C’est tout le système qui est coupable !
Grâce à de courageux témoignages, il est aujourd’hui difficile d’ignorer l’omniprésence du sexisme, mais les améliorations restent largement insuffisantes et les violences sexistes s’aggravent, ce que confirme le Rapport 2023 sur l’état du sexisme en France. Renforçons notre combat à l’aide d’un programme qui vise à obtenir de réelles améliorations de notre quotidien et qui rompt avec ce système sexiste !
Précarité, pénuries : la crise accroît le terreau du sexisme et des autres discriminations. Et les crises sont permanentes dans ce système. Depuis la pandémie, beaucoup de mères doivent rester à la maison ou travailler à temps partiel vu le manque de places en crèches. L’écart salarial s’accroît, de même que la dépendance économique des femmes. Cela renforce aussi les préjugés sexistes : quatre Français sur dix estiment normal qu’une femme arrête de travailler pour s’occuper des enfants. Nous ne l’acceptons pas !
Tract d’Alternative Socialiste Internationale – France
La libération de la parole et la nouvelle vague internationale de mobilisations féministes ont brisé le mythe d’une égalité obtenue sur le terrain grâce à celle acquise dans la loi. Le maintien de l’oppression des femmes a été visibilisé dans l’espace public, mais cela ne suffit pas en soi pour en finir avec le fléau ou même provoquer un changement significatif.
La polarisation dans la société est à la hausse sur la question. Les forces de droite et d’extrême droite jouent sur les formes les plus basses de la conscience, sur les vieux préjugés, les « valeurs familiales » et tentent ainsi de repousser les femmes à leur « juste place » dans la famille pour compenser l’effondrement des systèmes de soins de santé et d’enseignement.
Des services publics forts contre la double journée de travail
Faire un choix politique, c’est aussi une question de méthode. Avant que le mouvement ouvrier n’ait acquis l’obligation scolaire sous pression de la lutte (essor général du mouvement ouvrier, Commune de Paris en 1871, création de l’Association internationale des travailleurs, etc.), éduquer et prendre soin des enfants toute la journée était une tâche domestique. Avant le développement des soins de santé, soigner les malades était aussi une tâche domestique. Les vagues de luttes ont à chaque fois permis de réduire le travail non rémunéré des femmes par la conquête de nouveaux services publics.
Le vieillissement de la population conduira dans les années à venir à une augmentation du nombre de personnes âgées en perte d’autonomie. La prise en charge de la dépendance des personnes âgées est profondément marquée par les rapports de genre : elles sont plus fréquemment confrontées à cette question puisque l’espérance de vie des femmes est supérieure à celle des hommes et ce sont les principales pourvoyeuses des soins (professionnellement et au sein même de la famille).
Le scandale des entreprises privées dans les maisons de repos françaises avait été dénoncé par l’excellent – mais révoltant – livre-enquête Les Fossoyeurs. Depuis lors, le groupe Orpéa a été plongé dans la tourmente au point qu’il va bientôt passer sous le contrôle de la Caisse des dépôts, bras financier de l’État. Il faudra un combat acharné du personnel pour assurer qu’il ne soit pas simplement question d’un assainissement des finances du groupe aux frais de la collectivité avant de repasser la balle au privé. Cela doit constituer un point de départ vers la nationalisation de l’ensemble du secteur sous contrôle et gestion de la collectivité afin d’assurer des conditions de travail dignes de ce nom pour un personnel en quantité suffisante, afin d’assurer que nos aînés aient tout le respect qu’ils et elles méritent.
Les richesses produites dans la société doivent servir à la société. Nous défendons un plan public d’investissements massifs pour que les services publics répondent aux besoins de la population en termes de logements sociaux, de crèches, d’écoles, d’hôpitaux, de maisons de repos, de refuges pour personnes en difficulté, de centre d’accueil pour personnes avec handicap, de soins à domicile… De nouveaux services publics doivent aussi être développés pour faciliter les tâches ménagères des familles avec des blanchisseries, ateliers de repassage, services de nettoyage, services de repas frais et de qualité sur les lieux de travail, dans les écoles et les quartiers, etc.
