Pour une politique communale vraiment socialiste!

Elections communales

Le 8 octobre auront lieu les élections communales. Chacun pourra donc donner son avis sur la politique menée dans sa commune depuis six ans, mais aussi sur la politique nationale et régionale. Si tous les sondages annoncent un recul général du PS (de 5 à 15% selon les communes), c’est pour une série de raisons qui dépassent de loin le cadre communal, depuis les attaques contre les prépensions l’an dernier aux malversations dans les sociétés de logements sociaux, en passant par les révélations qui se multiplient sur les magouilles aux notes de frais et les abus de pouvoir de nombreux élus sans oublier les millions d’euros engloutis dans les cornichonneries de Francorchamps…

Jean Peltier et Katrijn Zaman

Projets de prestige et crise du logement

L a politique néo-libérale menée par les gouvernements national et régionaux n’épargne évidemment pas les communes. Les réformes fiscales, impulsées par les libéraux et soutenues par le PS et le SP.a, ont entraîné une baisse des impôts et donc des rentrées pour l’Etat et les Régions… qu’ils ont répercutées sur les communes. Celles-ci ont répondu en haussant les taxes locales, en réduisant les services publics locaux ou en s’endettant lourdement.

Pour ramener des habitants aisés et des bureaux d’entreprises dans les centre-villes (et, avec eux, de nouvelles rentrées financières), les autorités des grandes villes ont toutes lancé des opérations de rénovation accompagnées souvent de grands projets de prestige. Le résultat est que le fossé se creuse de plus en plus entre les quartiers aisés et des quartiers populaires de plus en plus délaissés. Le million d’euros investis à Gand dans un port de luxe Portus Ganda a fait exploser les prix de logement dans le quartier. La construction de la nouvelle super-gare des Guillemins aura le même effet à Liège. Tandis que la nouvelle et très coûteuse fontaine de la grand’ place de Mons fait grincer les dents de beaucoup d’habitants.

Pour nous, une rénovation de la ville ne peut bénéficier à la population entière si elle ne s’accompagne pas d’investissements massifs dans des logements à prix modeste. Et aujourd’hui cela pose un problème immense. Car le coût du logement explose. L’achat d’une maison familiale sera bientôt hors de portée pour une grande partie des ménages en ville. La plupart des gens sont contraints de conclure des emprunts qui pèse lourdement sur le budget. L’an dernier, le prix d’achat d’une maison a augmenté de 18% en moyenne pour le pays, mais l’augmentation est encore beaucoup plus forte – souvent plus de 30% – dans les grandes villes. Pendant ce temps, 25.000 familles sont toujours sur une liste d’attente pour un logement social à Bruxelles, 40.000 en Wallonie et 74.000 en Flandre.

Une autre politique communale

Quelle politique mènerait un vrai parti de gauche qui aurait à cœur de défendre les intérêts des travailleurs et des habitants ? Pour participer à une coalition, il mettrait comme condition des revendications qui feraient la différence avec la politique actuelle, comme par exemple :

> investir massivement dans le logement social pour fournir des logements à prix abordable et faire baisser le coût des loyers dans le privé ;

> arrêter les privatisations des services publics ;

> développer les services communaux (écoles, maisons de quartier, soins à domicile, propreté, pompiers,…) en y créant de vrais emplois avec des contrats à durée indéterminée et un salaire décent,… ;

> donner la priorité aux transports en commun .

Un tel programme coûterait évidemment de l’argent et irait certainement à l’encontre de la politique gouvernementale. C’est pour cela qu’un parti des travailleurs chercherait en permanence à mobiliser la population, en développant des comités dans les entreprises et les quartiers pour unir militants syndicaux, militants d’autres mouvements (de locataires, de chômeurs, de défense de l’environnement) et habitants.

Ces comités serviraient aussi à contrôler l’action du conseil communal, à mettre en avant de nouvelles revendications en faveur de la population, à répondre aux attaques du gouvernement et du patronat contre le conseil communal.

Une telle politique ne pourrait évidemment triompher durablement si elle restait cantonnée dans une seule commune. Mais elle serait un exemple pour développer la lutte dans les autres communes, ainsi que dans les entreprises et sur d’autres terrains et un encouragement à la lutte globale pour changer la société.

Des fins de mois confortables

En Belgique, être un élu politique garantit des fins de mois pas trop difficiles. Bien sûr, les salaires des bourgmestres sont loin de ceux de Guy Verhofstadt qui touche (salaires et frais divers) 17.725 EUR brut par mois, ce qui le place en sixième position au hit-parade des chefs d’Etat et de gouvernement européens, juste avant Tony Blair.

Mais, depuis le 1er janvier 2001, ils ont bénéficié d’une augmentation de salaire considérable. Le bourgmestre d’une ville de plus de 150.000 habitants gagne 8.320 EUR brut par mois. A cela s’ajoutent un pécule de vacances et un prime de fin d’année considérables et surtout les nombreux bonus qu’apporte la participation aux conseils d’administration d’intercommunales et de sociétés diverses. Ainsi, Frans Beke, bourgmestre de Gand, est membre du conseil d’administration de Dexia. L’an dernier, il a participé à 7 réunions de ce conseil et a été payé pour cela 34.000€ ! Le cumul des mandats aboutit à des résultats incroyables : Gilbert Van Bouchaute, bourgmestre PS de Flémalle, collectionnait jusqu’il y a peu 33 mandats dont 13 rémunérés tandis que Lucien Cariat, échevin (PS lui aussi) de Charleroi gagnait plus que Verhofstadt !

Difficile dans ces conditions de ressentir ce que signifient les fois de mois difficiles pour un ouvrier, un chômeur ou un sans-papiers !

Nous voyons le rôle d’un élu de manière tout à fait différente. Le rôle d’un élu au service des travailleurs n’est pas seulement de siéger au parlement ou au conseil communal. Il doit aussi être aux portes des entreprises avec les travailleurs en grève, dans la rue avec les sans-papiers qui manifestent, sur le terrain avec les locataires qui s’organisent,… et relayer ces luttes et ces revendications là où il est élu. De plus, tous nos candidats s’engagent, s’ils sont élus, à ne vivre qu’avec le salaire moyen d’un travailleur. Le surplus de leur indemnité sera versé pour soutenir les luttes. C’est d’ailleurs ce que fait notre camarade Joe Higgins, élu au parlement en Irlande.

Pour une alternative vraiment socialiste

Lors des élections communales, il n’y aura pas encore une alternative large à gauche à l’échelle du pays. Le Mouvement pour une Alternative Socialiste (LSP en Flandre) participera donc à ces élections pour donner une voix à la résistance contre la politique néo-libérale au niveau national comme local et pour mettre en avant une politique qui défende les intérêts de la majorité de la population sur base d’un programme vraiment socialiste.

Nous nous présenterons dans les quatre villes principales du pays : Liège, Bruxelles, Anvers et Gand, ainsi que dans une série de plus petites villes. Notre objectif n’est pas électoral, nous savons que nous n’allons pas réaliser une percée et nous ne voulons pas entretenir d’illusions. Par contre nous voulons construire nos propres forces et paralèlement populariser la nécessité d’un nouveau parti large des travailleurs.

Si vous êtes d’accord avec ces idées, votez pour nous… et surtout engagez-vous avec nous! Ensemble nous pourrons construire une alternative de gauche à la politique de droite dominante.

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