15 mars : manifestation contre la répression

Stop à la répression ! Pour le droit à mener des actions

Manifestation ce 15 mars, à 15h, Place Fontainas à Bruxelles

À l’occasion des Jeux olympiques d’Hiver, les politiciens traditionnels se sont bousculés au portillon pour condamner la répression et l’homophobie en Russie. Une belle hypocrisie au moment où eux-mêmes restreignent le droit à mener des actions. Si cela devait dépendre de nos Poutine locaux, ceux qui disposent d’un portefeuille bien garni seraient bientôt seuls à pouvoir encore mener des actions de protestation.

La folie des SAC (Sanctions Administratives Communales) est déjà bien connue, des amendes absurdes et arbitraires. Mais ce système est également utilisé pour brider la contestation. Les autorisations pour mener une action connaissent des conditions sans cesse plus drastiques et, sans autorisation, chaque participant peut écoper d’une amende SAC. Si nécessaire, il est encore possible de coffrer tout le monde et de leur coller une “taxe combi”. Ce n’est pas un scénario catastrophe, mais une réalité de plus en plus fréquente.

Le ministre de la Défense Pieter De Crem, alias Crembo, n’a ainsi pas hésité à poursuivre des militants qui avaient mené des actions devant son cabinet ! Des activistes de “Vredesactie” (Action pour la Paix) avaient protesté contre la participation belge à la sanglante guerre en Afghanistan. Conséquence : procédure judiciaire, car ils avaient utilisé de la peinture lavable rouge pour illustrer le sang que le gouvernement belge a sur ses mains.

De Crem n’a pas digéré cette action datant de novembre 2008. Il a introduit une plainte parce que l’État belge aurait subi un préjudice. Deux militaires ont passé 4 heures 30 à faire disparaître le sang factice. Ils ont utilisé, pour ce faire, 1,36 litre d’essence (0,6 euro) avec leur voiture et le nettoyeur à haute pression a consommé 10,3 litres par minute. En résumé : le ministre exigeait 233,86 euros, soit environ autant que ce que son avocat a exigé d’être payé de l’heure. Compensation ? Non, intimidation et répression !

Même le tribunal a trouvé que la poursuite allait trop loin, le procureur a lui-même demandé l’acquittement. Le jugement sera prononcé le 13 mars prochain. Pour De Crem, ce n’est pas l’indemnisation du “dommage” qui est en jeu, mais une tentative de créer un précédent et de continuer à restreindre la possibilité de mener des actions. Il s’agit de criminaliser la protestation en assurant que quiconque s’oppose à la politique menée par les autorités se voit imposer le silence. Ce sera peut-être un coup dans l’eau pour cette fois-ci, mais une nouvelle étape a été franchie pour remettre en cause le droit de mener des actions.

Les JOC (Jeunes Organisés et Combatifs, anciennement Jeunesse Ouvrière Chrétienne) profitent, depuis déjà quelques années, de la journée internationale de lutte contre les violences policières (le 15 mars) pour organiser une manifestation à Bruxelles dénonçant les violences policières et la répression. Au vu du nombre croissant d’amendes SAC et d’autres exemples d’interventions répressives, une telle protestation est plus que nécessaire.

Le capitalisme est en crise et il menace toutes les conquêtes du mouvement des travailleurs, y compris les droits démocratiques. Nous devons défendre ces droits démocratiques de la même manière qu’ils ont été arrachés : en luttant et en construisant un rapport de forces. Faisons en sorte que la manifestation du 15 mars y contribue !

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