20 mars : manif anti-NSV à Anvers
Ce 20 mars, nous manifestons à Anvers en opposition à la marche de la haine organisée chaque année par le NSV, l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang. Cette année, ces petits néonazis auront quelques fidèles supporters en moins puisque quatre militants de BBET (1) ont été condamnés à des peines de prison début février pour racisme, négationnisme et faits de terrorisme. Voilà le genre de personnage que l’on trouve dans les rangs de la manifestation du NSV.
Tous les membres du NSV ne sont pas des néonazis fanatiques comme ceux de Blood & Honour. Toujours est-il que la marche du NSV est un lieu de rassemblement pour ces néofascistes dangereux. Cela a d’ailleurs – de façon très explicite – encore confirmé lors du procès des militants de Blood&Honour. Le dossier judiciaire indique que Tomas Boutens – principal inculpé et organisateur central de la branche flamande de Blood & Honour – s’était rendu chez un autre néonazi à son retour du Kosovo (où il était présent en tant que militaire belge) pour y rechercher des matraques qu’il comptait revendre dans le cadre de la manifestation du NSV…
Ces néonazis s’en sont encore tirés à bon compte, Tomas Boutens écopant d’une peine de quatre ans. Et si le tribunal a jugé qu’il s’agissait de néonazis dangereux, il a tout de même été décidé de leur rendre une partie de leurs armes afin qu’ils puissent régulariser leur situation ! Le tribunal a donc réarmé des néonazis considérés comme dangereux. Cherchez la logique…
Tomas Boutens manquera à l’appel cette fois-ci, mais le cercle étudiant d’extrême droite peut compter sur d’autres soutiens. Le porte-parole du Vlaams Belang, Filip Dewinter, est par exemple un habitué des manifestations du NSV. Et quand bien même le parti raciste n’est pas au mieux de sa forme électorale, ce serait une grosse erreur de considérer que le danger de l’extrême droite est passé.
Le Vlaams Belang a remporté élection sur élection 20 années durant. L’autorité des partis traditionnels n’a cessé de s’affaiblir, au point que le phénomène n’a jamais été aussi important qu’aujourd’hui et est principalement reflété par l’essor de la N-VA. Mais si la N-VA a su causer l’effondrement électoral du Vlaams Belang, nous ne devons pas être aveugles : l’extrême droite semble parfois avoir les neuf vies d’un chat ! En France, Sarkozy avait lui aussi siphonné un temps les voix de l’extrême droite, mais nous voyons aujourd’hui le FN et Marine Le Pen caracoler en tête des sondages.
Le Vlaams Belang est désespérément à la recherche de l’attention médiatique et veut revenir sur le devant de la scène. Une campagne est à peine lancée qu’une nouvelle est déjà frénétiquement préparée. Cette frustration se retrouve également à la base du parti. De jeunes radicaux, un peu à la marge, peuvent passer des paroles à l’acte et adopter des méthodes plus musclées contre des opposants politiques ou des personnes qui n’ont pas la ‘‘bonne’’ couleur de peau.
Les préjugés racistes sont, hélas, loin d’avoir disparu et, dans ce contexte de crise et de pénuries sociales (logement, emploi,…), l’extrême droite peut instrumentaliser la colère en pointant du doigt des boucs émissaires. La meilleure riposte, c’est de s’en prendre à ce terreau et d’organiser un front de résistance contre l’austérité et pour un meilleur avenir pour tous. Voilà pourquoi la manifestation antifasciste contre le NSV du 20 mars prochain a pour slogan essentiel ‘‘Des emplois, pas de racisme’’. Cette manifestation dénoncera donc également la politique de droite menée à Anvers sous le mayorat de Bart De Wever.
(1) Bloed, Bodem, Eer en Trouw – Sang, Sol, Honneur et Fidélité, branche flamande du réseau néonazi international Blood & Honour)