Le 8 octobre, le Mouvement pour une Alternative Socialiste se présente dans un nombre limité de communes. Nous voulons en effet prendre suffisamment de temps et de moyens pour préparer la Conférence pour Une Autre Politique du 28 octobre. Notre campagne sera avant tout centrée sur la nécessité de véritables emplois pour tous, de logements décents à des prix accessibles et de services publics de qualité. Le MAS/LSP présentera des listes à St Gilles, Schaerbeek, Ixelles, Wavre, Liège, Mons, Gand, Anvers, Keerbergen et Malines.
De véritables emplois pour tous = assez de statuts bidon, d’ALE et d’interim
Au cours des 25 dernières années, des dizaines de milliers d’emplois stables ont été perdus à cause du démantèlement des services publics et de la ruine des secteurs industriels. Les nouveaux emplois créés sont de plus en plus des emplois qui n’offrent pas un salaire décent et presque aucune sécurité. Selon le Conseil National du Travail, 80% des emplois créés en 2001 étaient des emplois à bas salaire, temporaires ou à temps partiel.
En outre, la pression sur les chômeurs augmente à cause de la multiplication des contrôles et de la relance par les partis flamands de la discussion sur la limitation des allocations de chômage dans le temps. Le but est de contraindre les chômeurs à accepter des emplois précaires à bas salaire.
De cette manière, les partis traditionnels rejettent la responsabilité du chômage sur les chômeurs eux-mêmes. Sur cette base, les chômeurs deviennent une cible pour les attaques bien que nos allocations soient parmi les plus basses en Europe et que, pendant ce temps, les profits des entreprises belges battent des records.
Le MAS se bat pour le droit pour tous à un emploi décent, à temps plein et bien rémunéré. Cela est possible à travers la repartition du travail. Un conseil communal réellement socialiste pourrait montrer l’exemple en appliquant une baisse radicale du temps de travail, sans perte de salaire et avec embauche compensatoire pour le personnel communal.
Des logements à prix accessible, arrêt des projets de prestige, non à l’arnaque privée dans le logement social
Le manque de logements décents et à prix accessible est la cause la plus importante de pauvreté après le chômage. A Bruxelles, la moitié des citoyens dépense plus de 40% de son revenu pour le logement. Partout, les prix du logement sont en hausse par rapport aux salaires et aux allocations. Ce sont les couches les plus pauvres et les plus vulnérables qui paient la note.
Il y a beaucoup trop peu d’investissements pour améliorer cette situation. Par contre, les autorités sont prêtes à dépenser des dizaines de millions d’euros pour des projets de prestige – créer une esplanade monstrueuse devant la nouvelle gare TGV de Liège, construire une fontaine sophistiquée sur la grand’place de Mons ou supprimer le revêtement routier d’une rivière à Gand – destinés à attirer des touristes et des couches plus aisées vers les centres des villes. Des projets de prestige qui partout sont évidemment financés par nos impôts.
Pour nous, il n’y a qu’une solution : un programme massif de construction de logement sociaux, qui provoque une pression à la baisse sur les prix de l’immobilier privé. Cette tâche devrait revenir au secteur public car le secteur privé n’investit que si l’affaire est rentable. Réaliser des profits signifie des loyers plus élevés et moins de moyens pour la construction et l’entretien des bâtiments.
Le MAS se bat pour de véritables logements sociaux de bonne qualité et avec des loyers qui représentent au maximum 20% du revenu familial, construits par les autorités communales et financés par des moyens publics. Ce n’est pas l’argent qui manque, les projets de prestige le montrent.
Pour des services collectifs. Non au ‘chacun pour soi’. Sécurité = services publics de qualité avec suffisamment de personnel
Cette année, on a beaucoup parlé de la »violence inutile » avec les assassinats de Joe, de Stacy et de Nathalie. Les cas qui ont fait la une des médias ne sont que le sommet de l’iceberg. Les drames familiaux se succèdent, la violence domestique augmente de jour en jour, les agressions dans le trafic sont devenus monnaie courante.
La cause principale du durcissement de la société réside dans le durcissement du marché de travail: la peur de perdre son travail, la pauvreté croissante, un taux de chômage élevé qui est devenu structurel,… tout cela fait que des couches plus importantes sont marginalisées et retombent dans l’isolement social sous l’effet du manque de perspectives dans l’avenir. Les vagues d’assainissement des 25 dernières années ont fait des trous énormes dans le tissu social. Les classes sont bourrées, les enseignants sont surchargés, le postier n’a plus de temps de discuter avec les gens, pas plus que l’infirmière à l’hôpital. L’augmentation de l »’efficacité » et de la productivité qui est exigée des salariés des services publics fait aussi que leur rôle social a été assassiné.
Outre le manque de personnel dans les services existants, un tas de services qui pourraient soutenir le tissu social font défaut. Il n’y a pas assez de capacités d’accueil pour les enfants et de détente pour les jeunes, pas assez de possibilités de soins et d’accompagnement à domicile pour les personnes malades, handicapées ou âgées, pas assez de lieux de rencontre où les voisins puissent faire connaissance,…
Une société où existent tant de pénuries est une société qui devient de plus en plus dure. Et où des rivalités et des conflits grandissent pour s’attribuer le peu de moyens disponibles: entre jeunes et plus âgés, entre hommes et femmes, entre Belges et immigrés et même au sein des communautés immigrées entre les nouveaux venus et ceux qui sont là depuis plus longtemps…
Il n’y a pas de solution tant qu’une élite riche accapare toutes les richesses
Mais les véritables profiteurs ne se trouvent pas parmi les salariés ou les allocataires – quelle que soit leur origine – mais parmi les actionnaires des grandes entreprises et des banques qui entassent de plus en plus de richesses. Avec les profits annuels des 97 entreprises cotées en Bourse en 2005 (18 milliards d’euros), on pourrait créer 700.000 emplois par an. Beaucoup de jeunes, Belges ou immigrés, qui aujourd’hui semblent être destinés à devenir des petits voyous ou des chômeurs marginalisés, pourraient se voir offrir une place dans la société à travers un programme d’emplois dans les nouveaux services publics à mettre sur pied.
Le MAS pense que la richesse qui est créée par les salariés doit revenir à la société entière et non pas dans les poches des actionnaires. La nationalisation des secteurs-clés de l’économie est un premier pas nécessaire. Le MAS se bat pour un socialisme démocratique, qui est pour nous la seule façon de garantir que la production soit organisée en fonction des besoins de la majorité de la population et non en fonction des profits de quelques-uns.