Enseignement flamand : Vandenbroucke ne cède pas
Malgré une résistance importante parmi les étudiants et les enseignants, le ministre de l’enseignement flamand Vandenbroucke (SP.a) reste déterminé à faire passer ses plans de restructuration de l’enseignement supérieur.
Vandenbroucke veut faire émerger une ou deux universités d’élite (Louvain et Gand) capables de « jouer dans la cour des grands » au niveau européen en attirant subsides, étudiants et profs de premier rang et, dans le même mouvement, réduire les autres universités à un statut « local » (avec moins d’ambitions et surtout moins de subsides). Quant aux Hautes Ecoles, elles seraient satellisées autour des universités selon la même logique. Au départ, Vandenbroucke voulait augmenter les subsides de Gand et Louvain et réduire ceux des autres. Sous la pression des manifestations, il a cependant dû faire des concessions. Il a ainsi obtenu 51 millions d’euros supplémentaires du gouvernement flamand afin qu’aucune institution, mise à part la KUB (Université Catholique de Bruxelles), ne perde de moyens.
Dans le projet initial de Vandenbroucke, le financement des univs et des Hautes Ecoles devait se faire désormais en fonction du nombre d’étudiants réussissant leur année (output) et non plus du nombre d’étudiants inscrits (input). VDB a fait une – microscopique – concession en acceptant de maintenir l’ancien système pour la première année d’étude (1ère baccalauréat). Quant à la suppression de certaines orientations, elle est maintenant du ressort des institutions elles-mêmes, mais le ministre pourra toujours s’en mêler si la « rationalisation » n’est pas « suffisante ».
Malgré ces « concessions », les fondements de la réforme demeurent les mêmes. Le problème central reste toujours le manque général de moyens pour l’enseignement supérieur. Dans cette situation de pénurie, la concurrence entre les institutions pour disposer plus de moyens sera de plus en plus aiguë. Ensuite, le critère de l’ « output » va obliger toutes les institutions à privilégier les étudiants susceptibles de réussir leur année au détriment de ceux – étudiants qui doivent travailler en même temps, boursiers,… – dont on peut supposer à l’avance qu’ils auront des difficultés pour réussir leur année de cours en un an.
Enfin, les universités et les écoles vont être amenées à faire payer une partie de plus en plus grande des frais par les étudiants et leur famille. Ainsi, le financement du 3e cycle (Master-après-master) ne sera plus pris en charge par la Communauté (et sera donc à charge de l’étudiant via un minerval astronomique), le financement pour une année complémentaire après le baccalauréat mais hors-master sera diminué de moitié, des santions contre les étudiants qui échouent trop souvent seront introduites,…
Le nouveau plan de Vandenbroucke a déjà été accueilli négativement par la CGSP-Enseignement flamande. Sur base d’une motion de la délégation de la VUB, la centrale s’est prononcée contre le plan et en faveur d’actions. Elle a notamment envisagé une manifestation de l’enseignement supérieur le 25 octobre à Leuven, mais aussi la possibilité d’appeler à une grève de tout le personnel de tous les niveaux de l’enseignement le 6 octobre.
Nous soutenons activement l’idée d’une telle grève le vendredi précédant les élections communales. Ce serait sûremement un signal puissant pour revendiquer plus de moyens pour l’enseignement et pour souligner l’unité du personnel, des lycéens et des étudiants.
Il nous faut plus de moyens publics pour l’enseignement!
En 1980, le gouvernement dépensait encore 7 % du PIB pour l’enseignement. Entretemps, ce pourcentage a chuté à 4,9 %. A cause de la « correction » des moyens de fonctionnement, les Hautes Ecoles perdront 35 millions d’euros et les universités 38 millions en 2006. Afin d’offrir un enseignement de qualité, il faut plus de moyens. Le retour à 7 % du PIB serait un bon début !