EN JANVIER, le Mouvement pour un nouveau Parti des Travailleurs a été lancé au Brésil. Les initiateurs sont des ex-membres et élus du Parti des Travailleurs (PT), des syndicalistes et des socialistes.
Rik Lampaert
Il n’y a qu’un an que Lula (PT) a été élu président. L’espoir était grand, mais il n’a pas répondu aux attentes. Quand il est arrivé au pouvoir, il a immédiatement essayé de rassurer la classe dirigeante et l’impérialisme. Pour la classe ouvrière et les opprimés, la première année sous Lula n’a suscité que déception et colère.
Le gouvernement de Lula, qui comprend aussi des parti bourgeois, suit une politique budgétaire et monétaire encore plus stricte que les exigences du FMI en matière de surplus budgétaire. Entretemps le chômage a encore monté. Lula a trahi sa promesse de créer 10 millions de nouveaux emplois dans les 4 premières années.
Les espoirs des paysans sans terre sont restés vains. Au début, le gouvernement avait promis des terres à 60.000 famille ; à la fin 2003, seules 13.000 familles avaient effectivement reçu une terre. Des activistes qui luttent pour les paysans sans terre ont été arrêtés et croupissent maintenant en prison sous un gouvernement dirigé par le PT.
Une partie de la classe ouvrière est déjà entrée en mouvement contre les attaques du gouvernement. 600.000 fonctionnaires fédéraux ont fait grève pendant plus d’un mois contre les attaques sur les pensions et pour des augmentations salariales. Il y a eu une lutte contre les restructurations dans l’industrie métallurgique et automobile. Un mouvement s’annonce contre les minervals dans les universités et autour des revendications salariales des enseignants à Sao Paulo.
La majorité des Brésiliens y croit toujours. Un sondage montre que plus de 60% soutiennent Lula. Ce soutien va diminuer au fur et à mesure que le gouvernement s’en prendra à la classe ouvrière.
L’exclusion des élus du PT qui ont voté contre la réforme des pensions a rendu manifeste la nécessité d’une alternative un mouvement pour un nouveau parti. Cela pourrait signifier le coup d’envoi d’exclusions ultérieures dans les rangs de l’aile gauche du parti. La désillusion dans le PT pourrait aussi, par manque d’alternative, mener à l’indifférence politique chez une couche de gens déçus.
Le lancement du nouveau mouvement signifie une nouvelle phase dans la lutte des militants ouvriers et socialistes. La section brésilienne du CIO, Socialismo Revolucionario, joue un rôle important dans la construction de ce nouveau parti et cherche en même temps à gagner du soutien à son propre programme socialiste révolutionnaire.
Il y a des leçons à tirer des nouveaux développements au Brésil. Dans beaucoup de pays, il n’y a pas d’alternative aux partis qui ont jadis défendu les intérêts des travailleurs, mais qui suivent aujourd’hui la logique néolibérale. On a partout besoin d’un parti dans lequel les travailleurs puissent s’organiser indépendamment de la bourgeoisie autour d’un programme qui place les besoins des gens avant les profits.
Un parti qui construit une implantation dans les entreprises, les écoles, les quartiers,…
Un tel parti ne peut pas surgir du néant. Il y aura des bonds dans la conscience de classe suite à des mouvement massifs dans les entreprises comme au niveau politique jusqu’à ce que les travailleurs franchissent le pas de la construction d’un nouveau parti. Un tel développement serait un énorme pas en avant.