Le décret " non-résidents" de Simonet, ministre de l’enseignement supérieur, a fait sa rentrée pour la première fois. Ce décret a pour vocation de réduire fortement le nombre d’étudiants non résidents en Belgique (presque 2000 étudiants sur 3.600 restent sans place), sous prétexte que ce n’est pas aux belges que revient le financement de leurs études. En réalité, la portée de ce décret est bien plus large.
Un étudiant français EGA
Premièrement ces écoles n’ont jamais refusé les étudiants belges. Par contre si elles commencent à refuser les autres, le nombre global d’étudiants va diminuer et à terme le budget pour ces établissements aussi, ce qui signifie la dégradation de la qualité de l’enseignement : des postes vont être supprimés, des cours seront regroupés et les filières proposeront à terme moins de choix …
Ensuite c’est bien sûr une attaque frontale qui vise l’accessibilité à l’enseignement. Nous devons tous lutter ensemble pour un enseignement supérieur gratuit et de qualité en Belgique comme en France et non pour l’application de Bologne en pensant que cette politique est surtout basée sur la mobilité des étudiants.
Sous couvert d’ " harmonisation " ou d’ "uniformisation ", Bologne vise à appliquer les lois de libre marché à l’enseignement comme c’est le cas pour tous les services publiques. Si, en théorie, Bologne permet aux étudiants de se déplacer plus facilement, en pratique, ça l’est surtout pour une élite privilégiée qui pourra se payer des études sans cesse plus chères. Ce décret est un nouveau pas vers la privatisation et la commercialisation de l’enseignement qui doit devenir rentable. La ministre restreint l’accès aux étudiants non résidents en premier lieu afin de diviser pour mieux regner.
Avec Bologne c’est bien l’accès à l’enseignement supérieur pour tous les étudiants qui sera progressivement sapé.