire payer la facture.

C’est pourquoi nous défendons la planification de l’économie, pour qu’il y ait un magasin près de chez soi pour chacun, où trouver des produits de qualité à un prix abordable. Il ne serait ainsi pas nécessaire de se rendre dans 7 magasins différents pour trouver les meilleurs produits aux meilleurs prix.

Cependant, les prix abordables dépendent aussi des producteurs. Une étude de Greenpeace a révélé que 20 grandes entreprises alimentaires ont versé 53,5 milliards de dollars à leurs actionnaires rien qu’en 2020 et 2021. Elles ont profité de la crise du covid et de la guerre. Il est crucial de nationaliser sous contrôle et gestion démocratiques des travailleurs à la fois la production et la distribution. Grâce au contrôle des travailleurs de ce secteur, des syndicats et de la société, la production et la distribution pourraient garantir une vie décente et de bonnes conditions de travail.

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