Quel rôle joue le mouvement ouvrier dans les protestations en Iran ?
- Lundi 27 février. Liège. 18h30 Place du XX août // salle Commu 2 // Evénement Facebook
- Mardi 28 février. Bruxelles. 18h30 ULB Campus Solbosch // DC2.206, ULB Solbosch // Evénement Facebook
L’assassinat de Zhina (Mahsa) Amini, une jeune femme kurde, par la « police des mœurs » en Iran a provoqué un mouvement de masse audacieux et explosif, défiant le pouvoir des mollahs et le régime ! Depuis lors, les actions de révolte et de lutte se sont succédé sous le slogan « femme, vie, liberté ! » issu du mouvement des femmes kurdes. De la mort est né le désir d’une vie plus libre. Les gens se sont tout d’abord rassemblés pour les funérailles de la jeune Zhina et ont ensuite continué à se rassembler pour lutter contre le hijab obligatoire, puis pour leur liberté : les femmes brûlaient ou enlevaient leur hijab, des sittings et des grèves dans les universités ont été organisés et des travailleurs du secteur pétrochimique se sont mis en grève dans le sud du pays.
Malgré la répression intense, le mouvement, bien qu’affaibli, continue. Comparé au début du mouvement, il y a moins de manifestations. Mais les mobilisations se poursuivent tout de même. Des comités de quartiers organisent et invitent à la manifestation, des médecins et des membres du personnel soignant s’organisent clandestinement pour soigner les manifestants, des syndicalistes appellent à la grève…
Il semblerait que le régime ne soit pas prêt de s’écrouler cela dit. La dictature déploie toutes les armes à sa disposition pour freiner l’élan révolutionnaire. Rien ne les effraie, y compris le meurtre. Le régime a pour l’instant condamné à mort pas moins de 11 personnes ; deux d’entre-elles ont déjà été exécutées, dont un mineur. Plus de 400 personnes sont mortes pendant les soulèvements et 16000 personnes ont été arrêtées.
Se pose alors la question : quelles perspectives pour la suite du mouvement ? Sans aucun doute, le mouvement ouvrier à un rôle à jouer. Il reste la seule force sociale capable de mettre fin au régime des Mollah et à la structure économique sur laquelle il se repose, à savoir le capitalisme. Les manifestations en Iran, ont d’ailleurs pris un caractère de classe.
Nous en discuteront avec Meysam Al-Mahdi, vétéran de la lutte syndicale iranienne, travailleur depuis 15 ans dans la sidérurgie. Il est l’un des ouvriers les plus connus d’Ahvaz National Steel Company, car il était leur porte-parole au plus fort du mouvement contre la privatisation de l’entreprise. Il a commencé son travail dans ce complexe en 2007 en tant qu’employé de service journalier (à la cantine) puis il a commencé à travailler comme ouvrier avec des contrats temporaires dans le secteur de production et y a travaillé jusqu’en 2018. Après avoir été arrêté à plusieurs reprises, il a été emprisonné en tant que porte-parole des travailleurs ; Après un certain temps passé en prison, Il vit désormais dans la clandestinité.
Aujourd’hui, il vient porter le vocabulaire et la littérature de sa classe. Il vient porter la parole des opprimés d’Iran. Il vient nous rappeler que la lutte est internationale et que, en tant qu’étudiant.e, en tant que femme ou en tant que travailleur.euse, il y a une nécessité absolue de s’intéresser au mouvement révolutionnaire qui fait trembler les oppresseurs d’Iran et du monde entier, car il y a d’importantes leçon à en tirer pour nos propres luttes.
L’internationalisme, c’est concret. La lutte des femmes, des étudiant.e.s et des travailleur.euse.s d’Iran, c’est la nôtre. Leurs mort.es, c’est les nôtre. Nous envoyons nos salutations solidaires au révolté.e.s d’Iran.