Hier, 13.000 personnes avaient répondu au 4e appel du front commun syndical à faire grève et à manifester. Les raisons à la base de cette colère sont nombreuses et exigent de poursuivre le combat. La suite à donner au mouvement et la stratégie qui s’impose était au coeur des nombreuses discussions que nos militants ont eues. Nous connaissons toutefois la prochaine date de mobilisation pour l’enseignement : le 9 novembre et la grève générale qui nous permettra de lutter tous ensemble. Mais cette date ne doit être envisagée que comme une étape, tant pour l’enseignement que de manière plus générale. Il est urgent de déjà discuter en réunions du personnel des prochaines actions à construire. Vous trouverez ci-dessous le tract distribué par le PSL.
Un plan d’action pour stopper l’hémorragie du corps enseignant
Des moyens à hauteur des besoins pour de meilleures conditions de travail et d’apprentissage
Prochaine étape : la GRÈVE GÉNÉRALE DU 9/11
Qu’est-ce qui a changé depuis les dernières manifestations et les promesses de la Ministre ? En bien, rien ! C’est même pire. Nous sommes à bout, alors que c’est le début de l’année. L’inflation dépasse les 11%. Les parents ont de plus en plus de mal à payer les frais scolaires. Les écoles n’allument pas les chaudières par peur des factures. Etc. Aucune solution n’a été donnée ! AUCUNE !
L’état des infrastructures posait déjà problème avant, que va-t-il se passer les prochains hivers ? La majorité des écoles refuse déjà d’allumer les chaudières et la ministre de l’enseignement nous nargue avec ces « journées gros pull » pour le bien de l’environnement alors que la majorité des châssis doivent être rénovés.
D’autre part, qui peut aujourd’hui nier que les réformes liées au Pacte d’Excellence n’ont pas un but pédagogique d’amélioration des conditions d’étude des élèves mais visent à faire des économies et à privatiser petit à petit l’enseignement ?
Les élèves sont de plus en plus en décrochage scolaire, il y a de plus en plus de tentative de suicide, de malaises et d’inégalités sociales. Quant aux collègues, beaucoup abandonnent et quittent la profession. Stopper l’hémorragie de collègues signifie de se battre pour que tout le système change : il n’y a plus d’autres choix !
Nous avons besoin d’un réel refinancement public de l’enseignement pour des infrastructures de qualité, pour une réelle gratuité, pour engager plus de personnel (éducateurs, logopèdes, assistantes sociales, enseignants, secrétaires,…), pour diminuer le nombre d’élèves par classe, etc.
La colère a été organisée sous la forme de 3 manifestations cette année : le 10 février avec 10.000 personnes à Bruxelles, 7000 personnes à Mons le 29 mars et à Liège en mai avec 15.000 personnes. Nous voici donc dans la 4ème manifestation de cette année civile.
Il nous faut un plan d’action sur le long terme dans le but d’obtenir des victoires. Avec, entre chaque journée de grève, des actions locales, afin de faire vivre les dynamiques locales et d’améliorer, comme on peut les conditions au quotidien. Faire des arrêts de travail et des assemblées localement, cela permet également de prendre conscience de notre pouvoir collectif.
Il y a deux semaines, une école bruxelloise a organisé un arrêt de travail avec 16 institutrices, cela a permis à l’équipe de se rendre compte de son pouvoir lorsqu’on se lutte tous ensemble. Cela a mis la pression pour que la chaudière soit allumée et que les petits travaux nécessaires au bâtiment soient faits. Cela a grandement renforcé la détermination des 16 instits pour venir à la manifestation ! La délégation syndicale de cette école n’a pas attendu de mots d’ordre venus d’en-haut et a pris en charge l’organisation de sa lutte. Ce genre de dynamique ne peut que renforcer un plan d’action global.
Mais pour que l’enseignement obtienne un jour un réel refinancement, nous aurons besoin de toute la société. La semaine dernière, c’étaient les cheminots qui étaient en grève pour des raisons similaires. Tous les services publics craquent, et c’est un choix dans la société capitaliste de ne pas les financer correctement. Pourtant l’argent ne manque pas dans les coffres des grandes entreprises, de l’énergie notamment !
La grève générale du 9 novembre nous offre la possibilité de fédérer les secteurs et de lutter toutes et tous ensemble. C’est la prochaine étape de la lutte des métiers de l’enseignement, mais il faut d’urgence décider de la suite du plan d’action à construire sur cet élan.
- Abandon immédiat du dispositif d’évaluation des personnels qui vise à licencier plus facilement et met la pression sur le personnel sans les aider.
- Retrait immédiat de toutes les réformes managériales liées au « Pacte pour un enseignement d’Excellence » qui mettent en concurrence les écoles entre elles et augmentent la charge de travail de tout le personnel SANS régler aucun problème : les pôles territoriaux, la réforme du qualifiant, la réforme des CPMS et des médiateurs, etc.
- Un enseignement de qualité dans un environnement sain : 15 élèves maximum par classe pour les écoles ordinaires et moins pour les écoles spécialisées.
- Engagement massif de personnel : éducateurs, logopèdes, assistantes sociales, psychologues, secrétaires, enseignants,…
- Tout augmente, mais nos salaires ne suivent pas assez. Alignement des barèmes les plus faibles sur les barèmes les plus élevés et fin des contrats précaires comme les ACS et les PTP.
