Préparons un front de résistance!

N’encaissons pas l’austérité sans réagir

Par Nicolas Croes

‘‘La reprise gagne du terrain en Europe’’ affirmait fin février le commissaire européen aux affaires économiques, Olli Rehn. Vous l’avez remarqué vous ? Nous non plus ! Chaque année, des milliers de personnes sont foutues à la porte des entreprises. Arrivés sur le ‘‘marché de l’emploi’’, les jeunes doivent quasi littéralement se battre pour décrocher un job, le plus souvent précaire et temporaire. C’est ça le goût de la reprise ? Non, ce sera encore pire !

‘‘Le pire de la crise est peut-être derrière nous, mais ce n’est en rien une invitation à se montrer complaisant, étant donné que la reprise est toujours modeste. Pour la rendre plus forte et créer plus d’emplois, nous devons maintenir le cap des réformes économiques’’, précisait de suite Olli Rehn. La Commission Européenne veut des mesures d’austérité, encore des mesures d’austérité, toujours plus de mesures d’austérité. La seule perspective que cette logique nous réserve, c’est celle d’une vie de sacrifice afin d’engraisser cette élite au sommet de la société qui est la seule à bénéficier d’une ‘‘reprise économique’’… alors que c’est elle qui est responsable de la crise !

Chez nous, les prochains gouvernements – quelle que soit leur composition – auront devant eux quatre années libres de toute échéance électorale pour pouvoir y aller franco. C’est certain, l’avalanche d’austérité n’a encore fait que commencer.

Le 10 mars dernier, des milliers de personnes ont participé aux actions syndicales tenues simultanément dans plusieurs villes pour s’opposer aux mesures de limitation des allocations d’insertion. Si cette journée peut être considérée comme une réussite, c’est encore insuffisant pour faire reculer le gouvernement, sans parler des attaques antisociales encore à venir. Evitons à tout prix que cette journée n’ait eu pour seul effet que d’avoir laissé échapper un peu de vapeur de la colère sociale !

Nous avons une occasion à saisir avec la manifestation de la Confédération Européenne des Syndicats du 4 avril. Cela a permis d’avoir une nouvelle date de mobilisation peu de temps après le 10 mars, même s’il est à déplorer que cette date n’ait pas été mise en avant comme prochain pas de la lutte lors de tous les rassemblements.

C’est pourtant la seule manière d’avancer et de construire un rapport de forces : avoir un plan d’action destiné à informer et à mobiliser pour organiser des actions provinciales et/ou sectorielles successives, avec des grèves pour construire la confiance et le soutien vers une grève générale et, si nécessaire, plusieurs grèves générales. Voilà qui serait enfin de nature à faire rentrer dans leurs gorges les paroles méprisantes qu’ont les patrons lorsqu’ils jettent un œil sur les promenades syndicales sans lendemain qui défilent dans les rues de la capitale.

Discutons dès à présent de la suite du combat après le 4 avril. Nous avons à nous préparer pour des confrontations de classes inédites depuis des générations. Une fois les élections finies, le camp de la résistance sociale aura une priorité : celle de s’unir et de construire un large front de résistance contre la casse sociale. Préparons-nous à agir sur le terrain pour disposer du meilleur rapport de force.


5 ans de crise et de bains de sang sociaux

En Europe

– 121 millions d’Européens vivent sous le seuil de pauvreté
– Plus de 26 millions d’Européens sont sans emploi (10 millions de plus qu’en 2008)
– 7,5 millions de jeunes ne travaillent pas, ne suivent pas d’études ou de formation
– Depuis 2009, les salaires réels ont diminué dans 18 des 28 États membres de l’Union européenne (-23% en Grèce, -12% en Hongrie, -6% en Espagne et au Portugal, -4% aux Pays-Bas et au Royaume-Uni,…)

En Belgique

– Le 1% des personnes les plus riches de Belgique possède autant que les 60% des plus pauvres !
– Plus d’une personne sur sept (15,3%) vit sous le seuil de pauvreté
– Ces 5 dernières années, le nombre de personnes bénéficiant du revenu d’intégration sociale (RIS) du CPAS a explosé de 19% (23,5% à Bruxelles et 23% en Wallonie)
– 600.000 personnes sont actuellement sans emploi
– Durant les neuf premiers mois de l’année 2013, 7691 travailleurs ont été concernés par des licenciements collectifs. C’est un record, et une hausse de 18,7? % par rapport à la même période en 2012.

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