Un beau succès pour une manifestation antifasciste combative et unitaire

Communiqué de Blokbuster

La campagne antifasciste Blokbuster est très heureuse de pouvoir annoncer la réussite de la manifestation qui s’est tenue hier à Anvers contre l’extrême-droite. Environ 500 jeunes et syndicalistes se sont réunis autour d’une plateforme combative pour manifester dans les quartiers populaires de Berchem, où ils ont pu bénéficier d’un écho très favorable.

Le cortège était très diversifié, avec bon nombre de jeunes au dynamisme extraordinaire ainsi que plusieurs groupes de communautés immigrées, entre autres des groupes de manifestants tamouls, cachemiris ou kurdes. Mais la diversité était aussi le maitre-mot concernant les organisations politiques présentes. En plus de Blokbuster, du PSL et des Étudiants de Gauche Actifs / Actief Linkse Studenten – initiateurs de l’événement – on trouvait également des délégations et membres de Comac (organisation jeune du PTB), de Rood !, du SAP (nom de la LCR en Flandre), des Jongsocialisten, de l’ABVV ou encore de l’Anti-Fascistisch Front et de Steunpunt Antifascisme. Le cortège comprenait également des militants francophones, entre autres des Jeunes Organisés et Combatifs (JOC), de la FGTB, de la CNT-Belgique et des Jeunes Anticapitalistes (JAC). Le service d’ordre a été assuré par les Syndicalistes Contre le Fascisme – Syndicalisten Tegen Fascisme. Nos excuses si nous avons ici oublié un groupe.

La marche de la haine organisée par l’extrême-droite à l’autre bout de la ville n’a par contre pas été un grand succès, avec 150 participants à peine. La seule figure d’importance du Vlaams Belang présente était Peter Huybrechts, parlementaire pour le parti d’extrême-droite jusqu’au 25 mai prochain. Le chauffeur de Filip Dewinter, porte-parole du VB, était présent, mais son patron a brillé par son absence. Quelques membres des Autonome Nationalisten (nationalistes autonomes) ont servi à remplir quelques trous dans leur cortège. Il faut dire que si la campagne du NSV avait excellé sur un point, c’était par son manque de dynamisme. C’est bien entendu une excellente chose.

Nous n’avons toutefois pas à nous réjouir trop vite. A travers toute l’Europe, dans l’actuel contexte de profonde crise du capitalisme, nous constatons que l’ouverture est grandissante pour les idéologies de division et de haine. Lors des prochaines élections européennes, le 25 mai, le risque est important de voir débarquer au Parlement européen des dizaines d’élus populistes de droite ou même ouvertement néonazis. Les sondages prédisent ainsi l’obtention de 18 élus pour le FN français, de 20 pour le parti populiste britannique UKIP, de 5 pour le Parti de la liberté néerlandais (PVV) mais aussi de plusieurs sièges pour des formations néofascistes comme le NPD allemand (un siège), le Jobbik hongrois (4 sièges) ou encore Aube Dorée (2 sièges). L’exemple du FN français est particulièrement important, car ce parti s’est retrouvé dans les cordes durant un moment à l’instar de ce que vit aujourd’hui le Vlaams Belang. Il avait notamment été dit que la ‘‘droite respectable’’ avait balayé le FN. Toujours est-il que dans les faits, la politique de Sarkozy & Co n’aura au final fait qu’ouvrir encore plus la voie au FN.

Le terreau est fertile en Europe pour le développement de l’extrême-droite. Le taux de chômage des jeunes est ainsi de 60% en Grèce, et le taux de pauvreté y est de 35%. Cette croissance continue des problèmes sociaux – qui ne prend bien entendu pas place qu’en Grèce – ouvre la voie à la recherche de boucs émissaires. A Anvers aussi, le nombre de jeunes qui se sont retrouvés au CPAS a augmenté de 12% sur la dernière année uniquement. Le taux de chômage des jeunes a également augmenté de 25% ! Face à cette situation, les partis établis ne réagissent que par la répression pour éviter tout débordement consécutif à l’ampleur des problèmes sociaux. A Anvers, le recours aux Sanctions Administratives Communales est par exemple proprement affolant. Si nous voulons lutter efficacement contre l’extrême-droite, nous devons également nous en prendre à ce contexte. Là où l’extrême-droite tente d’instrumentaliser la colère par une logique de division et de repli identitaire, nous insistons sur ce qui nous unit : la lutte pour le droit d’avoir un bon travail avec un bon salaire, de bonnes conditions de travail et un avenir qui ne se résume pas à une vie de sacrifices. C’est de là que provient notre slogan : ‘‘des emplois, pas de racisme !’’

Ce point de vue a évidemment été renforcé par le succès de la manifestation. Nous sommes d’ailleurs très contents que cela ait pu se produire dans l’unité, autour d’un véritable front antifasciste. Cela fut notamment exprimé par les diverses prises de parole à la fin de la manifestation : par Geert Cool (porte-parole de la campagne Blokbuster), par un porte-parole de la communauté tamoule, par Mathias des Etudiants de Gauche Actifs, par Jos D’Haese de Comac et du PTB ainsi que par Thomas Englert des Jeunes Organisés et Combatifs (JOC).

Quant à la suite, il est évident que la résistance antifasciste sortirait grandement renforcée par la constitution d’un front de résistance contre l’austérité une fois les élections passées.

Ce n’est qu’un début, continuons le combat ! No Pasaran!

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