Le 6 mai, des skinheads néo-nazis à Bruges ont battu un homme de couleur jusqu’à le plonger dans le coma. Parmi les casseurs se trouvait quelqu’un qui, selon nos informations, était très actif dans les cercles néo-nazis. Ce n’est pas la première fois que Bruges fait la une des médias avec un acte de violence raciste commis par l’extrême-droite.
Vous avez dit “pas raciste”?
“Le drame des pays africains est tout simplement qu’il y a trop peu de gens intelligents. S’y ajoute le fait que dans l’infime minorité dont le QI dépasse le 100, il y en a pas mal qui migrent vers l’Europe et l’Amérique du Nord.”
“Les carnivores ont les dents et griffent. Les carnivores ont des couteaux. Déjà lorsqu’ils étaient enfants, ils ont appris au cours de la fête du sacrifice annuelle comment ils doivent égorger les animaux de troupeau. Nous avons la nausée quand nous voyons le sang, mais pas eux. Ils ont été entraînés, ils sont armés (…). Nous sommes les animaux du troupeau, ils sont les prédateurs. Les animaux du troupeau ont admis les carnivores eux-mêmes dans leur biotope.“ |
C’est à Bruges que Vanhecke et Dewinter, les deux principaux leaders du Vlaams Belang, ont fait leurs premiers pas dans les années ‘80. Ceux-ci ont été de pair avec une campagne violente contre les opinions politiques différentes. Des cafés ‘trop à gauche’ ont été attaqués et même incendiés ! Le sonneur de cloches d’une église a même été attaqué par des fascistes qui voulaient mettre un drapeau flamand en haut du beffroi.
En 1997, un attentat à la bombe a été perpétré contre un militant d’extrême-droite, Jeroen Mol. Celui-ci a prétendu que Blokbuster, notre campagne antifasciste en Flandres, était responsable de cette attaque, mais il a finalement dû reconnaître qu’il en était lui-même l’auteur! Vanhecke, le président du VB, a tout de suite pris ses distances par rapport à Jeroen Mol, mais l’ancien parlementaire du VB, Rob Verreycken, a rapidement été désigné comme avocat pour Mol.
Le VB prétend n’avoir rien à voir avec les néo-nazis et les skins. C’est du moins ce qu’il affirme quand il sent que l’attention sur les problèmes provoqués par des néonazis et des skins devient trop importante. Mais, en temps normal, ceux-ci restent les bienvenus, même au sein des structures du Vlaams Belang.
Cela a été une nouvelle fois démontré fin avril quand les médias ont annoncé qu’un concert néonazi allait être organisé en Flandre Occidentale par un membre du conseil régional du VB. Le nom de l’organisateur a alors tout de suite disparu du site web du VB à Bruges. Mais les médias ne se sont pas aperçus que Dieter Van Parys, membre du conseil communal de Bruges, est également membre de l’organisation de jeunesse à l’origine du concert (la VJW). Et lui est toujours présent sur la liste des membres du conseil régional du VB…
Face à la violence des groupuscules fascistes comme les néo-nazis de Blood & Honour ou de Nation, il est nécessaire de s’organiser afin de s’assurer que les intimidations mineures ne dégénèrent pas en violences plus poussées. La faiblesse incite à l’agression et la seule réponse efficace est donc de devenir plus fort en s’organisant.
Cela s’est vu entre autres à Turnhout en 2004 quand des jeunes alternatifs et immigrés ont été la cible de néo-nazis qui n’ont pas hésité à recourir à la violence physique. Nous avons tout de suite mis sur pied une campagne contre la violence raciste par laquelle nous avons informé et mobilisé la population. La campagne a abouti à une manifestation en septembre 2004. Un des auteurs de la récente attaque à Bruges a écrit quelques semaines auparavant sur un forum internet qu’il préfère maintenant ne plus fréquenter Turnhout car les néo-nazis n’y sont nulle part acceptés…
Violence gratuite. Filip Dewinter et un comparse tabassent un adversaire politique au milieu des années ‘80. |