Nous devons lutter pour nos droits !

Tract du PSL à l’occasion du rassemblement pro-choix

Le droit à l’avortement est dépénalisé en Belgique depuis plus de 20 ans. Nombreux sont ceux qui considèrent que ce droit ne saurait être remis en cause. Pourtant, en Espagne, le gouvernement veut limiter le droit à l’avortement aux cas de viols avérés et de danger pour la santé de la femme. Cet exemple illustre à quel point nos conquêtes sociales ne peuvent être maintenues que pour autant que nous nous organisions et que nous luttions à cet effet.

Défendons nos droits face aux idées réactionnaires !

Le mouvement ‘‘pro-vie’’ s’organise partout en Europe. Une campagne européenne a été lancée à son initiative – ‘‘Un de nous’’ – et plus de 1.700.000 signatures ont été récoltées dans 19 pays européens pour exiger l’interdiction de tout financement européen des interventions impliquant la destruction d’embryons humains, particulièrement dans les domaines de la recherche, de l’aide au développement et de la santé publique. En Belgique aussi, des actions sont organisées devant des centres pratiquant l’avortement et une marche ‘‘pour la vie’’ se déroule chaque année. Ses militants prennent appui sur la crise et ses conséquences afin de répandre leurs idées réactionnaires. Ils dénoncent par exemple certains problèmes bien réels comme le manque de structures de soutien accessibles pour les familles ayant des enfants handicapés, mais instrumentalisent cette situation pour essayer de limiter le droit des femmes à disposer de leur propre corps. Leurs ‘‘solutions’’ sont fausses et dangereuses, car l’interdiction du droit à l’avortement n’empêche pas qu’il soit pratiqué, cela le rend simplement plus dangereux, voire mortel !

La lutte pour le droit au choix n’est pas encore terminée. Les bases matérielles pour réellement pouvoir choisir ne sont pas présentes aujourd’hui. Le manque de crèches et d’écoles, de services publics, de logements sociaux, d’emplois décents, d’institutions accessibles et de qualité,… plonge de nombreux parents dans la pauvreté. Permettre un choix réel nécessite une société où avoir des enfants et les élever n’implique pas de s’appauvrir. Cela empêcherait que des femmes se voient contraintes à avorter uniquement pour des raisons financières.

La défense du droit au choix est donc liée à la défense de nos conquêtes sociales et de nos services publics ainsi qu’à la lutte contre l’austérité et pour l’obtention des revendications suivantes :

– la construction de crèches et d’écoles publiques
– la construction de logements sociaux
– la réduction collective du temps de travail : 32h/semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires
– l’augmentation des allocations
– une contraception gratuite à tous âges,…

Jamais nous ne voyons les militants ‘‘pro-vie’’ se mobiliser pour ces revendications ! Ils ne sont présents que devant les centres pratiquant des IVG afin d’y culpabiliser les femmes qui s’y rendent. Nous ne pouvons pas rester sans réponse face à la diffusion de leurs idées. Nous devons nous organiser pour empêcher leurs actions d’intimidation.

Pour l’interdiction des actions ‘‘pro-vie’’ devant les centres qui pratiquent des avortements !

Contre l’austérité, nous avons besoin d’un plan d’action !

Un tel programme semble impossible en période de crise économique. Les partis traditionnels, qui protègent les intérêts du patronat, veulent nous faire croire que l’argent manque et que chacun doit faire un effort pour éviter le chaos. Mais de l’argent, il y en a ! Alors que la majorité de la population s’appauvrit, une infime minorité s’enrichit.

Le gouvernement Di Rupo a lancé un plan d’austérité à hauteur de 22 milliards d’euros, situation agrémentée d’une suppression d’emplois publics et d’une vague massive d’exclusions de chômeurs. Mais le gouvernement est en même temps disposé à dépenser 6 milliards € pour l’achat d’avions militaires, à recapitaliser Belfius à hauteur de 12,5 milliards € et à continuer sa politique de cadeaux fiscaux pour les grandes entreprises. C’est pourtant aux riches, les vrais responsables, de payer pour la crise ! C’est possible, en nationalisant les banques et en créant un secteur financier public démocratiquement géré. C’est également possible en reprenant en main les secteurs-clés de l’économie, sous gestion publique démocratique.

Mais ni les patrons ni les politiciens ne nous offriront ces moyens. Nous avons besoin d’un plan d’action sérieusement construit et allant crescendo afin de défendre nos conquêtes sociales et d’en obtenir de nouvelles.

Le capitalisme ne permet aucun choix réel

Pour pouvoir faire un choix réel et disposer complètement de notre corps, il nous faut une société qui se base sur les besoins et les capacités des personnes et non pas sur la course aux profits. Souvent, les femmes ont à supporter, en plus de leur travail, la majorité des tâches ménagères ainsi que la prise en charge des enfants, malades, personnes âgées,… Concrétiser le slogan ‘‘Mon corps, mon choix, ma liberté’’ ne sera possible que dans une société où ces différentes tâches sont collectivement prises en charge. Nous avons besoin d’une société socialiste où l’économie est au service des travailleurs et de leurs familles et non pas l’inverse.


« Socialisme 2014 »

Atelier : Droit à l’avortement, austérité et droits des femmes : comment lutter ?

Samedi 3 mai, 10h – 22h30, au Pianofabriek (35, rue du Fort, Saint-Gilles, Bruxelles), à partir de 10h30

Avec Paulis Aïsha (Belgique) et Cabal Marisa (Espagne)

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