- Des infrastructures de qualité et salubres : pour la construction de nouvelles écoles et la rénovation des écoles existantes !
- Un refinancement public massif du secteur afin d’avoir un enseignement réellement gratuit et de qualité !
- Pour notre portefeuille et pour la transition énergétique : nationalisation du secteur de l’énergie sous contrôle et gestion démocratiques !
- Puisqu’une société malade basée sur le profit et non sur nos besoins ne peut qu’engendrer un enseignement défaillant, et inversement, il nous faut absolument changer de système : pour une société socialiste démocratique.
Contrôler les prix ? Nationaliser tout le secteur de l’Energie !
Pourquoi nationaliser ?
Si nous obtenons une taxe sur les “surprofits” et un plafonnement temporaire des prix, au sein du marché, ce ne sera pas une solution durable. Soit cela se fera par des subventions et la collectivité payera, soit les capitalistes chercheront à défendre leurs profits record. Ils peuvent limiter les salaires ou licencier pour faire payer les travailleuses et travailleurs du secteur. Ils peuvent organiser le chantage sur l’approvisionnement en ralentissant ou en arrêtant temporairement la production pour créer des pénuries. Ils ont tellement de pouvoir. C’est d’ailleurs pour ça que réguler le secteur est insuffisant. Il faut retirer l’ensemble du secteur des griffes du privé.
Est-ce réaliste ?
On serait tentés de penser que nous n’avons que peu de pouvoir. Mais les grèves générales, tout comme la crise sanitaire, démontrent qui fait tout tourner dans l’économie. Lors de la crise de 2008/2009, la nationalisation des banques n’était pas un problème pour le gouvernement. Pas question de reprendre leurs dettes après qu’ils aient empoché les profits! Les grands actionnaires ont assez profité de la crise, il ne doit pas être question de rachat de leurs actions, ni d’indemnités. Seuls les petits actionnaires pourront être indemnisés sur base de nécessité avérée. Nous voulons sauver notre qualité de vie en produisant de l’énergie verte à prix abordable.
Une nationalisation complète sous contrôle démocratique
Les propositions de secteur de l’énergie “en mains publiques” prennent différentes formes. Il peut s’agir de réguler les prix (toujours avec une marge bénéficiaire) et l’approvisionnement dans un marché privé comme le propose le PS. Cela semble plutôt être une revendication de campagne qu’une vraie proposition pour le gouvernement. Le PTB défend un pôle d’entreprises publiques à côté d’entreprises privées. Mais elles seront soumises à la concurrence du marché et donc à la logique de rentabilité. Il suffit de voir comment Proximus et Bpost, dont le gouvernement possède 51% des actions, fonctionnent entièrement comme dans des entreprises privées.
La nationalisation de tout le secteur de l’énergie (production, distribution, recherche et développement) et du secteur financier s’impose aussi pour barrer net la route à la spéculation. Cela permettrait de mobiliser les liquidités nécessaires aux investissements massifs à réaliser pour une énergie verte accessible aux ménages et aux petits commerçants, dans le cadre d’une planification rationnelle et écologique de l’économie. Pour éviter la mauvaise gestion bureaucratique, cela doit se faire sous gestion et contrôle des travailleuses et travailleurs eux-mêmes. Cela implique la création de comités d’entreprise composés de représentants démocratiquement élus du personnel, des syndicats et de la collectivité dans son ensemble (y compris la communauté locale et les consommateurs).
Un programme d’urgence contre la crise du capitalisme :
- Payer pour aller travailler ? Pas question ! Remboursement intégral des frais de transport.
- Restauration complète de l’index avec contrôle de la classe ouvrière sur son calcul et sa composition. Chaque fois que l’index est dépassé, l’ensemble des salaires et allocations doivent être immédiatement augmentés.
- Brisons la loi sur les salaires ! Augmentation de tous les salaires de 2 € de l’heure (330€/mois) !
- Augmentation du salaire minimum à 15 euros de l’heure, ou 2.470 euros bruts par mois, et de la pension minimum à 1.700 euros.
- À travail égal, salaire égal ! Individualisation des allocations sociales et revalorisation de celles-ci au-dessus du seuil de pauvreté.
- Contre les charges de travail insoutenables et pour l’emploi : la semaine de 30 heures, sans perte de salaire, avec embauche
compensatoire. - Nous avons besoin d’un plan d’investissement massif pour développer les services publics tels que les transports publics, les crèches, l’enseignement, les soins de santé… et en rendre l’accès gratuit.
- Pour nos portefeuilles et pour une transition verte : nationalisation de l’ensemble du secteur énergétique !
- Gel de tous les loyers. Pour la construction de logements sociaux en masse, afin que le marché immobilier ne soit pas laissé aux caprices des propriétaires et des spéculateurs.
- Taxons les grandes fortunes.
- Nationalisons le secteur financier sous contrôle démocratique pour éviter la fuite des capitaux et pour que la collectivité ait une vue d’ensemble de tous les flux financiers et que les ressources disponibles soient investies dans ce qui est socialement nécessaire.
- *Stop à la guerre en Ukraine ! Pour la fin de tous les conflits impérialistes.
- Pour une économie planifiée démocratiquement, le socialisme démocratique.