Solidarité internationale avec Siham Byah Jihad

Soutien à Siham BYAH JIHAD, résidente marocaine aux Etats-Unis menacée d’expulsion

Par Abou Farid Hassan, Mouvement du 20 février – Belgique

Le samedi 1er mars dernier, un rassemblement de soutien à Siham avait été organisé à Bruxelles.

Depuis janvier 2014, plusieurs militants des droits humains en Amérique et en Europe se mobilisent pour défendre Siham BYAH JIHAD, militante marocaine menacée d’une expulsion imminente des Etats-Unis sans son fils âgé de 4 ans et demi.

En effet, Siham qui réside à Boston, la capitale de l’État du Massachusetts au nord-est des États-Unis d’Amérique, avait reçu le 31 décembre 2013, après que sa demande d’asile ait été ignorée auprès du panel des juges de la Cour d’Appel d’Immigration, une ordonnance d’expulsion par contumace l’enjoignant de quitter les Etats-Unis dans un délai d’un mois.

Siham qui vit depuis plus de 16 ans légalement aux USA a été confrontée dès les premières années de son arrivée à un problème familial. Après avoir fui son mari du fait d’abus conjugal chronique, elle s’est résolue à recommencer sa vie à zéro.

Siham BYAH JIHAD a toujours consacré sa vie à combattre la corruption, l’impérialisme sauvage et à défendre la justice, les droits humains, à dénoncer la répression, les souffrances exercées par le régime dictatorial marocain en place subies par le peuple.

Dès 2011, elle milita au sein du « Mouvement du 20 février » marocain (section Etats-Unis) en participant à toute une série d’actions telles que les manifestations, les communiqué, les débats ou encore par l’intermédiaire de son blog-vidéo. Selon Siham BYAH JIHAD, qui est la cofondatrice du Mouvement républicain marocain (MRM), le peuple marocain ne pourra avoir un avenir qu’avec la fin de cette monarchie absolue mercantile, seule responsable du malheur du peuple et par l’édification d’une République démocratique populaire.

Le Mouvement du 20 février prenant de l’ampleur, elle fit l’objet à maintes reprises de menaces de mort, publiques et privées, de menaces de viol, d’une campagne de diffamation émanant des baltajia, des agents de la police politique, la DGED (Direction Générale des Études et de la Documentation), qui l’accusaient de trahison, de vouloir déstabiliser le « royaume » et de violer la sacralité du roi. Selon ses accusateurs, elle avait franchi les limites que la société impose à tout Marocain.

Ces accusations qui pourraient lui valoir beaucoup dans une dictature telle que le Maroc qui interdit dans ses successives constitutions « octroyées » à quiconque, tout comme aux soi-disant députés de la nation, de discuter et mettre en cause la monarchie.

Siham ne s’intéresse pas seulement à des situations dramatiques au Maroc au regard du respect des droits humains mais aussi à toutes les causes nobles. Pour preuve, elle a travaillé dans de nombreuses organisations d’aide aux migrants et a participé bénévolement en tant que coordinatrice à des programmes de soutien aux enfants migrants pour faciliter leur intégration aux États-Unis.

Par ailleurs, le militantisme de Siham au sein du mouvement citoyen américain « Occupy Wall Street » n’a apparemment pas plu à certains. Le lobby marocain aux Etats-Unis aurait profité de ce nouvel activisme pour former une pseudo-alliance avec certains services américains pour transmettre des informations partiellement erronées notamment sur sa vie privée dans un but de désinformation visant à salir son image, la faire taire et la contraindre à quitter les USA, et à défaut, de l’expulser vers le Maroc, pays ou elle risque d’être soumise à la torture.
Ceci est d’autant plus grave que le droit international interdit à tout pays d’extrader tout individu, y compris un criminel, qui risquerait de subir la torture s’il retournait dans ce pays.

Le mardi 11 février 2014, Khadija RYADI, récente lauréate du Prix des Nations unies pour les droits de l’homme, décerné par l’ONU en 2013, a été interpelée sur cette affaire lors de la conférence-débat organisée par l’AMDH – Paris sur la situation des droits humains au Maroc.

Des actes de torture et d’autres mauvais traitements infligés à des détenus politiques et des prisonniers continuent à être signalés au Maroc. Récemment des plaintes ont été déposées à Paris contre des hauts responsables marocains accusés de torture.

Suite à ces atteintes aux droits humains, plusieurs initiatives ont été prises par des personnes et par certaines organisations. Des mobilisations ont vu le jour sur internet et des actions ont été organisées sur le terrain pour protester contre la menace d’expulsion de Siham BYAH JIHAD et pour réclamer sa régularisation administrative. Toutes ces actions alertent sur le risque de séparer une mère de son enfant et cherchent à attirer l’attention des autorisées américaines sur les risques qu’elle encourt en cas d’extradition. Elles demandent aussi à ce que Siham soit entendue par les autorités américaines concernées pour qu’elle puisse obtenir que sa situation soit réexaminée et présenter tous les éléments en sa possession.

Après la mise en place d’une pétition et d’une collecte d’argent, pour couvrir les frais de justice dont les frais d’avocats ont été estimés à un peu plus 8 000 $, des rassemblements ont été organisés.

A Paris, le 15 février 2014, le Collectif des Amazighs de France pour le Changement Démocratique au Maroc (CAFCDM), a tenu un rassemblement, place de la Madeleine.

En Allemagne, à Cologne, le 21 février 2014 à l’occasion du troisième anniversaire du « Mouvement du 20 Février » un autre rassemblement a été organisé par des militants issus du Mouvement 20 février Europe en solidarité avec Siham BYAH JIHAD.

En Belgique, un rassemblement s’est tenu le 1er mars 2014 à l’initiative du Mouvement du 20 février – Belgique, avec le soutien du CAFCDM, de l’AMDH-Belgique, du Parti Socialiste de Lutte (PSL) et du Collectif des Militants du Maroc de l’Immigration d’Action. Des courriers ont été envoyés aux ambassadeurs des Etats-Unis à Paris et à Bruxelles.

Nous saluons toutes celles et tous ceux, organisations, militants, journalistes…, qui ont participé et soutiennent Siham qui a osé franchir les barrières imposées par des régimes d’un autre âge. Nos seules armes sont la solidarité et la détermination. Nous continuerons à soutenir Siham et son enfant. Faisons de son exemple un combat pour un monde meilleur épris de justice et de dignité.

 

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