Face à un budget public limité, la direction de l’ULB prend une nouvelle fois des mesures libérales pour combler le manque d’argent nécessaire au développement de l’institution. Après la privatisation de nombreux services sur l’université (restaurants, foyer étudiant, service de nettoyage et maintenant la sécurité, …), l’ULB a prévu en Conseil d’administration (C.A.) de vendre une grande partie des terrains du campus de la Plaine (échéance le 31 décembre) et de privatiser les logements étudiants.
En parallèle les autorités relance le projet d’une carte multifonctions coûteuse (plus de 500 000€ la première année puis plus de 60 000€ chaque année) et dangereuse (contrôle des accès, base de données élargies et centralisée concernant les utilisateurs). Ces mesures ne résorberont aucunement les problèmes financiers de l’ULB à long terme (une fois les terrains vendus et l’argent dépensé), et la sicafisation des logements étudiants nous fera perdre à terme la propriété de ce service aux étudiants. L’année prochaine, les problèmes seront les mêmes, allons nous devoir alors subir une nouvelle hausse du minerval ?
En opposition à cela, un mouvement universitaire est parti en votant en Assemblée Générale (16 octobre) le rejet de ces trois projets puis en envahissant le C.A. du même jour, empêchant ainsi leur application. A la suite de cela, le mouvement a par contre était ralenti par une mauvaise direction bureaucratique incapable de convaincre et d’impliquer dans un mouvement combatif les étudiants venus en masse aux A.G. (1500 le 16, 600 le 19/10). Les A.G. non démocratiques notamment ont éloigné les étudiants des prises de décision sur la direction du mouvement et les actions à entreprendre. Il en est ressorti un essoufflement de la mobilisation et un manque de coordination entre les actions isolées. Devant une telle situation, nous avons toujours mis en avant la constitution d’un comité d’organisation ouvert à tous, capable d’organiser la lutte.
Depuis la semaine de la Toussaint, les différentes organisations et étudiants actifs dans le mouvement se sont mis d’accord sur la composition d’un tel comité qui a été approuvé par l’A.G. du 9 novembre. De cette même A.G. plusieurs choses sont ressorties. Premièrement, une première journée de grève bloquante a été votée pour le jeudi 16 novembre. Il est important de comprendre que pour faire valoir nos revendications nous devons tous ensemble construire un rapport de force conséquent pour faire pression sur les autorités qui nous tournent le dos et attaquent nos conditions d’études et de travail sur les campus.
Ensuite, on a pu voir que le mouvement a perdu son soutient large de la première A.G. rarement atteint dans le passé. On peut y voir ici un manque d’information sur la portée de ces attaques et sur la nécessité de lutter. Nous vivons aujourd’hui les applications des politiques néolibérales menées en Belgique mais aussi partout en Europe.
Le décret de Bologne notamment vise à instaurer une harmonisation de l’enseignement supérieur à l’échelle de l’Europe. Derrière cette réforme c’est un enseignement voué à la rentabilité, comme un simple produit de marché, qu’on nous impose. Ce qui se traduit par une marchandisation et une compétitivité entre différentes institutions ainsi que par la privatisation des services. Dans cette optique on essaye de nous imposer une université de prestige, capable de rivaliser avec les autres universités européennes. Les dépenses inutiles comme une carte multiservices mais aussi l’évacuation des services moins rentables (-363 000€ dans le budget social de l’ULB) rentrent dans ce plan pour construire une université élitiste et prestigieuse accessible à une minorité privilégiée. L’université se formate aux demandes du marché pour satisfaire encore un peu plus les patrons capitalistes. De plus aucun parti traditionnel ne nous défendra puisqu’ils défendent tous cette vision et ces politiques néolibérales. Il nous faut donc construire un mouvement de lutte combatif capable de faire valoir nos revendications et fonder un nouveau parti des jeunes et des travailleurs, à gauche d’écolo et du PS pour défendre les intérêts de la population.
Les étudiants ne sont pas les seuls à subir ces attaques, c’est pourquoi il nous faut élargir ce combat aux travailleurs mais aussi aux autres universités, hautes écoles et à l’ensemble des secteurs de l’enseignement. Il était urgent d’élargir les revendications du mouvement à un refinancement public de l’enseignement à 7% du PIB minimum (votée à l’A.G. du 9 novembre)! Nos revendications doivent être claires et non négociables !