Ces dernières élections, c’est sous le sigle FRONT-NAT. que le FN s’est présenté en Wallonie. Pour quelle raison? Le parti de Daniel Féret a oublié de satisfaire aux conditions d’utilisation du sigle "FN"…
Par Stéphane Ramquet
Une des listes des quatre partis traditionnels placée dans cette situation aurait-elle eu le même problème? On peut en douter. Il est clair que ce point technique de règlement a été utilisé afin de museler le Front National. Nous n’allons évidemment pas plaindre ce parti raciste et sexiste qui n’est finalement victime que de son incompétence (démesurée), mais cette tactique de bloquer le FN à coup de décrets et d’entourloupes est-elle une bonne solution pour lutter contre le racisme et le fascisme?
Non. Mais c’est par contre la seule tactique que le PS, le MR, le CDH et Ecolo peuvent utiliser, car une véritable lutte contre l’extrême-droite et ses causes serait une lutte contre la politique que ces partis appliquent eux-même! C’est la politique anti-sociale, cause de misère et d’exclusion, qui crée le terreau propice à la croissance de l’extrême-droite!
Seules restent donc à la portée des partis traditionnels les techniques institutionnelles et les campagnes moralistes pour contenir le FN. La perpétuelle croissance du vote FN nous en démontre l’inefficacité… De plus, cette méthode permet au Front National de se poser en victime, comme à son habitude, en accusant "l’Inquisition Etatique". Mais pour utiliser pleinement cet argument, il faudrait que le FN soit un vrai parti.
Car le FN est une coquille vide sans section locale active, et comptant extrêmement peu de militants. Signe de "vitalité" de ce parti qui rassemble pourtant autant de soutien électoral, il n’a déposé "que" 13 listes en Wallonie, chaque fois avec très peu de candidats (5 à Liège, par exemple). La seule "bonne idée" qu’a eu Daniel Féret, et jusqu’à présent garante de sa position de leader, est d’avoir en 1985 prit légalement possession du sigle FN. C’est en fait Jean-Marie Le Pen qui fait la promotion de son clone belge dégénéré.
Ces derniers déboires, ajoutés aux diverses condamnations et procès qui attendent Daniel Féret, notamment pour la gestion frauduleuse de l’argent de son parti, semblent le mettre sur un siège éjectable. Il sera difficile de mettre à sa place quelqu’un d’aussi bête et incapable, et sans alternative crédible face à l’establishment, le FN pourrait se développer bien plus encore.