La liste du gauche du P-SOL à 10% dans les sondages

Elections présidentielles au Brésil

Lorsque Lula, le candidat du Parti des Travailleurs (PT) a été élu Président du Brésil à la fin 2002, les travailleurs de ce pays ont été gagnés par l’espoir que, pour la première fois, il y aurait une politique en faveur des travailleurs et des pauvres. Mais Lula a estimé plus important de satisfaire les exigences du monde des entreprises et de la finance que de répondre aux attentes des travailleurs et des paysans pauvres.

Els Deschoemacker

Une première épreuve de force a eu lieu avec la lutte contre la réforme des pensions, qui a mené à des appels à la formation d’un nouveau parti des travailleurs. A peine un an plus tard, le Parti pour le Socialisme et la Liberté (P-SOL) voyait le jour. Quatre parlementaires exclus du PT en raison de leur opposition à la réforme des pensions ont été à la base du P-SOL. En comparaison avec d’autres pays d’Amérique latine, la situation est restée relativement calme au Brésil. Cette relative stabilité a été assurée en grande partie par une croissance économique reposant sur les exportations et par le soutien apporté au gouvernement par la CUT, la principale fédération syndicale. Mais, malgré cette croissance limitée, les annonces de licenciements de masse se sont succédées. De grandes entreprises comme Volkswagen préparent des licenciements. La compagnie aérienne Varig a déjà supprimé 9.000 de ses 11.000 emplois.

Mais, s’il n’y a pas eu de mouvements de masse comme dans d’autres pays, le deuxième mandat de Lula ne sera pas aussi calme. Son parti a été impliqué dans divers scandales et la politique néo-libérale du gouvernement a gravement porté préjudice au parti.

Lula reste nettement en tête des sondages mais le potentiel pour un mouvement de protestation de grande ampleur est très grand. Ce potentiel s’exprime en partie par les scores que les sondages d’opinion promettent au P-SOL pour les élections présidentielles. La candidate du P-SOL, Helena Heloïsa, obtiendrait entre 9% et 12% au niveau national. A Rio de Janeiro, elle talonnerait Lula (19% pour lui contre 18% pour Helena).

Des dangers guettent pourtant aussi le P-SOL. La pression s’y fait sentir pour affaiblir le programme et l’adapter à ce qui est possible dans le système actuel. Le patronat ne sera pourtant pas disposé à faire beaucoup de concessions. Socialismo Revolucionario, notre organisation soeur au Brésil, est active au sein du P-SOL et y milite pour faire du P-SOL un parti de lutte doté d’un programme socialiste conséquent.

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