CGSP ALR Bruxelles. Protestation après le féminicide de l’infirmière Teresa Rodriguez

Le meurtre de l’infirmière Teresa Rodriguez à Bruxelles, fin octobre, est le 19e féminicide connu en Belgique cette année. Dans la semaine qui a suivi la mort de Teresa, la CGSP ALR a organisé quatre rassemblements de protestation dans les hôpitaux Bordet, Brugmann, Saint-Pierre et Ixelles. Ces actions avaient un double caractère: elles rendaient hommage à Teresa, mais elles appelaient également à agir pour mettre fin aux féminicides.

Par Sile, Bruxelles, article tiré de l’édition de décembre-janvier de Lutte Socialiste

Lors de l’action devant l’Institut Jules Bordet, l’hôpital où travaillait Teresa, une cinquantaine de personnes étaient présentes, dont de nombreux.euses collègues et ami.es de la victime. La Campagne ROSA était présente pour rendre hommage à Teresa. Nous avons aussi voulu renforcer cette protestation car les féministes socialistes connaissent l’importance cruciale de la lutte syndicale.

Teresa travaillait dans un secteur comptant de nombreuses femmes dont beaucoup travaillent à temps partiel. La dépendance économique des femmes les rend trop souvent vulnérables à la violence. Un représentant de la CGSP présent à la manifestation a explicitement souligné ce lien entre la violence envers les femmes et leur dépendance économique. « Parmi les 10% des personnes les plus pauvres en Belgique, 80% sont des femmes. Beaucoup ne peuvent pas partir, s’éloigner, et choisir vraiment. C’est tout le système qui est coupable, tout un système qui normalise et légitime la violence que les femmes subissent au quotidien. » Des appels ont été lancés pour participer à la grève générale du 9 novembre et à la manifestation nationale contre les violences faites aux femmes du 27 novembre.

Le cas de Teresa n’était pas l’expression exacte de cette dépendance économique. Elle était financièrement indépendante et avait émigré d’Espagne à Bruxelles en juin. Elle a été assassinée par son ex-partenaire qui est venu à Bruxelles pour tenter de la récupérer. Comme dans 60% des cas de violences sexistes en Belgique (selon un rapport publié en 2021), l’auteur était une connaissance de la victime.
L’impact de #MeToo ces dernières années a permis de sensibiliser le grand public aux violences sexistes et sexuelles sur le lieu de travail. C’était une excellente réponse de la CGSP ALR de ne pas simplement laisser passer le meurtre d’une collègue, mais de saisir l’opportunité d’agir. Le lieu de travail doit être un endroit sûr, où des questions comme celles-ci peuvent être discutées et où les femmes qui ont été victimes de violences peuvent demander des conseils et être orientées vers des centres de suivi et de traitement qui fournissent une aide plus immédiate.

Les actions de la CGSP ALR ont renforcé la prise de conscience de la violence de genre en permettant de mieux comprendre comment elle est liée aux conditions économiques. La Campagne ROSA a pleinement soutenu cette démarche, notamment les photos de solidarité du personnel du secteur des soins et au-delà. Pour défendre les femmes de la classe travailleuse et les unir aux hommes de la classe travailleuse, les syndicats ont un rôle vital à jouer. Cela nous renforce dans la lutte pour le changement sociétal socialiste afin de mettre fin à l’oppression, à l’exploitation et à la violence qui en découle.

Photo : CGSP-ALR
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