La violence conjugale : une réalité toujours largement présente

L’Agence européenne des droits fondamentaux a publié en mars dernier une étude concernant la violence à l’égard des femmes. Les chiffres sont affolants : un tiers des Européennes a subi une forme de violence physique ou sexuelle depuis l’âge de 15 ans. En Belgique, il s’agit de 36 % de la population féminine. Contrairement à une idée reçue, la majorité de ces cas ne se rapportent pas à des prédateurs isolés, mais à des proches des victimes, y compris au sein du couple.

Selon une étude d’Amnesty International réalisée en janvier dernier, 13% des femmes belges ont été victimes de viol (en dehors du couple) et 25% se sont vues imposer des relations sexuelles par leur partenaire. Diverses études mettent en avant qu’une femme sur huit est victime de violences conjugales. Cette réalité souvent mise en lumière par des campagnes
de sensibilisation peut être mortelle : les violences conjugales sont la première cause de mortalité des femmes entre 16 et 44 ans au sein des 34 pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques, qui regroupe les pays capitalistes développés).

Diverses raisons en sont les causes : alcoolisme, précarité, violences subies par l’agresseur durant son enfance, volonté de contrôle du mari,… mais le point fondamental est la position de la femme dans la société et l’image dégradante véhiculée dans notre société à ce sujet. Le sexisme et l’image du corps de la femme en tant que vulgaire objet sont omniprésents dans la société capitaliste occidentale.

‘‘Il suffit de fuir’’, peut-on régulièrement entendre en abordant le sujet. Les refuges pour femmes battues sont bien trop peu nombreux et il est parfois excessivement difficile de quitter un partenaire violent tout simplement pour des raisons économiques. L’inégalité salariale moyenne entre hommes et femmes est toujours de l’ordre des 20% en Belgique, elles sont largement majoritaire dans le travail à temps partiel (et au salaire partiel…), etc. Autre exemple : sur les 55.000 personnes dont il est prévu de suspendre les allocations d’insertion à partir du 1er janvier 2015, la FGTB a calculé que 64% sont des femmes. Ces quelques données suffisent à clarifier que les campagnes de sensibilisation sont largement insuffisante pour prendre ce problème à bras le corps.

En finir avec l’oppression des femmes signifie concrètement de mettre fin au système actuel basé sur l’oppression et l’exploitation. Il ne saurait y avoir de lutte réelle pour la libération des femmes sans lutte contre le capitalisme, tout comme il ne saurait y avoir de lutte contre le capitalisme sans lutte pour la libération des femmes.


En Europe:

• 33 % des femmes (62 millions) victimes de violence physique et/ou sexuelle depuis l’âge de 15 ans, dont 22 % par un(e) partenaire intime.
• 5 % ont été violées.
• 43 % ont déjà subi de la violence conjugale d’ordre psychologique.
• 33 % ont été victimes de violences commises par un(e) adulte pendant leur enfance.
• 67 % n’ont pas signalé l’acte le plus sévère de violence commis à leur égard.
• 55 % ont été harcelées sexuellement.

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