Sexisme: Il est temps de passer à la contre-offensive!

Le chocolat, les voyages, les vêtements, les réfrigérateurs, les téléviseurs, les céréales, les téléphones,… Toutes ces marchandises ont toutes quelque chose en commun: pour les vendre on dépense des milliards en publicité. Avec un seul but: le profit! Pas besoin de savoir quels sont les besoins réels de la population, les entreprises les créent. Vive la culture de consommation! Chaque jour les journaux, la télévision, la publicité,… nous disent quel shampoing utiliser pour que notre vie soit parfaite.

Marijke Decamps

Mais ce n’est pas la seule chose que ces agences de pub ont compris: le sexe fait vendre. Pour chaque produit il y a au moins une marque qui utilise le corps féminin pour accroître les chiffres de vente.

Mais il n’y a pas seulement le fait que le sexe fait vendre, le commerce du sexe connaît une réelle explosion. La presse érotique, les cassettes porno dans les magasins de vidéo (et aujourd’hui même dans les supermarchés), porno sur internet, le tourisme sexuel, le commerce des femmes et enfants de l’Europe de l’Est, la prostitution,… sont des secteurs qui rapportent. L’industrie du sexe, légal et illégal, rapporte plus que le commerce de drogues ou d’armes. Et ce sont de grandes multinationales qui récoltent les gigantesques profits qui en sont issus. Un exemple de grand fournisseur de porno parmi tant d’autres: le patron de la chaîne de vêtements suédois H&M, qui emploie des enfants dans ses ateliers de production de par le monde.

Les femmes ne sont pas des objets

Cette invasion d’images sexuelles crée une image faussée de la femme: comme si elles se réduisaient à des fonctions sexuelles! Au lieu d’un être humain le rôle des femmes est réduit à celui d’objet sexuel. Dans cette image la sexualité féminine n’est qu’une marchandise à vendre et à acheter. Bien sûr, la discrimination à l’égard des femmes ne se limite pas à cet aspect. C’est cependant une de ses expressions et l’impact sur la société n’est pas innocent. Une enquête dans les banlieues de Paris, l’année 2000, a montré qu’une majorité de jeunes musulmans français pense que si une femme dit « Non » cela veut dire « Oui » et que la douleur est normale et même désirée dans les rapports sexuels. Il y a aussi une grande banalisation du viol. A Edimbourg la moitié des hommes ont déclaré dans une enquête que le viol est acceptable dans certaines conditions. Un sur dix disait même qu’il le ferait s’il était sûr de ne pas en subir les conséquences. Qu’il y ait en même temps des mesures d’austérité dans l’enseignement et que l’éducation sexuelle soit réduite à sa plus simple expression joue aussi dans tout cela.

La situation des femmes aujourd’hui

La situation des femmes aujourd’hui est peu enviable. Les femmes trouvent plus difficilement un emploi, elles sont exclues plus rapidement des allocations et ne gagnent en moyenne que 70% du salaire des hommes. Une étude récente montre qu’au Pays-Bas seulement 38% des femmes qui travaillent ont une indépendance financière. C’est la base réelle de l’oppression, qui va sans doute encore s’accroître sous l’influence de la crise économique. C’est d’ailleurs aussi un moyen stratégique de diviser pour régner dans le système capitaliste. En payant les femmes systématiquement moins que les hommes souvent même pour le même emploi les patrons divisent la classe ouvrière et mettent sous pression les salaires de tous les travailleurs.

Lutter contre le sexisme, c’est lutter contre le capitalisme

Le fait que le sexisme soit plus toléré que le racisme est l’expression du recul de la situation des femmes dans la société capitaliste. Dans les années 60 et 70 le sexisme, y compris dans la publicité, provoquait des réactions. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. La chute du Mur de Berlin et l’offensive idéologique de la bourgeoisie qui s’en suivit a paralysé beaucoup d’organisations. Une des conséquences est que, quand on veut s’attaquer au sexisme, on est rapidement mis dans le camp des conservateurs et des bigot(te)s. Comme si nous n’étions pas en faveur d’une attitude plus ouverte en matière de sexualité. Aux EtatsUnis, les cités universitaires sont des lieux fort peu sûr pour les jeunes femmes, car les viols y sont monnaie courante. On estime qu’il y a un viol par jour et par campus. Mais si les victimes portent plainte (ce qui représente seulement 1,7%), cela reste dans la plupart des cas sans conséquences. Mais si Janet Jackson dévoile un sein nu, cela devient alors un scoop national et international.

Il est grand temps de passer à la contreoffensive afin de re-gagner pas à pas le terrain perdu. C’est ce que nous voulons faire avec notre campagne dès mars dans les différentes universités, en s’attaquant notamment à l’avalanche d’affiches sexistes pour les fêtes étudiantes. Nous ne pouvons pas mener cette lutte seules. C’est ensemble que nous vaincrons.

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