La campagne électorale a souffert d’une absence quasi-totale de débat politique. Les affiches et les slogans étaient creux, tout comme la plupart des programmes. Laurette Onkelinx (PS) a fait campagne à Schaerbeek avec pour seul slogan « Passionnément Schaerbeekoise » (alors qu’elle fait construire une maison à Lasne, la commune la plus riche de Wallonie !). Le bourgmestre Bernard Clerfayt (MR) lui a donné la réplique en y allant d’un « Ensemble, continuons le changement ». Nombre de candidats ne se sont même pas donné cette peine en diffusant un tract ou une affiche où ne figuraient que leur photo et leur nom.
Bart Vandersteene
Ils font pourtant mieux que le bourgmestre d’Anvers Patrick Janssens qui avait pour seul slogan « Patrick ». Pour Ecolo, « Les idées sont contagieuses ». A défaut d’idées, c’est l’absence d’idées qui semble contagieuse puisque même le PTB s’est fendu d’un « Mieux vaut une mauvaise affiche qu’un mauvais programme » (à Gand).
A Schaerbeek, Laurette Onkelinx s’en est prise au bourgmestre comme si elle était dans l’opposition alors que le PS est dans la majorité communale. En Wallonie, la nouvelle loi électorale – qui assure le poste de bourgmestre au candidat qui aura reçu le plus de voix sur la principale liste de la nouvelle majorité – a déplacé la concurrence entre les candidats au sein même de chaque parti.
Bon nombre de Belges citent la politique du logement et l’accès à des logements abordables comme le principal problème et aussi comme le problème où la politique a le plus failli. La hausse des prix du logement fait peser une lourde hypothèque – c’est le mot ! – sur le niveau de vie et le bien-être de toute une génération. Mais là où il y a des perdants, il y a aussi des gagnants : un cercle fermé de gros propriétaires, de spéculateurs, de sociétés immobilières et d’entreprises de construction, sans oublier les banques, qui ont accumulé des fortunes sur le dos des travailleurs, des locataires et des acheteurs. Ce petit groupe a largement tiré profit de la politique néolibérale aux niveaux communal, régional et national. Nous avons besoin d’une autre politique qui prenne en compte les 95% restants de la population.
Un journaliste m’a un jour demandé lors d’une interview ce que je ferais en premier si j’étais élu bourgmestre de Gand. Je ne pouvais citer qu’un seul thème. J’ai répondu sans ambage : tout faire pour réaliser le plein emploi à Gand. Même si la commune ne dispose pas des principaux leviers pour veiller au plein emploi, une majorité communale réellement socialiste pourrait déjà faire beaucoup : répartir le travail au sein des services communaux, créer des services supplémentaires et donc des emplois, imposer aux entreprises des mesures de répartition du travail. Seuls des socialistes anticapitalistes sont en mesure de faire de tels choix.
Les élections communales ont surtout rendu manifeste le manque d’une alternative politique claire. Elles seront vite suivies d’élections législatives. Jamais le besoin d’une opposition de gauche n’a été aussi criant. Donc votez pour le MAS le 8 octobre, venez tous à Bruxelles le 28 octobre et puis dans la rue, dans les entreprises et dans les écoles pour y construire une autre politique !