Des non-dits fort révélateurs…

Congrès FGTB

Les 8 et 9 juin, la FGTB a tenu son congrès statutaire. C’est devenu un congrès de succession qui a définitivement clôturé la phase de transition qu’a connue le syndicat après le départ de l’ancienne présidente Mia De Vits. Après avoir dirigé la FGTB pendant deux ans, Xavier Verboven et André Mordant partent à la retraite. Rudy De Leeuw est élu comme nouveau président et Anne Demelenne comme nouvelle secrétaire générale. Le mandat du Secrétariat fédéral a été reconduit avec Eddy van Lancker comme nouveau venu.

Par un délégué FGTB

Lors du premier jour du congrès, les délégués ont débattu des différentes résolutions soumises au congrès. Peu d’interventions sont venues de la salle. Le fait que tous les amendements ont été discutés, approuvés ou rejetés au préalable par le bureau de la FGTB est significatif.

La plupart des résolutions étaient prévisibles, elles devaient être ‘réalisables’. Les sujets qui vivent le plus auprès des militants et des délégués n’étaient pas abordés ou à peine. Les relations avec le SP.a et le PS, le rejet de la norme salariale et le maintien de l’index sont des thèmes qui sont à l’agenda de la fin de l’année. Des résolutions et des positions claires sur ces sujets auraient pu renforcer les futures mobilisations d’automne.

La FGTB s’engage à prendre en charge la lutte des sans-papiers et le congrès a affirmé qu’il n’y a pas de place dans le syndicat pour les membres et les militants d’extrême-droite. La FGTB va aussi mettre sur pied une campagne pour défendre les libertés syndicales et le droit de grève.

Le deuxième jour, Xavier Verboven et André Mordant ont amplement revisité la période passée et la salle les a largement acclamés. Malgré l’ovation, beaucoup de délégués maugréaient.

Verboven a désigné le rejet par la base du projet d’accord sur l’AIP de 2005 comme un ‘désenchantement personnel’. On a parlé également de la lutte récente contre le Pacte des Générations et on a fait référence à la grève de la FGTB du 7 octobre, tout comme à la manifestation en front commun du 28 octobre. Le fait que des dizaines de milliers de militants et de délégués aient subi un ‘désenchantement’ beaucoup plus profond dans les jours et les semaines qui ont suivi a été totalement ignoré au congrès.

Avec Rudy De Leeuw, la FGTB a opté pour une figure de consensus au sommet. Le nouveau président a dû démissionner en tant que membre SP.a du conseil communal à Denderleeuw. De Leeuw devra faire ses preuves dans les mois à venir, notamment dans les discussions sur les salaires.

Les présidents de la Centrale Générale et de l’Alimentation se sont prononcés contre les salaires exorbitants et contre les augmentations de salaires pour les managers dans une période où le patronat souhaite imposer à tous une modération salariale. Les négociations pour un nouvel AIP seront dures. Depuis des mois, la Fédération des Entreprises de Belgique et l’Union des Classes Moyennes font campagne dans les médias pour imposer un agenda de modération salariale et de précarisation accrues. Les entreprises restructurent et licencient pour augmenter encore davantage leurs profits.

Face à cela, plus que jamais, il nous faut une FGTB unie et mobilisatrice qui engage la lutte sur base d’un programme de revendications offensif. Consulter et mobiliser la base doivent être les axes centraux afin d’éviter de nouveaux désenchantements comme après l’arrêt des actions contre le Pacte des Générations.

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