Leurs profits explosent, pas nos salaires!

Le Bel 20 regroupe les 20 principales sociétés cotées à la Bourse de Bruxelles. Et les 20 patrons les mieux payés aussi, chacun d’entre eux percevant en moyenne 1,75 million d’euros par an. Le salaire des membres de la direction des entreprises du Bel 20 a augmenté de presque 10% en 2005.

Salaires des managers: + 12% en 1 an

Bénéfices des entreprises: + 25%

Part des salaires dans le PNB: -10%

Pouvoir d’achat des travailleurs en 20 ans: -2%

Pour défendre les hauts salaires des top managers, Karel Vinck, ancien administrateur délégué d’Umicore et de la SNCB, a déclaré qu’« un manager en Europe sait ce que gagne son collègue en Amérique et ne veut pas recevoir moins ». Mais quand on discute de nos salaires, ce n’est pas avec les salaires américains qu’on fait la comparaison mais avec ceux d’Europe de l’Est ou d’Asie !

Vinck dit que les super-salaires sont raisonnables parce que “le job d’un manager est devenu beaucoup plus difficile” et que “c’est logique que les gens qui prennent une telle tâche sur eux doivent être payés plus.”

Cette logique n’est jamais utilisée dans le débat sur les salaires des travailleurs. Ici, on parle tout le temps du “handicap salarial” provoqué par la concurrence exercée par les pays à bas salaires. Et on ne tient jamais compte de l’augmentation de la productivité des travailleurs, qui fait que la pression au travail est devenue plus forte sur chacun. Tout cela permet aux patrons de dire qu’il n’est pas “logique” que les travailleurs soient “payé plus” et que cette revendication est immédiatement dénoncée comme “conservatrice” !

L’actuelle explosion des profits ne se limite évidemment pas aux cadres de (très) haut vol. Les actionnaires, eux aussi, se frottent les mains. Les profits des entreprises ont augmenté en Belgique de près de 25 % en un an selon la Banque Nationale. Pendant ce temps, la pauvreté augmente. 15% des Belges vivent en-dessous du seuil de pauvreté et 6% des travailleurs en Belgique sont pauvres.

La part représentée par les salaires dans le Produit Intérieur Brut (l’ensemble des richesses créées par le système économique) n’a cessé de reculer au cours des 20 dernières années (10% en moyenne pour les pays développés). Les salaires des travailleurs ont progressé bien moins vite que la production. C’est ce qui a permis aux

Hypocrisie sur les hauts salaries

Verhofstadt prépare un super-conseil des ministres consacré au maintien de la compétitivité pour la mi-juin. Objectif de l’opération : geler les salaires des travailleurs.

A l’occasion du 1er Mai, le parti socialiste flamand (SP.a) a critiqué les très hauts salaires des managers tandis que le PS a plaidé pour la « transparence » en matière de hauts revenus.

En faisant semblant de s’en prendre aux très gros salaires, les partis socialistes préparent la discussion sur la modération salariale. Des concessions symboliques demandées aux top managers (par exemple la limitation de leurs allocations de préavis à l’équivalent de deux années de salaire) vont être utilisées pour imposer la “modération” à tous les autres travailleurs. Préparer une politique antisociale avec un discours apparemment social, voilà bien l’hypocrisie des partis « socialistes » !

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