Les primes ne sortiront personne de la misère. Organisons et généralisons la lutte!

Avant même que l’hiver ne commence, une soixantaine de personnes avaient déjà perdu la vie en Belgique à cause du monoxyde de carbone. Le double des autres années. Le verdict du Centre antipoisons belge est clair : quand les prix du chauffage flambent, le risque d’intoxication aussi. Avec la crainte des factures, on aère moins ou on économise sur l’entretien des appareils. Quel sera le décompte macabre à la fin de l’hiver ?

Par un délégué FGTB

Avec l’hiver, la Belgique entrera aussi officiellement en récession (deux trimestres de suite de croissance économique négative). Les estimations les plus optimistes des institutions internationales pour l’année 2023 tablent sur une fragile stagnation économique (0,5% de croissance pour l’OCDE, 0,2% pour la Commission européenne). Nous savons bien ce que signifient ces chiffres pour le grand patronat et les gouvernements : pertes d’emploi, attaques sur les salaires, réduction de budgets.

Tout le monde ne sera pas logé à la même enseigne. Les actionnaires ont fait des provisions lors du premier semestre de 2022 où les marges des entreprises ont été historiquement hautes. Ceci leur permettra de passer cette période de manière confortable. Pour la grande majorité d’entre nous, c’est déjà la catastrophe, et ça ne va faire qu’empirer. À moins d’imposer un changement de politique économique.

Le gouvernement estime qu’il en a fait assez avec son « paquet énergie à prix réduit » pour 5 mois. Pendant ce temps, les actionnaires du secteur de l’énergie empochent des sommes folles. L’appel à la nationalisation du secteur se fait de plus en plus entendre, c’est la seule manière d’avoir des factures abordables et d’assurer la transition énergétique, mais le gouvernement joue au chien de garde des actionnaires. Pareil pour les salaires. Le gouvernement entend bien défendre bec et ongles la camisole de force sur nos salaires que constitue la loi de 1996. Il veut empêcher toute hausse des salaires pour ces prochaines années. Le gouvernement espère qu’une prime de quelques centaines d’euros dans les entreprises où les travailleurs seront capables de l’arracher achètera la paix sociale. C’est aussi avec une prime de 100 euros qu’on a tenté de bloquer la grève du rail fin novembre. Suivons l’exemple des cheminotes et cheminots : il nous faut des solutions structurelles, luttons pour les obtenir !

Généraliser la lutte et lutter pour gagner

La grève générale du 9 novembre était une bonne démonstration de force. Mais des démonstrations de force ponctuelles ne suffiront pas et finiront par épuiser. Arracher un changement exige un combat de longue haleine, où chaque date de mobilisation est pleinement saisie pour élargir la lutte et poser le pas suivant en état plus fort. Dans des occasions comme la manifestation de décembre, les multiples délégations pourraient diffuser leur propre tract détaillant leurs revendications spécifiques et ce qu’ils estiment nécessaire d’organiser pour les obtenir.

Différentes délégations du métal ont fait des communiqués de presse en faveur de la nationalisation du secteur de l’énergie. Pourquoi ne pas publier massivement ce tract lors des manifestations et par des visites sur les piquets de grève ? Le débat concernant l’évolution du mouvement doit sortir du cadre étroit des directions syndicales. C’est notre combat, nous avons notre mot à dire ! Une décision prise après une discussion démocratique en assemblée générale sur le lieu de travail et en réunion interprofessionnelle liée à un plan d’action qui n’est pas de la poudre aux yeux est la meilleure façon de répondre aux doutes des collègues pour les impliquer et approfondir la lutte.

Le gouvernement ne changera pas de cap avec des mobilisations ponctuelles. Il nous faut un plan d’action sérieux, avec plusieurs grèves générales, discuté et décidé par la base syndicale. Rien n’est plus efficace qu’un blocage de toute l’économie soigneusement préparé sur le terrain, très certainement s’il prépare le terrain à la reprise en mains des leviers centraux de l’économie et des richesses de la société par les travailleuses et travailleurs. Nous ne pourrons sortir des multiples crises du capitalisme qu’en le renversant et en remplaçant le chaos destructeur de la dictature des marchés par une planification rationnelle de l’économie.

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