Mobilisation pour le climat à Lützerath : exproprions le secteur de l’énergie !

Une grande manifestation pour le climat a eu lieu à Lützerath, en Allemagne, le 14 janvier. Au moins 35.000 personnes ont bravé la pluie, le vent et la boue. La police a répondu violemment avec matraques, canon à eau et gaz au poivre. L’État a servi d’agent des compagnies privées.

Dans le village de Lützerath, l’entreprise allemande RWE veut extraire du charbon de lignite. Pour ce faire, elle a racheté les habitations et, avec le soutien du gouvernement régional (dont sont membres les Verts…), l’idée est d’extraire du lignite jusqu’en 2030. La bataille pour ce village est devenue un symbole de l’opposition des activistes du climat aux entreprises du secteur de l’énergie et aux autorités capitalistes.

Invoquant l’indépendance vis-à-vis du gaz russe, il a été décidé en 2022 d’utiliser davantage de charbon pour produire de l’électricité. Le charbon de lignite de Lützerath serait donc de première importance pour la sécurité énergétique. Mais si l’utilisation du charbon a augmenté pour produire de l’électricité en Allemagne en 2022, c’est aussi le cas du gaz ! La consommation d’électricité a légèrement diminué, mais les exportations ont augmenté, notamment vers la France. Pour les compagnies d’électricité allemandes, l’affaire était excellente : elles ont gagné des milliards.

La guerre en Ukraine est terrible, mais l’utiliser pour justifier l’augmentation de la production d’électricité à partir du charbon n’est qu’un cynique mensonge. Les compagnies d’électricité ont pu augmenter massivement leurs bénéfices en ajoutant des centrales au charbon au réseau. Les prix de l’électricité ont continué à augmenter fortement. Entre-temps, les dommages causés à l’environnement sont prohibitifs.

Exiger des décideurs politiques qu’ils écoutent enfin la science est insuffisant. Quand bien même le voudraient-ils enfin, le pouvoir décisif réside dans les mains du capital. Sans briser cette domination, il n’y aura aucun changement fondamental. Un premier pas dans cette direction serait d’exproprier les entreprises énergétiques, mais aussi les banques qui continuent à investir dans la destruction rentable du climat. C’est la seule façon d’obtenir un contrôle démocratique sur la production d’énergie.

Notre camarade Philip, du PSL-Bruxelles, a participé aux mobilisations. Il explique : « La manifestation était impressionnante, on pouvait littéralement sentir la motivation et la volonté des dizaines de milliers de personnes de stopper la politique de destruction du climat. Nous avons vu la solidarité en action. Pour faire plier des entreprises comme RWE et l’État avec ses matraques et ses canons à eau, nous avons besoin d’un mouvement encore plus puissant. Que serait-il possible si les dizaines et centaines de milliers de travailleurs du secteur de l’énergie et d’autres parties de l’économie se mettaient en grève pour des salaires plus élevés et contre la destruction du climat ? Nous devons utiliser l’énergie de la contestation pour renforcer les liens entre la contestation climatique et le mouvement ouvrier. »

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