A Anvers, quatre écoles communales viennent de fermer leurs portes pour insalubrité, un exemple extrêmement flagrant de l’ampleur du sous-financement général de l’enseignement. Nous en avons discuté avec un délégué syndical de la CGSP-Enseignement dans l’enseignement communal.
Comment peut-on en arriver à une telle situation ?
Les bâtiments de l’enseignement communal datent principalement des années ’50 et ils n’ont jamais été rénovés. Imaginez qu’un ménage ait fait pareil pour sa maison ! Pendant longtemps, l’idée qui prévalait était que pour donner cours, il suffisait d’avoir des craies et un tableau noir.
La lamentable situation actuelle provient de ce manque chronique de moyens. Les conséquences de ces pénuries se sont accumulées au fil des ans jusqu’à l’inspection qui a fait fermer les écoles en question, en décembre dernier. Ceci dit, les choses auraient pu aller bien plus loin ! En effet, seules 10 écoles communales ont été inspectées, et quatre d’entre elles ont reçu un avis négatif.
Mais la réalité de la situation est que la plupart des bâtiments scolaires sont dans un état pire encore. Si l’étude avait porté sur l’ensemble des bâtiments scolaires communaux, il n’est pas exagéré de dire que 200 des 250 bâtiments auraient mis la clé sous le paillasson.
L’annonce de la fermeture de ces quatre écoles a été fort commentée dans la presse néerlandophone, et le collège échevinal a déclaré que les écoles touchées recevraient les moyens nécessaires à leur rénovation. Problème résolu ?
Il semble effectivement que, tout à coup, des moyens existent. Alors que l’argent disponible par législature a été en moyenne d’un million d’euros – une bagatelle quand on sait que cela est censé couvrir l’entretien de 250 bâtiments – 84 millions d’euros sont aujourd’hui tombés du ciel. Mais laisser fermer ces écoles alors qu’il y a déjà une pénurie de places et que des classes en préfabriqués existent un peu partout, ça aurait été un trop gros scandale. Mais de nombreuses écoles sont toujours forcées de faire durer des solutions censées être temporaires comme les bâtiments en préfabriqués, et nous sommes loin d’en avoir fini avec ce genre de problème. Et il faut garder à l’esprit que nous n’avons ici parlé que de l’enseignement communal ! Les conséquences du sous-investissement de l’enseignement sont beaucoup plus larges.