Rapprochement en trompe-l’oeil

Le 1er Mai, les sommets de la FGTB et des partis socialistes ont fait le maximum pour montrer qu’il n’y avait aucun nuage entre eux. Cela a été particulièrement limpide à Ostende, où Xavier Verboven, secrétaire général de la FGTB, a marché fraternellement à côté du Vice-Premier Ministre « socialiste » flamand Johan Vande Lanotte et parlé de “rapprochement” entre eux. En Wallonie et à Bruxelles, où l’insécurité a été au coeur de tous les discours après la mort de Joe, les dirigeants du PS et de la FGTB se sont aussi entendus pour éviter les sujets qui les divisent, Pacte des Générations en tête.

Anja Deschoemacker

Le même phénomène de “rapprochement au sommet” a aussi été visible lors de la fête « Rerum Novarum » du Mouvement Ouvrier Chrétien. Dans son discours, Cortebeeck, le président de la CSC, a évité toute critique envers les sociaux-chrétiens.

Quel contraste avec l’an dernier quand les dirigeants de la FGTB appelaient à une Cotisation Sociale Généralisée et à l’opposition au futur Pacte des Générations et quand Cortebeeck menaçait le gouvernement d’une grève générale s’il touchait aux prépensions.

C’est qu’à l’époque le mécontentement et la pression de la base montaient et les direction syndicales étaient obligées d’en tenir compte – au moins dans les discours. Aujourd’hui que la pression est en partie retombée, les directions syndicales se rapprochent à nouveau de leurs « partis-frères ».

Ce “rapprochement” n’est toutefois qu’un phénomène de sommet. Quelques jours après le 1er mai, au congrès de la FGTB flamande, la direction de celle-ci a été obligée de défendre une résolution promettant d’“évaluer en profondeur” les relations avec le SP.a, signe que le fossé qui s’est ouvert à l’occasion de la lutte contre le Pacte des Générations reste bien présent.

Si on n’en est pas encore là du côté francophone, le sentiment que la FGTB n’a plus aucun relais politique pour défendre ses revendications est de plus en plus ressenti, non seulement parmi les délégués combatifs mais aussi dans une partie de l’appareil.

Alors qu’après les élections communales vont commencer les grandes manoeuvres autour du nouvel Accord Interprofessionnel et d’un Pacte de Compétitivité que le patronat et le gouvernement veulent utiliser pour bloquer les salaires, il faut que s’accélère le mouvement vers la création d’un nouveau parti des travailleurs. Pour que lors des prochains 1er mai, les travailleurs aient de nouveau un parti ayant comme seule raison d’être la défense de leurs intérêts !

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