‘‘La situation financière des communes wallonnes ne fait que s’aggraver et on peut craindre de nouveaux licenciements’’ affirmait en octobre dernier Jacques Gobert, le président de l’Union des Villes et Communes de Wallonie (UVCW). Il n’avait pas tort. Ces derniers mois, près de 1.700 emplois ont été perdus dans les communes wallonnes uniquement, sans parler du personnel parti à la retraite sans être remplacé. Et encore n’est-ce là qu’un léger avant-goût de ce qui s’apprête à nous tomber dessus.
A l’époque, Louise-Marie Bataille (secrétaire-générale de l’UVCW) expliquait que les communes avaient ‘‘sonné le tocsin pour les budgets 2013. Avec le budget 2014, certains sonnent le glas’’. Et pour la suite ? Les estimations varient du très pénible à l’insupportable. Selon l’UVCW, 6.500 postes n’existeraient plus d’ici 2020. Mais pour Claude Eerdekens, le bourgmestre (PS) d’Andenne (commune où une quinzaine de travailleurs ont récemment été licenciés) “D’ici à 2018 on peut s’attendre à près de 30.000 licenciements au sein du personnel des communes wallonnes. Elles vont droit à la banqueroute.’’
Il poursuit : ‘‘Je ne vois pas de solution, tout le monde se tait parce que les élections arrivent mais il faudra en parler tôt ou tard.’’
Les communes expliquent ces difficultés par le paiement des cotisations patronales pensions, par la politique ‘‘d’activation des chômeurs’’ qui fait retomber sur les budgets des CPAS les exclus des allocations de chômage (et oui, grande nouvelle, les chômeurs exclut ne trouvent pas miraculeusement un emploi…), la réforme des services d’incendies et
la ‘‘diminution des recettes’’ (en ne parlant pas beaucoup du manque de moyens consécutifs à la débâcle du Holding Communal dans le sillage du Titanic Dexia…).
De nombreux bourgmestre accusent les autres niveaux de pouvoir de faire reporter sur les communes diverses compétences sans que les moyens financiers adéquats ne suivent. C’est vrai, mais l’argument est bien hypocrite dès lors que nous prenons en considération le fait que ce sont les mêmes partis qui se retrouvent aux différents niveaux de pouvoir… Concernant les pensions, là aussi les communes éludent leurs responsabilités : ces dernières décennies, elles ont systématiquement remplacé le personnel statutaire par des contractuels, des faux statuts ou de l’intérim. Résultat : moins de fonctionnaires statutaires pour contribuer aux pensions de leurs anciens collègues.
Si les autorités communales étaient sérieuses, elles introduiraient des budgets déficitaires, refuseraient de participer à la politique d’austérité et lanceraient une campagne conjointe destinée à pousser les autorités fédérales et régionales à aller chercher les moyens nécessaires pour répondre aux besoins de la population et du personnel communal chez les spéculateurs et les multinationales. Les politiciens de l’establishement ne le feront pas, nous n’arracherons une telle politique que par une lutte commune du personnel communal et de la population.