Où aller chercher tous les moyens que cela exige ? Commençons par refuser de rembourser la dette publique aux fonds spéculatifs, mais uniquement à des particuliers sur base de besoins prouvés. On ne peut pas être féministe et accepter de subir le poids de cette dette. Emprunter cette voie, la seule capable d’apporter un changement réel, conduira nécessairement à la nationalisation du secteur financier sous contrôle et gestion démocratiques. Ce sont de premières étapes qui ouvriront la voie à une société qui garantira l’épanouissement de tou.te.s, une société socialiste démocratique. Nous ne méritons rien de moins.
Pour un féminisme anticapitaliste et socialiste
- Contre le projet de réforme des retraites : retour de la retraite à 60 ans et une pension minimale de 1400€ net. Construisons la grève générale reconductible via des assemblées démocratiques de lutte sur les lieux de travail, dans les quartiers, dans les universités,… pour faire tomber Macron et lutter contre le capitalisme.
- Pour un salaire minimum à 2000€ net, l’augmentation immédiate de tous les salaires de 10% et le retour de l’échelle mobile des salaires. Plaçons les secteurs à bas salaires sous contrôle public pour assurer un véritable statut au personnel, avec un bon salaire et de bonnes conditions de travail.
- Un emploi garanti et du temps pour vivre : pour une réduction collective du temps de travail, sans diminution des salaires, avec embauches compensatoires et diminution des cadences. Pour l’indépendance économique des femmes et la fin des emplois précaires.
- 2 milliards d’euros par an pour lutter contre les violences faites aux femmes et toutes les formes de LGBTQIA+phobie, y compris la transphobie ; pour des campagnes de prévention et la construction de centres de refuges et places d’accueil, accessibles à tou.te.s. Chacun.e doit avoir accès à un logement digne (contre le projet de loi sur le logement Kasbarian-Bergé qui criminalise les locataires et occupantes précaires mises dans l’illégalité en accélérant les mises à la rue) et à pouvoir se déplacer en transport public gratuit, en toute sécurité.
- Pour un plan d’investissements publics massifs dans les secteurs du soin et du lien, dans l’éducation, les logements sociaux, les transports publics durables, ainsi que dans les mesures de protection du climat. Les services publics doivent répondre aux besoins ; ils doivent être de qualité, accessibles à tou.te.s, à moins de 30 minutes de son lieu d’habitation.
- Contre la double journée de travail des femmes : pour la socialisation des tâches domestiques, notamment via des cantines publiques de qualité, des blanchisseries publiques et un système de garde d’enfants gratuit.
- Les femmes ne sont pas des objets. Stop à la marchandisation du corps.
- Pour des droits sexuels et reproductifs complets – des ressources suffisantes pour l’éducation sexuelle, la contraception et l’accès à des avortements gratuits et sûrs (avec le maintien et la réouverture de maternités et hôpitaux de proximité), ainsi que la possibilité d’élever des enfants sans vivre dans la pauvreté !
- Pour un féminisme socialiste internationaliste et antiraciste ! Il n’existe pas de capitalisme sans sexisme, racisme, homophobie, transphobie, etc. Pour l’unité de chaque personne, travailleuse.eur.s et jeunes, d’origine française ou étrangère, … contre ce système qui ne sert que les intérêts d’une minorité de super-riches. Pour la régularisation des personnes sans papiers et leur accession à un logement décent, un emploi.
- Solidarité avec les femmes en Iran, en Afghanistan et ailleurs qui se soulèvent contre les régimes oppressifs.
- Pour une lutte internationale contre la guerre : femmes de la classe travailleuse d’Ukraine, de Russie et du monde entier unies contre la guerre et l’impérialisme sous toutes ses formes, y compris le système de la “Françafrique”.
- Pour la fin des inégalités sociales – ce n’est que si nous possédons l’économie que nous pourrons arrêter l’exploitation. Pour la nationalisation des secteurs de l’énergie et des banques sous le contrôle et la gestion démocratique de la classe ouvrière.
- Nous avons besoin d’une économie publique et écologiquement planifiée avec un véritable contrôle démocratique par les travailleuse.eur.s et la société dans son ensemble pour créer des millions d’emplois bien payés et durables et construire une nouvelle économie verte. Pour une société socialiste démocratique basée sur les besoins de la classe travailleuse, des jeunes, des opprimé.e.s et de notre planète.