[INTERVIEW] Antoine Thioux, Jeunes-FGTB Charleroi

Celui qui lutte peut perdre, mais celui qui ne lutte pas a déjà perdu !

Un bon groupe de jeunes était présent lors de la manifestation du 10 mars dernier contre les dernières attaques anti-chômeurs. Peux tu nous expliquer comment cette dynamique s’est mise en place ?

“Dans notre stratégie de construction des jeunes FGTB de Charleroi, on essaie d’être présent le plus possible dans les écoles, notamment à travers des interventions dans les classes sur des sujets sociaux où on essaie toujours de mettre en perspective politique ce qui se passe maintenant. On fait toujours le lien entre le travail qui les attend et les conditions économiques et sociales, le capitalisme et ses conséquences sur leur vie.

“Dans ce groupe qui s’est créé, il y a certains étudiants qu’on avait déjà rencontrés lorsqu’ils étaient en première, puis en deuxième et maintenant en troisième année. Ce travail sur le long terme, je pense, a permis une prise de conscience politique. Puis, surtout, il y a eu la ‘‘réforme’’ des allocations d’insertion – une destruction de la protection sociale pour les jeunes – qui a joué un rôle déclencheur. Quand les jeunes s’engagent en politique, il y a souvent à la base une actualité spécifique qui les révolte, qui les incite à agir et qui débouche après sur une implication militante plus large.”

Comment fonctionnez-vous aux Jeunes FGTB ?

“Au niveau des Jeunes FGTB Charleroi, nous travaillons avec une assemblée générale des militants, ouverte à tous les membres. Elle fonctionne sur le principe d’un membre – une voix, ce qui assure une prise de décision collective concernant les positionnements politiques, les articles, les communiqués de presse, les actions à mettre en place, mais aussi en partie les tâches quotidiennes du permanent. Le permanent jeunes doit être au service du mouvement et pas l’inverse. C’est important que les militants puissent voir ce que fait le permanent et comment il travaille, puissent lui faire des recommandations, etc. Cela façonne une dynamique de groupe où c’est la base qui décide, ce qui est un de nos principes fondamentaux pour avoir un fonctionnement réellement démocratique.

“Au début on n’était pas beaucoup, on fonctionnait autour d’une participation tournante de 5-6 militants sur une grosse dizaine, comme certains ne savaient pas systématiquement venir. Mais ici, justement grâce aux mobilisations que nous avons mises en place pour l’action du 10 mars, on commence à avoir de nouveaux militants. Des gens viennent nous trouver en disant qu’ils sont intéressés par la dynamique, qu’ils veulent être tenus au courant de ce que l’on fait et voir comment on fonctionne.”

Quelle sera la suite de votre travail de construction dans la jeunesse ? Quelle sont vos perspectives ?

“Le travail continue parce que l’action du 10 mars n’est pas suffisante. Ça a été une démonstration de force relative, c’est certain. Les mobilisations ont relativement bien marché mais si on veut empêcher l’application de la loi au 1er janvier 2015, il faut une continuité dans les actions. Donc, au niveau des Jeunes FGTB Charleroi, nous avons fait une réunion immédiatement après la manifestation avec notamment tous les étudiants qui avaient participé à la manif et le collectif qu’ils ont créé dans leur école et qui s’est rapidement déclaré solidaire des Jeunes FGTB, pour voir ce qu’on peut faire comme action pour la suite.

“L’objectif que nous nous sommes fixé, c’est de mobiliser le plus de monde possible pour la manif européenne du 4 avril en faisant le lien entre le capitalisme, l’austérité en Europe et les mesures antisociales nationales, comme avec l’attaque contre les allocations d’insertion. Il est question de tractage dans les écoles, d’organiser un débat sur la jeunesse et la précarité avec comme objectif suivant la journée du 1er Mai et notre volonté d’y avoir le plus de jeunes présents pour démontrer aux centrales syndicales qu’il est nécessaire de continuer le combat et la lutte par rapport à cette mesure.”

http://jeunesfgtbcharleroi.com/

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